Modifié

Jeux olympiques: des images satellite montrent l'ampleur des constructions

A droite, la piste de bobsleigh des Jeux de Pékin 2022. A gauche, la même région quelques années auparavant. [RTS - Google Earth]
A droite, la piste de bobsleigh des Jeux de Pékin 2022. A gauche, la même région quelques années auparavant. - [RTS - Google Earth]
La Chine a érigé de nombreuses infrastructures pour les Jeux de Pékin, qui s'ouvrent vendredi. Des images satellite permettent de constater l'ampleur des constructions, alors que des voix s'élèvent pour dénoncer des dérives environnementales.

Des Jeux olympiques durables? C'est la promesse de Pékin 2022, après les investissements pharaoniques des Jeux d'été de 2008. La Chine avait dépensé 40 milliards de dollars, notamment pour édifier plusieurs nouveaux stades.

Ces stades, au coeur de Pékin, ont été adaptés pour accueillir une série d'épreuves comme le hockey sur glace, le patinage, le curling et les cérémonies. Mais de nombreux sports d'hiver nécessitent des infrastructures en montagne, et il a fallu les construire.

Des images satellite montrent comment certaines régions ont été transformées pour ces Jeux. A commencer par la ville de Pékin, où un big air a été érigé sur un ancien complexe sidérurgique pour les épreuves de snowboard et de ski acrobatique.

Pistes de ski dans une réserve naturelle

Les grandes constructions pour ces Jeux d'hiver se situent au nord-est de Pékin, dans les régions montagneuses de Zhangjiakou et de Yanqing. Cette dernière a notamment vu apparaître un village olympique et une piste de bobsleigh.

Les épreuves de ski alpin se dérouleront aussi à Yanqing, à quelques kilomètres au nord de la piste de bobsleigh. Il y a six ans, la région était totalement inhabitée, comme l'attestent ces images satellite prises avant et pendant la construction de la station.

Scientifiques inquiets

L'impact écologique de ces projets inquiète des scientifiques depuis plusieurs années. "Le site alpin de Yanqing a été installé au coeur de la réserve de Songshan. Classée officiellement, elle abrite de nombreuses espèces protégées dont un type rare d'orchidée et des espèces menacées comme le léopard doré", expliquait récemment la biologiste Carmen De Jong à l'émission Tout un monde. La spécialiste soulignait aussi le climat "extrêmement aride" de la région, nécessitant un enneigement artificiel très important.

>> Lire : Des Jeux olympiques verts et durables, l'ambitieuse promesse de Pékin sous la loupe

La troisième zone de ces Jeux, dans la région de Zhangjiakou, accueillera les épreuves de ski de fond, biathlon, saut à ski ou encore de snowboard. De nombreuses infrastructures y ont vu le jour, dont un grand tremplin, un village olympique et une gare.

Des milliers de paysans, indemnisés selon les autorités, ont été déplacés pour aménager la région.

Une problématique récurrente

Si les nouvelles constructions chinoises impressionnent par leur taille, chaque édition des Jeux olympiques amène son lot de chantiers, fréquemment critiqués.

Pour les Jeux d'hiver de 2018 à Pyongcheang en Corée du Sud, les organisateurs avaient notamment bâti plusieurs patinoires et rasé une forêt protégée au profit de pistes de ski. Une piste de bobsleigh était également sortie de terre, comme le montrent les images ci-dessous.

Quatre ans plus tôt à Sochi, en Russie, de gigantesques stades avaient été inaugurés, soulevant de nombreuses questions quant à leur utilité après les Jeux.

En Chine et ailleurs, reste donc à savoir ce qu'il adviendra de tous ces investissements.

Valentin Tombez

Publié Modifié