Milové, un petit village écartelé entre la Russie et l'Ukraine
Milové, petit village de 5000 habitants situé au nord-est de l’Ukraine, est devenu le symbole d’une guerre qui ne dit pas son nom avec la Russie. Depuis 2018, un grillage dressé dans la rue matérialise la frontière et rappelle les liens passés avec la population voisine.
La vie a complètement changé dans la commune ukrainienne de Milové depuis que les tensions entre l'Ukraine et la Russie se sont aggravées. Une barrière érigée sur ordre de Moscou sépare la communauté ukrainienne des voisins russes, jusqu'au coeur des familles.
Avant, les Ukrainiens et les Russes allaient et venaient en voisins et en amis à travers une frontière invisible. Tout au plus, une ligne de chemin de fer faisait office de séparation.
Les habitants de Milové étaient souvent très liés à leurs voisins de la ville jumelle russe, Tchertkovo. Les deux localités sont situées à peu près à la même distance de Kiev et de Moscou, environ 1000 kilomètres.
"Ils n’avaient nulle part où aller"
Depuis le début du conflit en 2014, plusieurs centaines de déplacés du Donbass se sont installés dans le village. C'est notamment le cas de Alexeï, 43 ans, qui y a ouvert un café.
Parti avec son épouse et ses enfants à cause des bombardements, du manque d’électricité et d'eau, il a laissé tout un pan de sa vie dans sa ville natale de Louhansk, désormais contrôlée par les séparatistes pro-russe.
"En 2014, je devais partir à la base pour deux semaines. Or, ça fait huit ans que je suis là", confie Alexeï dans le 19h30. La famille de son oncle ainsi que beaucoup de ses amis sont restés de l'autre côté de la frontière. "Ce n'est pas forcément ce qu'ils voulaient, mais ils n’avaient nulle part où aller. Nous, nous sommes partis parce qu'on avait des proches", raconte-t-il. "Aujourd'hui, on s'appelle, qu'est-ce qu'on peut faire de plus?"
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Des familles séparées
Comme Alexeï, beaucoup d’habitants ont des proches en zone contrôlée par les séparatistes ou en Russie. Depuis 2020, les habitants ne peuvent plus voyager librement et certains n’ont pas revu leurs familles depuis deux ans. Des précautions liées au Covid selon Moscou, une décision politique selon Kiev.
Même le maire du village a de la famille des deux côtés. Lui est Ukrainien et son épouse Russe. Il confie qu'au récent décès de son beau-père, il n'a pas pu assister à l’enterrement.
Les habitants de cette région pauvre espèrent désormais qu’il n’y aura pas de nouvelle offensive et qu’ils pourront bientôt à nouveau traverser la zone pour retrouver leurs proches. Mais les craintes d'une attaque russe ne font que grandir en Ukraine, rendant ces espoirs très ténus.
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Sujet TV: Astrig Agopian
Adaptation web: hkr/boi avec agences
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Nouvelles manoeuvres militaires russes à la frontière ukrainienne
L'armée russe va amener de nouvelles manoeuvres à la frontière ukrainienne, en dépit des pourparlers visant à faire baisser les tensions entre Kiev et Moscou, que les Occidentaux accusent de préparer une agression militaire.
Le ministère russe de la Défense a annoncé que 400 militaires prendraient part à un "exercice tactique" dans la région méridionale de Rostov, frontalière de l'Ukraine.
Quelque 70 véhicules militaires dont des chars, ainsi que des drones seront utilisés dans ces manoeuvres lors desquelles les soldats s'entraîneront à des "missions de combat", selon la même source.
Repositionnement d'avions américains en Roumanie
L'armée américaine a annoncé le repositionnement vers la Roumanie d'un escadron d'avions de chasse F-16 habituellement basés en Allemagne, "pour renforcer la sécurité régionale".
Ces F-16, dont le nombre n'a pas été précisé, doivent arriver vendredi sur la base aérienne roumaine de Fetesti, à moins de 100 km de la mer Noire, où ils rejoindront des avions de combat italiens qui y sont déjà déployés, a indiqué le commandement de l'US Air Force en Europe, basé en Allemagne.
Ils seront notamment chargés de protéger l'espace aérien de l'Otan dans cette région proche de la Crimée annexée en 2014 par Moscou.
Le président américain Joe Biden a par ailleurs appelé les citoyens américains à quitter l'Ukraine "maintenant", en raison d'un risque accru d'une invasion russe. Il a averti que, malgré les efforts diplomatiques, la situation pouvait "vite s'emballer".