Les autorités entendaient empêcher tout blocage de la capitale et avaient déployé 7200 policiers et gendarmes, qui verbalisaient les véhicules "pour participation à une manifestation non autorisée" ou effectuaient de simples contrôles aux portes de Paris, ralentissant la circulation.
Malgré cela, vers 14h00, plus d'une centaine de véhicules avaient rejoint l'avenue des Champs-Élysées. Des automobilistes, certains désormais à pied, agitaient des drapeaux ou scandaient "liberté".
Des véhicules blindés de la gendarmerie, déployés pour la première fois dans la capitale depuis fin 2018 et les manifestations des "gilets jaunes", ont été stationnés au pied de l'Arc de triomphe.
La situation s'est ensuite tendue: la place de l'Arc-de-Triomphe puis l'avenue de Champs-Élysées ont progressivement été évacuées par les forces de l'ordre à coups de gaz lacrymogènes.
Selon la préfecture, 14 personnes avaient été interpellées à 15h15. Le ministre français de l'Intérieur Gérald Darmanin a indiqué samedi soir dans un tweet que 337 personnes avaient été verbalisées et 54 interpellées par les forces de l'ordre à Paris.
Près de 8000 personnes à Paris
Partis de tout le pays, voitures, camping-cars et camionnettes s'étaient arrêtés vendredi soir aux abords de la capitale. Une partie des participants - 3000 véhicules pour 5000 manifestants en tout selon la police - a rejoint samedi matin le périphérique parisien, où 283 personnes avaient été verbalisées en fin de matinée.
Au final, hors des "convois", quatre manifestations ont rassemblé au total plus de 7600 personnes à Paris, selon la police. Il y a eu à travers la France plus de 32'000 manifestants, selon le ministère de l'Intérieur.
Message de fermeté
Rassemblement hétéroclite d'opposants au président Emmanuel Macron et de "gilets jaunes", le mouvement s'est constitué sur le modèle de la mobilisation qui paralyse la capitale canadienne Ottawa.
Le Premier ministre Jean Castex a promis d'être inflexible face au mouvement. "S'ils bloquent la circulation ou s'ils tentent de bloquer la capitale, il faut être très ferme", a-t-il insisté sur la chaîne de télévision France 2 vendredi. Le président Emmanuel Macron avait quant à lui appelé au "calme".
A deux mois de l'élection présidentielle en France, les manifestants exigent le retrait du pass vaccinal, qui réserve aux personnes immunisées contre le Covid-19 le droit d'accéder aux restaurants, aux cinémas et autres, et que le gouvernement dit vouloir supprimer d'ici avril. Ils défendent également des revendications sur le pouvoir d'achat ou le coût de l'énergie.
Paris avant Bruxelles
Réfutant de leur côté toute volonté de bloquer la capitale, les participants espèrent grossir samedi les rangs des cortèges contre le pass vaccinal organisés chaque semaine.
Certains manifestants entendent atteindre ensuite Bruxelles pour une "convergence européenne" prévue lundi 14 février. Les autorités belges ont interdit l'accès de la capitale.
afp/nr