"Certaines de ses idées, de ses propositions [...] sont possibles pour jeter les bases d'avancées communes", a dit Vladimir Poutine, au cours d'une conférence de presse commune, tout en jugeant prématuré de les exposer publiquement.
"De notre côté, nous ferons tout pour trouver des compromis qui pourront satisfaire tout le monde", a déclaré Vladimir Poutine, assurant que ni lui ni Emmanuel Macron ne veulent d'une guerre Russie-OTAN qui "n'aurait pas de vainqueur".
"Il faut trouver une solution pour sortir de cette situation", a estimé le président russe. "Nous allons poursuivre le travail" en vue d'un règlement de la crise, a-t-il encore affirmé.
"Des garanties concrètes de sécurité"
De son côté, Emmanuel Macron a déclaré avoir proposé à Vladimir Poutine de "bâtir des garanties concrètes de sécurité" pour tous les Etats impliqués dans la crise ukrainienne, à l'issue de leur tête-à-tête de cinq heures à Moscou.
"Le président Poutine m'a assuré de sa disponibilité à s'engager dans cette logique et de sa volonté de maintenir la stabilité et l'intégrité territoriale de l'Ukraine", a ajouté Emmanuel Macron au cours de leur conférence de presse commune.
Les Occidentaux craignent une invasion de l'Ukraine, des dizaines de milliers de soldats russes étant déployés à la frontière ukrainienne. Le Kremlin nie tout bellicisme, mais lie une désescalade à des traités garantissant le non-élargissement de l'OTAN et une retraite de facto de l'alliance d'Europe de l'Est.
Les deux hommes ont discuté assis de part et d'autre d'une longue table blanche, un format que Vladimir Poutine a adopté récemment lors de ses rencontres avec des dignitaires étrangers, en raison de la pandémie.
Nouvelle rencontre prévue
Les présidents russe et français se reparleront après la rencontre d'Emmanuel Macron et de son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky à Kiev mardi, selon Vladimir Poutine.
Le président français a été le premier dirigeant occidental de premier plan à rencontrer le président russe depuis l'accroissement des tensions en décembre.
La semaine prochaine ce sera au tour du chancelier allemand Olaf Scholz de faire ces mêmes voyages, après avoir discuté lundi avec le président américain Joe Biden à Washington.
Les Etats-Unis et l'Allemagne "agissent de concert" face aux "agressions" de la Russie en Europe, a ainsi déclaré Joe Biden après sa rencontre avec le dirigeant allemand. L'Allemagne est "l'un des plus proches alliés" de l'Amérique a poursuivi le président américain.
Sans illusion, sans résignation
Interrogé lundi dans l'émission Forum, Dominique Moïsi, géopolitologue à l'Institut français des relations internationales, a estimé que "tant qu'on se parle, la force militaire n'est pas utilisée". A ses yeux toutefois, "on a l'impression qu'on va multiplier les contacts diplomatiques pour gagner du temps".
Et l'expert d'ajouter: "Je crois qu'Emmanuel Macron va à Moscou sans illusion et sans résignation. Sans illusion, car il est bien conscient que du côté russe on n'est pas prêt à faire des concessions importantes, sans résignation parce qu'il y a une sorte de division implicite du travail entre les Américains et les Britanniques d'un côté et les Français et les Allemands de l'autre. Les premiers mettent l'accent sur l'envoi d'hommes, la force militaire, les autres sur la carte diplomatique."
agences/lan
Des troupes allemandes supplémentaires en Lituanie
L'Allemagne va envoyer 350 soldats supplémentaires en Lituanie pour aider à renforcer le flanc oriental de l'Otan, a annoncé lundi la ministre de la Défense. Ces militaires seront déployés "d'ici quelques jours".
"Nous renforçons ainsi notre contribution en termes de forces sur le flanc Est de l'Otan et envoyons un signal clair de détermination à nos alliés", a ajouté la ministre, assurant qu'"on peut compter" sur l'Allemagne.
Le chancelier Olaf Scholz avait prévenu dimanche que l'Allemagne était prête à envoyer des troupes supplémentaires dans les pays baltes. Berlin dirige une opération de l'Otan en Lituanie, où 500 soldats allemands sont déployés.
La Russie cherche à "creuser un fossé" entre l'Ukraine et les Occidentaux, selon Kiev
Le chef de la diplomatie ukrainienne a accusé lundi la Russie de chercher à "creuser un fossé" entre Kiev et ses alliés occidentaux, en recevant son homologue allemande Annalena Baerbock pour une visite de soutien dans la crise avec Moscou.
"Peu importe ceux qui essayent de le faire en Russie, personne ne sera en mesure de creuser un fossé entre l'Ukraine et ses partenaires", a déclaré Dmytro Kouleba, pointant du doigt "la Russie et des politiciens prorusses" à l'étranger.
De son côté, Annalena Baerbock a déclaré que les Occidentaux avaient préparé des sanctions "sévères" et "sans précédent" contre la Russie qui allaient être appliquées si Moscou attaque l'Ukraine.