Quelques heures après la publication de cette décision, plus de 2000 manifestants se sont rassemblés dans le centre de Tunis pour protester contre les nouvelles mesures du président tunisien et exprimer leurs craintes quant à l'indépendance du système judiciaire.
"Libertés, libertés, l'Etat policier est fini", ont scandé certains protestataires.
Le décret, instituant un nouveau "Conseil supérieur temporaire de la magistrature" en partie nommé par le président, lui donne également le pouvoir de révoquer "tout juge qui manque à ses devoirs professionnels".
En outre, "il est interdit aux magistrats de tous grades de faire grève ou de tenir toute action collective organisée qui pourrait perturber ou retarder le fonctionnement normal des tribunaux", selon le texte.
Flot de critiques après la dissolution du CSM
Après avoir suspendu le Parlement élu et limogé le gouvernement en juillet, le président Saied a dissous le 5 février le CSM, une instance indépendante créée en 2016 pour nommer les juges, qu'il accuse de "partialité" et d'être sous l'influence du parti islamo-conservateur Ennahdha, sa bête noire.
Le président Saied a essuyé un flot de critiques dans son pays mais aussi des Occidentaux après sa décision controversée de dissoudre le CSM, vue comme un revers démocratique dans le berceau du Printemps arabe.
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Mais il avait assuré "travailler sur un décret provisoire" pour réorganiser le CSM, estimant que "la magistrature est une fonction et non pas un pouvoir et que tous les juges sont soumis à la loi".
Ce nouveau décret "consolide les pouvoirs entre les mains du président et met fin à un semblant d'indépendance judiciaire", a indiqué dimanche la Commission internationale de juristes (CIJ) dans un communiqué.
"Cela rappelle les jours noirs de la Tunisie, quand les juges étaient démis de leurs fonctions selon les caprices de l'exécutif", a ajouté l'ONG basée à Genève.
afp/ebz
Plus de 2000 personnes manifestent à Tunis
Des milliers de Tunisiens et Tunisiennes sont descendus dans la rue dimanche pour protester contre la décision controversée du président Kais Saied lui permettant d'étendre son pouvoir sur le système judiciaire.
Quelques heures après cette annonce, plus de 2000 personnes se sont rassemblées à Tunis en signe de protestation et pour exprimer leurs craintes quant à l'indépendance du système judiciaire.
"Le peuple veut ce que tu ne veux pas", ont scandé des protestataires, en référence au slogan phare de la révolution de 2011 qui a renversé la dictature de Zine el Abidine Ben Ali.
"Sauvez notre démocratie!", "Ne touchez pas à la justice!", pouvait-on lire sur des pancartes brandies par des manifestants.