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L'ambassadeur de Suisse recadre une eurodéputée française pour ses propos "inacceptables"

L'eurodéputée française Nathalie Loiseau photographiée le 6 septembre 2021 devant l'Elysée, à Paris. [AFP - Ludovic Marin]
L'ambassadeur de Suisse recadre une eurodéputée française pour ses propos "inacceptables" / Le Journal horaire / 29 sec. / le 5 février 2022
L'ambassadeur de Suisse à Paris a protesté samedi contre les propos "inacceptables" de l'eurodéputée Nathalie Loiseau. La Française a déclaré que l'Union européenne ne devait pas être "une grosse Suisse molle" dans sa gestion de la crise ukrainienne.

"Je suis d'accord sur tout avec Nathalie Loiseau, nous faisons les mêmes choses: aider l'Ukraine, amener les Russes à la table des négociations. J'aurais pu donner moi-même cette interview. Elle voulait pousser l'Union européenne à faire plus", a déclaré à l'AFP l'ambassadeur, Roberto Balzaretti.

"Mais la tonalité de ses propos est pour le moins désobligeante. Cette phrase est très gênante. Cela appelait une réaction", a-t-il ajouté. "Ces propos sont inacceptables".

De retour de Kiev, Nathalie Loiseau (LREM) a déclaré à l'hebdomadaire Le Point: "face à Moscou, l'Europe ne doit pas être une grosse Suisse molle", avant de tweeter le 4 février le lien de l'article.

A noter que le tweet a finalement disparu du compte de l'eurodéputée samedi vers 20h. Dans la foulée, elle a publié un nouveau message et a choisi de mettre en cause le titre de l'article cité, sans revenir sur ses propos. Elle conclut par "Vive la Suisse".

Son expression avait toutefois été abondamment commentée et critiquée sur les réseaux auparavant, suscitant des milliers de réactions.

Réaction équilibrée

L'ambassadeur a de son côté dans un premier temps sobrement répondu sur le compte Twitter de l'ambassade. "Merci d'évoquer la #Suisse. Depuis des décennies, nous oeuvrons pour la paix et la sécurité, en Europe et dans le monde. Avec discrétion et détermination, aux côtés de nos partenaires, comme la France et l'UE, et dans les enceintes multilatérales".

Roberto Balzaretti, ex-secrétaire d'Etat aux affaires européennes, a précisé à l'AFP ne pas vouloir gonfler la polémique, revendiquant une "réaction équilibrée" et affirmant être "tout à fait prêt à discuter" avec Nathalie Loiseau sur la façon de gérer la crise entre les Occidentaux et la Russie.

"Sur le fond, il n'y a pas de différence entre la politique française et la politique suisse sur ce sujet", a-t-il ajouté. "Les moyens des uns et des autres sont différents".

Les Occidentaux accusent Moscou depuis fin 2021 d'avoir massé des dizaines de milliers de soldats aux frontières de l'Ukraine en vue d'une potentielle invasion, ce que la Russie dément, affirmant vouloir seulement garantir sa sécurité.

ats/cab

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