"Je jure devant le peuple burkinabè (...) de préserver, de respecter, de faire respecter et de défendre la Constitution, l'acte fondamental et les lois" du Burkina, a déclaré Paul-Henri Sandaogo Damiba en prêtant serment devant le Conseil lors d'une cérémonie retransmise par la télévision nationale.
Aucun dirigeant étranger n'a assisté à la cérémonie qui s'est tenue dans une petite salle du Conseil constitutionnel où seule la presse officielle a été admise.
Après sa prestation de serment, Paul-Henri Sandaogo Damiba, vêtu d'un treillis militaire ceint d'une écharpe aux couleurs du Burkina, la tête coiffée d'un béret rouge, a prononcé un discours d'une dizaine de minutes, le deuxième seulement depuis sa prise de pouvoir.
Spirale de violences depuis 2015
Dans le sillage du Mali et du Niger, le Burkina Faso est pris depuis 2015 dans une spirale de violences attribuées à des mouvements djihadistes, affiliés à Al-Qaïda et au groupe Etat islamique, qui ont fait plus de 2000 morts dans le pays et contraint au moins 1,5 million de personnes à fuir leurs foyers.
Rendant hommage au "peuple burkinabè qui souffre dignement des affres du terrorisme depuis plus de six ans", il a appelé à "prendre collectivement conscience des efforts et des sacrifices à consentir".
Une minute de silence a été observée à la mémoire des victimes civiles et militaires des djihadistes.
"En ces moments difficiles, notre pays n'a pas été abandonné par ses partenaires. Le Burkina Faso réitère sa disponibilité à travailler en toute souveraineté avec tous les partenaires dans le respect mutuel", a-t-il ajouté, alors que le Burkina Faso a été suspendu des instances de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédeao) et de l'Union africaine, sans autres sanctions pour l'instant.
Le lieutenant-colonel Damiba, 41 ans, a pris le pouvoir le 24 janvier à Ouagadougou après deux jours de mutineries dans plusieurs casernes du pays, renversant le président élu Roch Marc Christian Kaboré, accusé notamment de pas avoir réussi à contrer la violence djihadiste qui frappe le Burkina depuis près de sept ans.
afp/ther