Depuis quinze ans, Bruxelles demandait à l'Italie de mettre fin à une pratique d'un autre temps, à savoir, le contrôle des plages du pays par les mêmes familles depuis des générations. Cette mainmise représentait pour les propriétaires une véritable rente, le prix du parasol étant parfois exorbitant.
Le gouvernement de Mario Draghi a finalement décidé de faire jouer la concurrence. A partir du 1er janvier 2024, les concessions seront octroyées au terme d'un appel d'offres.
"Révolution totale"
"Sur les plages, il y aura une révolution totale", commente le député du Mouvement 5 étoiles Francesco Berti, favorable à la mesure.
Et d'ajouter: "Presque toutes les 27'000 plages sont aujourd'hui allouées sans concours. Elles seront toutes soumises à un appel d'offres et tout le monde pourra participer. La gestion des plages sera différente, le patrimoine public sera mieux géré, avec des coûts inférieurs."
"Un crime de brader ses joyaux"
Les plagistes sont en revanche sur le pied de guerre, prêts à s'opposer par tous les moyens à la réforme qui va permettre selon eux à de grands groupes étrangers de s'emparer des côtes italiennes.
Francesco Licordari, président d'Assobalnearic, estime que "l'opération du gouvernement est une chose honteuse. Ils te disent que ta concession est terminée. C'est de l'expropriation. Des multinationales, des fonds d'investissements vont peut-être arriver. C'est un crime de brader ses propres joyaux aux autres pays comme cela s'est passé avec la Grèce".
Les plagistes comptent faire pression sur les partis pour faire échouer le projet au Parlement. Pour Mario Draghi au contraire, les plages sont devenues un test sur sa capacité à réformer l'Italie.
Eric Joszef/boi