Pendant un mois, 150 millions d’Indiens sont appelés aux urnes dans l’Uttar Pradesh, un vote qui doit désigner le chef du gouvernement de cet Etat du nord de l’Inde, connu comme le laboratoire de la politique ultranationaliste du Premier ministre.
L'Uttar Pradesh a souffert du ralentissement économique de l'Inde. Avec cette élection, le parti nationaliste hindou, le Bharatiya Janata Party, tient à prouver son influence dans cet État-phare de plus de 200 millions d'habitants. Une grande victoire conforterait la position du parti dans la perspective des élections nationales de 2024.
Selon les sondages d'opinion, les nationalistes devraient conserver la majorité à l'assemblée de l'Uttar Pradesh, qui compte 403 membres. Le parti pourrait même améliorer son score.
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Colère de la population musulmane
Dans l'Uttar Pradesh, le parti nationaliste est dirigé par le ministre en chef Yogi Adityanath, moine hindou charismatique. L'homme de 49 ans, a été accusé d'attiser les divisions interconfessionnelles pour séduire les électeurs hindous, qui représentent 80% de l'électorat de l'État.
L'ascète a confirmé sa rhétorique nationaliste hindoue radicale pendant sa campagne pour sa réélection, suscitant la colère et les craintes de la population musulmane minoritaire de l'État (20%).
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Un scrutin de sept jours
Le principal rival du Bharatiya Janata Party est le parti socialiste Samajwadi, dirigé par Akhilesh Yadav. Ce dernier cherche à exploiter le mécontentement engendré par le recul de l'emploi et la forte inflation depuis que la pandémie a frappé le pays en 2020.
Soucieux de regagner le terrain perdu, le parti nationaliste a promis qu'au moins un membre de chaque famille aurait un emploi. Il a également promis de l'électricité gratuite pour les agriculteurs, qui représentent un bloc électoral-clé.
Le scrutin dure sept tours. Plus de 22 millions d'électeurs étaient appelés à voter au premier tour, jeudi, pour 58 sièges à l'assemblée de l'Etat. Le dépouillement aura lieu le 10 mars prochain.
ats/hkr