Dans un état catastrophique il y a huit ans, l'armée ukrainienne a été modernisée avec l'aide des Occidentaux depuis 2014. L'annexion de la Crimée par la Russie a aussi joué un rôle, ainsi que le conflit avec des séparatistes dans l'Est qui a fait plus de 13'000 morts et n'a jamais cessé malgré des accords de paix.
Devant le Parlement, le président a signé un décret prévoyant d'augmenter sur trois ans les effectifs de l'armée de 100'000 personnes, en plus des près de 250'000 militaires actuels, avec la création de 20 nouvelles brigades. Le document prévoit aussi des augmentations de salaires et de meilleurs avantages pour les soldats, leurs proches et les anciens combattants.
Il entérine le principe du passage à une armée de métier, le président demandant au gouvernement de travailler à mettre fin au service militaire d'ici à 2024, dernière année de son mandat actuel. "Ce décret n'existe pas parce que la guerre approche. Il vise à ce qu'il y ait bientôt la paix", a-t-il souligné.
Craintes d'invasion
Les Occidentaux accusent les Russes d'avoir massé plus de 100'000 soldats à la frontière ukrainienne en vue d'une possible invasion. Moscou dément toute velléité belliqueuse, mais conditionne toute désescalade à des garanties pour sa sécurité, notamment l'assurance que l'Ukraine ne sera jamais membre de l'Otan et que l'Alliance retirera ses forces sur ses positions de 1997.
En 2014, l'armée ukrainienne, sous-financée, équipée de matériel dépassé et mal préparée, s'était fait humilier en laissant la Russie s'emparer de la Crimée sans combattre, puis en reculant face aux séparatistes pro-russes dans l'est de l'Ukraine et en laissant des bataillons de volontaires monter en première ligne. Depuis, elle a bénéficié de l'aide occidentale, qui s'est renforcée face aux craintes d'invasion russe, avec notamment des achats de drones turcs ou des livraisons de missiles antichars britanniques.
Mardi, l'Ukraine a encore reçu 84 tonnes de munitions américaines, portant les équipements reçus ces derniers jours à 500 tonnes. "Je peux vous assurer que l'Ukraine dispose aujourd'hui d'une armée forte comme jamais", a déclaré mardi le Premier ministre Denys Chmygal, recevant son homologue polonais Mateusz Morawiecki.
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afp/ami