Alors que le pays s'enfonce dans une grave crise humanitaire, la situation des droits humains se dégrade considérablement, suscitant l'inquiétude de l'ONG Human Right Watch et de l'ONU.
Cela fait ainsi près d'une semaine que la militante féministe Tamana Zaryab Paryani a disparu. Ses proches sont sans nouvelles depuis mercredi. Ce soir-là, la militante leur a envoyé une vidéo dans laquelle elle se filme alors que des talibans tambourinent violemment à sa porte.
"A l'aide s'il vous plaît! Les talibans sont à ma porte. Mes sœurs sont à la maison. Je ne veux pas. Revenez demain s'il vous plaît, c'est la nuit, il n'y a que des filles ici, nous ne pouvons pas vous ouvrir. A l'aide!", peut-on notamment entendre dans cette vidéo.
Cette nuit-là, d'autres militantes ont disparu, à l'instar de Parwana Ibrahimkhel. L'une de ses amies a eu des nouvelles il y a quelques jours. "La mère de Parwana m'a annoncé qu'elle a trouvé sa fille au commissariat de police du district 9. Les talibans l'avaient tellement battue qu'elle ne pouvait plus reconnaître son visage", a-t-elle raconté au micro de La Matinale.
Répression intensifiée contre les militantes
Ces deux actions ne sont pas isolées. Les talibans ont en effet intensifié leur répression contre les femmes dissidentes qui organisent des rassemblements contre le pouvoir en place, indique une militante féministe sous couvert d'anonymat.
"Le chef de la police a publié un message sur Twitter pour dire qu'il fallait nous arrêter et nous punir. Hier matin, une voiture des talibans m'a heurtée. Je me suis demandée s'ils n'avaient pas essayé de me tuer", a-t-elle relaté.
De leur côté, les talibans nient toute implication dans la disparition des militantes afghanes. D'une manière générale, ils assurent s'être modernisés, mais les femmes sont largement exclues des emplois de fonctionnaires et les écoles secondaires pour filles restent pour la plupart fermées.
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Sonia Ghezali/aes