Les secours ont découvert de nouveaux corps samedi sous les amas de boue recouvrant Petropolis, portant le bilan de ces inondations soudaines à au moins 152 morts, dont 28 enfants.
Cinq jours après la catastrophe, les secouristes poursuivent les recherches à l'aide de pelles et de bêches pour tenter de retrouver des disparus, au nombre de 165 selon les autorités, mais l'espoir s'amenuise peu à peu. Les habitants tentent eux aussi de nettoyer les rues pour pouvoir à nouveau circuler.
Torrents de boue dans la ville
Des pluies diluviennes s'étaient abattues mardi sur la ville de 300'000 habitants, située à 60 km au nord de Rio de Janeiro, transformant les rues en torrents de boue et provoquant des glissements de terrain. Petropolis a reçu davantage de pluie que la moyenne de tout un mois de février.
Près du fleuve, les ponts ont tous été détruits par la force de l’eau. Des dizaines de maisons ont également été englouties.
Hugo, qui vit là depuis 30 ans, est un des rescapés d’un autobus emporté par les flots. Interrogé dans le 12h30, il est encore sous le choc de la violence de l'eau: "C'était une révolte de la nature (...) Je pense que personne ici n'a jamais vu une chose pareille."
Réchauffement et urbanisation désordonnée
C'est la quatrième inondation importante que subit Petropolis depuis 1988, avec des causes qui se répètent et pourraient être évitées, selon les experts, qui avancent le réchauffement climatique comme principal responsable, mais aussi une urbanisation irréfléchie.
Le géographe Antonio Guerra étudie les désastres naturels depuis 30 ans à Petropolis. Et pour ce professeur de l’université de Rio, cette tragédie a la même origine que les précédentes: les flancs des montagnes sont occupés de manière très désordonnée. En outre, la faible couverture végétale et l'absence de réseau d'égouts augmentent encore les risques.
"La municipalité doit être tenue pour responsable", estime cet expert. A nouveau, les autorités ont promis de faire respecter les règles de l’urbanisme. Mais c'est une promesse récurrente de l’actuel maire qui réalise son quatrième mandat et gère sa quatrième tragédie.
Reportage radio: Anne Vigna
Adaptation web: Frédéric Boillat avec afp