Le logiciel Pegasus, capable de siphonner de manière discrète les informations contenues dans les téléphones portables, a été mis en cause dans de nombreux pays l'an dernier, y compris en France, dont des responsables politiques et des journalistes auraient ainsi été espionnés par les services secrets marocains, selon une enquête menée par un consortium de 17 médias.
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Des proches de Netanyahu espionnés
Ces abus présumés ont valu à NSO Group, l’éditeur du logiciel espion, d'être placé en novembre sur la liste noire du département américain du Commerce, en tant que menace pour la sécurité des Etats-Unis, décision qui avait à l'époque été critiquée par les autorités israéliennes.
Mais Israël est depuis confronté à son propre scandale lié à Pegasus, depuis que le journal Calcalist a révélé en décembre, sur la foi d'informations dont il n'a pas précisé la source, que la police israélienne avait utilisé le logiciel pour espionner des personnes qui ne faisaient pas l'objet d'une enquête, et sans mandat d'un juge.
Parmi les cibles citées par Calcalist figuraient un des fils et deux conseillers de Benjamin Netanyahu, ainsi qu'un co-accusé dans le procès pour corruption de l'ancien Premier ministre, des témoins et deux responsables soupçonnés d'avoir par le passé transmis des informations à la presse.
Une commission d'enquête mise en place
Alors que les avocats de Benjamin Netanyahu ont demandé l'abandon des poursuites judiciaires contre leur client, l'actuel Premier ministre Naftali Bennett a jugé ces révélations "très graves, si elles sont vraies".
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"Cet outil et d'autres outils similaires sont importants pour la lutte contre le terrorisme et la grande criminalité mais ils n'étaient pas destinés à être utilisés pour des campagnes de phishing visant la population ou des responsables israéliens, raison pour laquelle nous devons comprendre ce qui s'est exactement passé", dit-il dans un communiqué.
Face à la polémique croissante, le ministre de la Sécurité intérieure Omer Barlev a annoncé la mise en place d'une commission d'enquête, assurant que "de tels échecs ne se dérouleraient pas sous sa direction".
reuters/hkr