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L'eurodéputée Nathalie Loiseau, désolée, regrette ses propos sur une "Suisse molle"

Après ses propos sur la "grosse Suisse molle", l'eurodéputée Nathalie Loiseau se dit désolée
Après ses propos sur la "grosse Suisse molle", l'eurodéputée Nathalie Loiseau se dit désolée / 19h30 / 2 min. / le 6 février 2022
L'eurodéputée française Nathalie Loiseau s'est dite désolée dimanche face à la caméra de la RTS et exprime ses regrets d'avoir qualifié la diplomatie suisse de "molle" dans une interview au magazine Le Point. La phrase avait suscité une réaction indignée de l'ambassadeur de Suisse à Paris la veille.

"Si des Suisses ont été heurtés, j’en suis désolée, parce que ce n’était ni l'intention ni le propos de cette interview. Celle-ci a été réalisée à mon retour d'Ukraine, avec un journaliste qui revenait lui-même d'Ukraine", a expliqué dimanche Nathalie Loiseau à la RTS.

"L'un comme l'autre, nous avions une inquiétude et une envie de dire à l'Europe: 'Regardez ce qu'il se passe et agissez'", rapporte l'eurodéputée. "Il y a une phrase qui est malheureuse, que je regrette parce qu'elle a heurté des sensibilités. Mais c'est à l'Europe que je m'en prends, sûrement pas à la Suisse."

"Ce que j'ai dit, c'est que la Suisse est neutre et c'est son choix, je le respecte infiniment. Ce que je pense, c’est que dans la crise que subit l'Ukraine, je ne crois pas que l'Union européenne, elle, puisse rester neutre."

Nathalie Loiseau s'est par ailleurs exprimée sur les relations franco-suisses, qu'elle estime "bonnes". "Nous sommes plus que des voisins", a-t-elle affirmé.

>> La version longue des excuses de Nathalie Loiseau :

"Suisse molle": l'eurodéputée française Nathalie Loiseau s'explique
"Suisse molle": l'eurodéputée française Nathalie Loiseau s'explique / L'actu en vidéo / 57 sec. / le 6 février 2022

Des propos "inacceptables"

"Face à Moscou, l'Europe ne doit pas être une grosse Suisse molle." La phrase incriminée provient d'une interview accordée au magazine Le Point traitant de la crise ukrainienne.

La pique peu flatteuse pour la Suisse n’a pas été du goût de l'ambassadeur helvétique à Paris, Roberto Balzaretti. Il s’est fendu samedi d'une réponse à l'AFP, qualifiant les propos de l'eurodéputée de "désobligeants" et "inacceptables".

"Je suis d'accord sur tout avec Nathalie Loiseau, nous faisons les mêmes choses: aider l'Ukraine, amener les Russes à la table des négociations. J'aurais pu donner moi-même cette interview. Elle voulait pousser l'Union européenne à faire plus", a-t-il déclaré.

"Mais la tonalité de ses propos est pour le moins désobligeante. Cette phrase est très gênante. Cela appelait une réaction", a-t-il ajouté. "Ces propos sont inacceptables".

>> Relire : L'ambassadeur de Suisse recadre une eurodéputée française pour ses propos "inacceptables"

Une position helvétique délicate

Au-delà de la polémique, la phrase de Nathalie Loiseau pose une question: La Suisse, avec sa neutralité, n’est-elle en effet pas "molle" face aux grandes puissances et à leurs conflits?

"La Suisse est un Etat neutre permanent. Elle renonce à participer aux guerres, mais cela ne signifie pas qu'elle n’a pas d’avis, au contraire. La Suisse est très crédible dans son rôle de bâtisseuse de ponts et de médiatrice entre les partis", répond l'ancienne conseillère fédérale et ministre des Affaires étrangères Micheline Calmy-Rey, interrogée dans le 19h30.

Mais il n’est pas toujours facile d’être neutre. Dernier exemple en date, le ministre russe Sergeï Lavrov a récemment sommé la Suisse de se positionner dans le cadre du conflit ukrainien. Il revient en principe au président de la Confédération de donner une réponse.

>> Lire aussi : La Russie souhaite connaître la position suisse sur l'élargissement de l'Otan à l'est

pn/iar

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