Mardi, "les Russes ont annoncé qu'ils retiraient des troupes de la frontière avec l'Ukraine (...). Nous savons maintenant que c'est faux", a estimé un haut responsable de la Maison Blanche sous couvert d'anonymat.
"En réalité, nous avons désormais confirmé que, ces derniers jours, la Russie a augmenté sa présence le long de la frontière ukrainienne de jusqu'à 7000 militaires", a-t-il poursuivi.
Pour Washington, cela renforce les craintes d'une invasion en Ukraine menée par Moscou. Selon ce responsable, si la Russie a dit vouloir trouver une solution diplomatique, "ses actions indiquent le contraire".
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"Petites rotations"
Avant les dernières déclarations américaines, l'Otan disait déjà ne pas voir la désescalade annoncée. "Au contraire, il apparaît que la Russie continue de renforcer sa présence militaire", avait déclaré plus tôt son secrétaire général, Jens Stoltenberg.
Rejoignant les Etats-Unis et l'OTAN, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a indiqué ne pas avoir vu de signes de diminution dans la concentration de troupes russes aux frontières de l'Ukraine, disant avoir simplement constaté de "petites rotations".
Nouvelle vidéo russe
De son côté, le ministère russe de la Défense a publié jeudi une vidéo montrant, selon lui, des soldats et des équipements militaires rentrant vers leurs points de déploiement permanents après avoir participé à des manoeuvres dans l'ouest de la Russie.
Le ministère a déclaré que les chars et les véhicules blindés voyageraient sur environ 1000 kilomètres par convoi ferré.
La Biélorussie a aussi promis mercredi que tous les soldats russes déployés sur son territoire dans le cadre de manoeuvres quitteraient le pays à la fin prévue de ces exercices, le 20 février.
Inquiétudes toujours présentes
Les Occidentaux s'inquiètent depuis des semaines des risques d'une attaque de l'Ukraine par la Russie, qui a massé plus de 100'000 soldats aux frontières de ce pays, une situation explosive au coeur de la pire crise avec Moscou depuis la fin de la Guerre froide.
Tout en multipliant les tractations diplomatiques, Américains et Européens ont prévenu que des sanctions économiques massives étaient prêtes en cas de passage à l'acte de Moscou, qui dément toute volonté d'invasion.
Lors d'un entretien téléphonique mercredi soir, le président américain Joe Biden et le chancelier allemand Olaf Scholz sont tombés d'accord pour dire que "la Russie doit prendre de véritables mesures de désescalade" et "s'attendre à des conséquences extrêmement graves" si elle attaque l'Ukraine, selon un communiqué de Berlin.
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agences/jop
Kiev et les séparatistes s'accusent mutuellement de bombardements
L'armée ukrainienne et les séparatistes prorusses se sont mutuellement accusés jeudi de bombardements et d'escalade dans l'est de l'Ukraine, en proie à un conflit depuis 2014, en pleine crise entre Moscou et les Occidentaux.
Dans un communiqué publié sur Facebook, l'armée ukrainienne a accusé les combattants séparatistes d'avoir visé "avec un cynisme particulier" la localité de Stanitsa Louganska, touchant notamment une école maternelle.
L'attaque a endommagé des infrastructures et "la moitié de la localité a été laissée sans électricité", précise le communiqué. Les photos publiées montrent un trou d'obus dans le mur de l'école et des briques jonchant une pièce au milieu de jouets d'enfants.
Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a dit sur Twitter avoir informé le président du Conseil européen Charles Michel des "bombardements provocateurs d'aujourd'hui, notamment à Stanitsa Louganska".
Moscou exprime "sa profonde préoccupation"
De leur côté, les autorités de la région séparatiste de Lougansk, citées par l'agence de presse russe Interfax, ont annoncé que "la situation sur la ligne du front s'est dégradée au cours des dernières 24 heures".
Le chef de la milice de cette région, Ian Lechtchenko, a accusé l'armée ukrainienne d'"essayer de pousser le conflit vers une escalade".
La Russie, accusée par Washington de chercher à créer des "prétextes" pour attaquer l'Ukraine, a exprimé sa "profonde préoccupation".