Tous les matins, depuis plusieurs jours, c’est le même drame: les surveillants et directeurs des lycées de l’ouest de l’Etat indien du Karnataka se posent à l’entrée des établissements et demandent aux jeunes musulmanes d’enlever leur voile.
Des filles de 10 à 18 ans sont ainsi déchirées entre la tradition religieuse héritée de leurs parents et leur volonté d’étudier, un vrai traumatisme pour beaucoup, comme cette fille voilée de 17 ans d’Udupi, en pleurs après que son établissement lui a refusé l’entrée.
"On nous a dit: 'si vous voulez étudier, vous devez enlever votre hijab et vous rentrerez en classe'. Nous avons refusé. Pourquoi est-ce qu’ils changent soudainement les règles? Est-ce normal, alors que nous avons nos examens la semaine prochaine?", questionne-t-elle.
Pression des groupes hindouistes
En Inde, les signes religieux sont acceptés à l’école, et les sikhs peuvent par exemple porter leur turban. Mais des groupes hindouistes ont fait pression sur les écoles pour qu’elles refusent le voile islamique.
Les groupes hindouistes sont soutenus par le gouvernement régional, dirigé par les nationalistes hindous. Des affrontements violents ont éclaté entre ces derniers et des musulmans, et les directeurs ont maintenant trop peur d’aller contre ce diktat politique.
Des étudiantes musulmanes ont saisi la Cour d’appel régionale, et un jugement sur le fond est attendue dans les jours qui viennent.
Sébastien Farcis