Luc Montagnier, prix Nobel de médecine pour la découverte du virus du sida, est décédé
Luc Montagnier est mort mardi à l'hôpital américain de Neuilly-sur-Seine, a fait savoir le maire de la ville Jean-Christophe Fromantin, confirmant une information du média en ligne France Soir.
Le chercheur français avait reçu en 2008 le prix Nobel de médecine pour avoir, en 1983, identifié le virus du sida avec ses associés, Françoise Barré-Sinoussi et Jean-Claude Chermann.
Controverse sur une découverte majeure
Il y a près de 40 ans, le trio de scientifiques avait isolé un nouveau rétrovirus baptisé provisoirement LAV (Lymphadenopathy Associated Virus) à partir d'un prélèvement effectué sur un jeune malade, un homosexuel ayant séjourné à New York. Pour eux, c'est l'agent "causal" de la nouvelle maladie. Mais la découverte est accueillie avec "scepticisme", en particulier par l'Américain Robert Gallo, grand spécialiste des rétrovirus. "Pendant une année, nous savions que nous avions le bon virus (...) mais personne ne nous croyait et nos publications étaient refusées", racontait Luc Montagnier 30 ans après.
En avril 1984, Margaret Heckler, secrétaire d'Etat américaine à la Santé, annonce que Robert Gallo a trouvé la cause "probable" du sida, un rétrovirus baptisé HTLV-III. Mais ce dernier s'avère être rigoureusement identique au LAV trouvé plus tôt par l'équipe de Montagnier...
La polémique a ensuite enflé: qui est le véritable découvreur du VIH? La question est importante car elle permet de régler la question des royalties liées aux tests de dépistage. Le différend aboutit à une conclusion provisoire et diplomatique en 1987: Etats-Unis et France signent un compromis où Gallo et Montagnier sont officiellement qualifiés de "codécouvreurs".
Le véritable épilogue intervient 20 ans après, avec l'attribution du Nobel pour la découverte du VIH non pas à Gallo mais à Montagnier et Barré-Sinoussi.
Des déclarations controversées sur le Covid-19
L'aura de Luc Montagnier s'était ternie ces dernières années après plusieurs prises de position qui avaient soulevé de vives controverses et lui avaient valu les condamnations de ses pairs.
Après des déclarations répétées depuis 2017 contre les vaccins, il avait fait reparler de lui ces deux dernières années avec des hypothèses sur le coronavirus responsable de la pandémie de Covid-19 réfutées par la communauté scientifique. Il avait ainsi affirmé que le SARS-CoV-2 avait été fabriqué sur la base du VIH. Ses propos controversés contre les vaccins anti-Covid lui avaient attiré la sympathie des antivax.
"J'ai toujours cherché l'insolite. J'ai du mal à travailler sur un courant déjà établi", confiait ce biologiste spécialiste des virus dans un documentaire consacré à des travaux qu'il qualifiait lui-même de "sulfureux" sur la "mémoire de l'eau", diffusé en france en juillet 2014.
boi avec les agences