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Marine Le Pen et Eric Zemmour s'affrontent à distance, sur fond de contestations

Lutte fratricide à droite de la droite pour la présidentielle française
Lutte fratricide à droite de la droite pour la présidentielle française / 19h30 / 2 min. / le 5 février 2022
Eric Zemmour a tenu samedi un meeting de campagne à Lille, où un millier de personnes ont manifesté contre sa venue. A 200 kilomètres, à Reims, l'autre candidate d'extrême droite Marine Le Pen tenait elle aussi un meeting en vue de la présidentielle française.

Eric Zemmour a consacré une bonne partie de son meeting de Lille à fustiger "l'assistanat" des "aides sociales", en promettant aux salariés de "la France qui travaille" une "prime zéro charge" au bon vouloir des employeurs.

Dans le Nord, longtemps le "coeur industriel" du pays avec ses "générations d'ouvriers", "encore plus qu'ailleurs, l'assistanat est une insulte", a martelé le candidat Reconquête!, devant quelque 6000 partisans.

Il a fustigé "les dépenses folles de l'immigration", mais aussi le coût de l'audiovisuel public, dont il veut privatiser les principales chaînes. Il reproche aux chaînes publiques leur "propagande immigrationniste, woke et décoloniale".

Il a en outre fait huer la maire PS Martine Aubry, qui avait dit qu'il "n'était pas le bienvenu" à Lille et a manifesté avec SOS Racisme dans la matinée contre "la haine". Le candidat a aussi fait siffler Emmanuel Macron à qui il reproche de "ruiner" la France à coups "d'argent gaspillé".

>> Consulter : Macron, Pécresse, Le Pen... qui sont les huit favoris de la présidentielle française?

Incidents sporadiques lors de la manifestation

Lors de la manifestation réunissant militants "antifas", de gauche, syndicalistes et étudiants, les forces de l'ordre ont procédé à des tirs sporadiques de gaz lacrymogènes.

Sous les slogans "Tout le monde déteste Eric Zemmour" et "Mort aux flics et aux fachos", la manifestation a ensuite été émaillée de tirs de mortier de feux d'artifice, dont certains visant les rangs de la police.

La manifestation s'est ensuite dispersée dans le calme à l'issue d'un cortège de plus de trois heures, dans le centre-ville, à bonne distance du lieu du meeting.

Macron comme adversaire de Le Pen

Dans un duel à distance, Marine Le Pen, qu'un dernier sondage Ipsos Sopra-Steria donne à égalité avec son rival Eric Zemmour (14%) derrière Valérie Pécresse (16,5%) et Emmanuel Macron (24%), a tenu à marquer ses différences, à Reims, avec Eric Zemmour, indiquant avoir un "projet travaillé, réfléchi, complet".

Son adversaire est clairement Emmanuel Macron, vu le nombre de fois que la candidate du Rassemblement national a prononcé le nom du président de la République. Il est responsable selon elle de la "régression" d'une France "polytraumatisée", "abandonnée" et "ensauvagée".

Devant 4000 militants, drapeaux bleu-blanc-rouge à la main et chantant à plusieurs reprises "On va gagner!", la candidate du RN a appelé à "briser le cycle du défaitisme" face à "un appauvrissement des Français" qui "n'est pas une fatalité" à ses yeux.

Marine Le Pen a tenu à conclure son discours sur une note plus personnelle, exercice rare pour elle, évoquant son parcours et confessant "avoir parfois échoué", "être tombée" et "s'être toujours relevée".

>> Voir aussi l'analyse de notre correspondante en France sur la campagne des deux candidats d'extrême droite :

Anne Fournier, correspondante en France, décrypte la campagne pour la présidentielle des deux candidats de l'extrême droite
Anne Fournier, correspondante en France, décrypte la campagne pour la présidentielle des deux candidats de l'extrême droite / 19h30 / 1 min. / le 5 février 2022

ats/iar

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