"Aux checkpoints, les talibans contrôlent ton téléphone, vont sur WhatsApp… et s’ils trouvent quelque chose en lien avec les États-Unis, tu es fichue", raconte Samira*, 24 ans, étudiante à l’Université américaine d’Afghanistan (AUAF), à Kaboul.
Depuis la prise de la capitale par les talibans, le 15 août 2021, sa vie a totalement changé. "Je ne peux même pas me rapprocher du campus universitaire", souligne la jeune femme, qui change désormais régulièrement d’emplacement pour rester anonyme.
"Je fais partie de ces étudiants restés à Kaboul et qui attendent une évacuation", affirme de son côté Amir*, 19 ans, également étudiant à l’AUAF. "Je me sens exténué, frustré, et j’ai peur aussi", souligne-t-il.
Environ la moitié de la communauté estudiantine de l’AUAF a été évacuée depuis le mois d’août. "Mais nous, on attend encore. L'administration de l’université nous l’a promis", affirment les deux jeunes.
"Je ne peux pas vivre comme une personne inutile, je veux travailler pour mon avenir", affirme l’étudiante. "Je veux continuer mes études dans un endroit sûr", conclut le jeune homme.
L’ONU dénonce une sévère restriction des droits humains en Afghanistan. Les talibans au pouvoir répriment toute voix discordante en dispersant de force les manifestations, en enlevant des opposants, et notamment des militantes pour les droits des femmes.
*Prénom d’emprunt
Juliane Roncoroni