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Emmanuel Macron désire doter l'Espace Schengen d'un pilotage politique

Emmanuel Macron à Tourcoing lors de la réunion des ministres de l'intérieur de l'UE qui s'est tenue dans le nord de la France les 2 et 3 févriers 2022. [AFP - YOAN VALAT / POOL]
Emmanuel Macron désire doter l'Espace Schengen d'un pilotage politique / La Matinale / 1 min. / le 3 février 2022
La conseillère fédérale Karin Keller Sutter assiste jeudi à Lille au Conseil des ministres de l'Intérieur de l'Espace Schengen. Au nom de la présidence française du Conseil de l'UE, Emmanuel Macron y a présenté son projet de pilotage politique par les ministres.

Cette idée revient régulièrement dans le discours européen d’Emmanuel Macron: la zone Schengen a besoin d’une direction politique. Elle est jugée indispensable pour améliorer la gestion et la tenue de cet espace sans frontière, qui doit faire face à des défis de plus en plus nombreux: terrorisme, mouvements migratoires de grande ampleur, voire même instrumentalisation des migrants pour faire pression sur des Etats-membres.

L’expérience des migrants qui tentaient en novembre de traverser la frontière entre la Biélorussie et la Pologne est en effet encore fraîche dans les esprits.

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"Conseil des ministres de l'Intérieur de l'Espace Schengen"

Paris propose donc de former un "Conseil des ministres de l'Intérieur de l'Espace Schengen" sur le modèle de l’Eurogroupe, où siègent les ministres des Finances, qui se chargent des décisions politiques importantes pour la zone euro.

Cette nouvelle instance se réunirait une fois par trimestre au minimum, ainsi qu’à chaque fois qu’une urgence l’exigerait. Le premier conseil Schengen devrait siéger dès le 3 mars prochain.

Entre protection des frontières extérieures et mouvements internes à l’espace Schengen, la matière à discussions ne manquera pas, assure l’Elysée.

Avec la Suisse

Karin Keller-Sutter a pu rapidement évoquer le sujet avec Emmanuel Macron mercredi soir, après la présentation de cette proposition à Tourcoing. "Il a donné une réponse très positive. Il va de soi que la Suisse en fait partie", a-t-elle indiqué jeudi.

"Depuis la présentation par la Commission européenne de la réforme des paquets Schengen et Dublin il y a deux ans, je ressens un nouvel élan", a encore déclaré la conseillère fédérale. La France a la force de faire avancer les choses apparemment.

La protection des frontières extérieures est centrale et la Suisse en fait aussi sa priorité. C'est la contrepartie à la liberté de voyager dans l'espace Schengen, a conclu Karin Keller-Sutter, en allusion au référendum lancé en Suisse contre le financement de Frontex.

Alain Franco/ami avec ats

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