Modifié

Joe Biden craint toujours une attaque russe malgré les propos rassurants de Vladimir Poutine

Lors de sa rencontre avec Olaf Scholz, Vladimir Poutine assure vouloir la négociation, et non la guerre
Lors de sa rencontre avec Olaf Scholz, Vladimir Poutine assure vouloir la négociation, et non la guerre / 19h30 / 1 min. / le 15 février 2022
Alors que le président russe Vladimir Poutine a assuré mardi ne pas vouloir d'une guerre, son homologue américain Joe Biden a estimé qu'une attaque russe contre l'Ukraine restait "tout à fait possible", mais qu'il fallait "donner toutes ses chances à la diplomatie".

Le président américain Joe Biden a déclaré mardi qu'une attaque russe contre l'Ukraine restait une possibilité mais qu'il fallait "donner toutes ses chances à la diplomatie",

Un début de retrait des soldats russes à la frontière ukrainienne évoqué mardi par Moscou "serait positif" mais "nous n'avons pas vérifié à ce stade" sa mise en oeuvre, a-t-il ajouté, affirmant au contraire que ces troupes, évaluées désormais à "plus de 150'000", demeuraient dans "une position menaçante".

Joe Biden a aussi déclaré qu'en cas d'invasion de l'Ukraine, les sanctions étaient "prêtes", et pèseraient lourdement sur la finance et les entreprises russes.

Poutine "sur le chemin de la négociation"

Cette déclaration intervient alors que le président russe Vladimir Poutine a dit vouloir "continuer le travail en commun" avec les Occidentaux sur la sécurité européenne pour désamorcer la crise autour de l'Ukraine. "Nous sommes prêts à aller sur le chemin de la négociation", a-t-il déclaré à Moscou au cours d'une conférence de presse avec le chancelier allemand Olaf Scholz.

"Voulons-nous (d'une guerre) ou pas ? Bien sûr que non. C'est pour cela qu'on a avancé nos propositions pour un processus de négociations", a-t-il encore dit, tout en martelant que l'expansion de l'OTAN et les ambitions de l'Ukraine de rejoindre l'Alliance constituaient une menace pour la Russie.

Retrait partiel des troupes russes

Vladimir Poutine a aussi confirmé un "retrait partiel des militaires" de la frontière avec l'Ukraine, mais ni le Kremlin ni l'armée n'en ont détaillé le calendrier ou l'ampleur. La Russie poursuit en outre d'importantes manoeuvres en Biélorussie, pays voisin prorusse de l'Ukraine, jusqu'au 20 février.

Dans la matinées, le ministère russe de la Défense avait affirmé que des unités déployées près de la frontière ukrainienne étaient retournées dans leurs garnisons, laissant entrevoir une détente après des semaines de tensions avec les Occidentaux.

La Russie a déployé plus de 100'000 hommes dans le voisinage immédiat de l'Ukraine, un pays pro-occidental que le Kremlin veut faire revenir dans sa sphère d'influence.

Un "bon signe" et "optimisme prudent"

L'annonce du retrait de troupes russes massées à la frontière ukrainienne constitue un "bon signe", a jugé mardi le chancelier allemand Olaf Scholz." Nous espérons qu'il y aura encore des suites", a-t-il déclaré à Moscou, lors d'une conférence de presse commune avec Vladimir Poutine.

Les Occidentaux et Moscou doivent trouver un compromis "sans abandonner leurs principes", a encore relevé Olaf Scholz, "c'est notre satané devoir de nous engager pour la paix".

De son côté, le secrétaire général de l'OTAN Jens Stoltenberg a exprimé un "optimisme prudent" par rapport au retrait, tout en disant ne pas avoir vu de "signe de désescalade". La France a invité mardi la Russie à passer des "paroles" aux "actes".

Le Premier ministre britannique Boris Johnson a quant à lui assuré mardi que les renseignements dont il disposait n'étaient "toujours pas encourageants", même si "la Russie se montre ouverte au dialogue".

L'Ukraine encore prudente

L'Ukraine s'est montrée également circonspecte, son chef de la diplomatie soulignant que Kiev jugerait la Russie sur des actes, pas des mots.

>> Les explications de Raphaël Grand en Ukraine :

Raphaël Grand, correspondant pour la RTS, commente la situation en Ukraine après l’annonce du retrait des troupes russes
Raphaël Grand, correspondant pour la RTS, commente la situation en Ukraine après l’annonce du retrait des troupes russes / 19h30 / 1 min. / le 15 février 2022

"La Russie fait tout le temps toutes sortes de déclarations, voilà pourquoi nous avons une règle: on croira à une désescalade quand on aura vu le retrait" des troupes, a-t-il ajouté.

Kiev a cependant souvent relativisé le risque d'une invasion russe.

>> Lire également : Moscou voit une "chance" de compromis avec l'Occident sur l'Ukraine

agences/ther/lan

Publié Modifié

Des cyberattaques visent l'Ukraine

Plusieurs sites internet militaires officiels ukrainiens et deux banques publiques, ont été visés par une cyberattaque, ont annoncé mardi soir les autorités ukrainiennes, en pleine crise avec la Russie.

Le Centre gouvernemental pour les communications stratégiques et la sécurité de l'information a pointé du doigt "l'agresseur" - une expression généralement utilisée pour désigner la Russie - dans un communiqué diffusé sur Facebook.

L'attaque a été dirigée contre les sites internet du ministère de la Défense et des forces armées de l'Ukraine, qui étaient inaccessibles, ainsi que contre les banques Privatbank et Ochtchadbank, dont les services en ligne ont été perturbés.

>> L'analyse d'Antoine Silacci dans le 19h30 :

Cyberattaque en Ukraine: l'analyse d'Antoine Silacci, chef de la rubrique internationale
Cyberattaque en Ukraine: l'analyse d'Antoine Silacci, chef de la rubrique internationale / 19h30 / 2 min. / le 15 février 2022

Vladimir Poutine appelé à reconnaître les territoires séparatistes

Les députés russes ont voté mardi un appel au président Vladimir Poutine pour que la Russie reconnaisse l'indépendance des territoires séparatistes prorusses qui affrontent, avec son soutien, l'armée ukrainienne dans l'Est de l'Ukraine depuis huit ans.

"L'appel au président de la Russie sur la nécessité de reconnaître la République populaire de Donetsk et la République populaire de Lougansk lui sera transmis sans tarder", a écrit sur Telegram le président de la chambre basse du Parlement, Viatcheslav Volodine.

Il précise que le texte a été adopté "en séance plénière" de la Douma afin que les deux territoires deviennent des "Etats autonomes, souverains et indépendants".

L'Union européenne a "condamné fermement" cet appel des députés russes, "Cette reconnaissance serait une claire violation des accords de Minsk", signés sous médiation franco-allemande et prévoyant à terme le retour de ces territoires sous le contrôle de Kiev, a averti le chef de la diplomatie de l'UE. Josep Borrell.