La majorité des chefs d’Etat et de gouvernements occidentaux, dont le Conseil fédéral, ont renoncé à se rendre en Chine, invoquant pour les uns les violations des droits humains au Xinjiang, pour les autres les restrictions sanitaires draconiennes.
Si Pékin fait mine de ne pas être affectée par ces absences, dans les faits c’est un revers pour le président Xi Jinping et le Parti communiste.
Après deux ans barricadés derrière sa muraille sanitaire, le parti espérait en effet renouer avec le monde. Le rêve des JO de 2008, lorsque Pékin avait accueilli plus de 105 chefs d’Etat et de gouvernement, un record absolu à l’époque, s'est toutefois rapidement évanoui.
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"Demi-défaite pour la Chine"
"C'est la première occasion d'avoir une rencontre avec une trentaine ou une quarantaine de représentants étrangers", relève Jean-Pierre Cabestan, professeur à l'Université baptiste de Hong Kong. "C’est un peu un retour diplomatique de la Chine sur la scène internationale, même si ce retour est extrêmement sélectif et partiel. C'est donc une demi-défaite pour la Chine que de n’avoir que des représentants de pays autoritaires rassemblés à Pékin", souligne-t-il.
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Dans ce contexte, Xi Jinping devrait s’accrocher à son invité de marque, le président russe Vladimir Poutine, pour montrer que non, la Chine n’est pas isolée. La présence des nombreuses délégations sportives amortira aussi la gifle.
Equipes sportives mises en avant
"Je fais confiance aux services de propagande de Pékin pour montrer que toutes les équipes sportives qui devaient y participer sont là", lance Jean-Pierre Cabestan, tout en soulignant qu'aucun pays n’a véritablement boycotté les Jeux de Pékin, contrairement aux Jeux de Moscou en 1980. "Ce sont les équipes sportives que Pékin va mettre en avant, pas tellement les délégations politiques", prédit-il.
Encore faut-il que toutes jouent le jeu et défilent avec le sourire. Le parti a mis en garde: il ne tolérera aucun signe de contestation. A voir si la menace portera ses fruits.
Michael Peuker/kkub
La liste des principaux invités étrangers confirmés
Aux côtés du président russe Vladimir Poutine, une trentaine de chefs d'Etat assisteront à la cérémonie d'ouverture des JO d'hiver à Pékin.
Parmi eux, les pays voisins de la Chine seront représentés avec le Premier ministre pakistanais Imran Khan et le Premier ministre de Mongolie.
En Asie centrale, les présidents du Kazakhstan, du Tadjikistan, du Turkménistan, de l'Ouzbékistan et du Kirghizstan sont eux aussi attendus à Pékin.
Au Moyen-Orient, le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi, le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane, l'émir du Qatar, le cheikh Tamim ben Hamad al-Thani, et le prince héritier d'Abou Dhabi Mohammed ben Zayed seront présents.
Depuis l'Europe, feront le déplacement le président polonais Andrzej Duda, le président serbe Aleksandar Vucic, dont le pays entretient des liens étroits avec Pékin, le prince Albert II de Monaco, membre du CIO, et le grand-duc Henri du Luxembourg.
Le roi du Cambodge, la princesse de Thaïlande, la présidente de Singapour et le Premier ministre de Papouasie-Nouvelle-Guinée seront également de la partie, tout comme le président argentin Alberto Fernandez et le président équatorien Guillermo Lasso.