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Emmanuel Macron et Vladimir Poutine d'accord pour tenter d'aboutir à un cessez-le-feu en Ukraine

La situation devient de plus en plus inquiétante à la frontière ukrainienne
La situation devient de plus en plus inquiétante à la frontière ukrainienne / 19h30 / 1 min. / le 20 février 2022
Vladimir Poutine et Emmanuel Macron se sont mis d'accord dimanche pour essayer d'aboutir à un cessez-le-feu dans l'est de l'Ukraine, a indiqué l'Elysée après un échange téléphonique entre les deux présidents. Une réunion du Groupe de contact trilatéral (Ukraine, Russie, OSCE) devrait se tenir en fin de journée déjà.

Selon le communiqué publié par la présidence française, Vladimir Poutine et Emmanuel Macron souhaitent aboutir rapidement à un cessez-le-feu et se sont accordés sur la nécessité de reprendre les discussions diplomatiques en "format Normandie" (Russie, Ukraine, France et Allemagne) sur la base des récentes propositions ukrainiennes.

Un travail diplomatique intense va être engagé "afin d'aboutir, si les conditions sont remplies, à une rencontre au plus haut niveau en vue de définir un nouvel ordre de paix et de sécurité en Europe", a ajouté la présidence française. Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian rencontrera son homologue russe Sergueï Lavrov lundi, selon les médias russes.

Après la rencontre entre les dirigeants français et russe du 7 février à Moscou, cette discussion entre Emmanuel Macron et Vladimir Poutine constituait une dernier effort pour éviter un conflit majeur, a souligné l'Elysée en précisant que l'entretien entre les deux présidents a duré 1h45.

Moscou dénonce les "provocations" ukrainiennes

Selon le Kremlin, Vladimir Poutine a mis en cause dimanche auprès d'Emmanuel Macron les "provocations" ukrainiennes dans l'aggravation des combats avec les séparatistes dans l'est de l'Ukraine. Il a toutefois dit vouloir "intensifier" les efforts diplomatiques pour régler le conflit.

Le président russe a aussi demandé lors de cet entretien téléphonique que l'Otan et les Etats-Unis "prennent au sérieux" les exigences de la Russie concernant sa sécurité, au coeur de la crise actuelle entre Moscou et les Occidentaux.

"Compte tenu de l'urgence de la situation, les présidents ont reconnu qu'il convenait d'intensifier la recherche de solutions par des moyens diplomatiques", a aussi indiqué le Kremlin, le but étant de "faciliter le rétablissement du cessez-le-feu et d'assurer des avancées dans la résolution du conflit".

Emmanuel Macron s'est ensuite entretenu avec son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky, lequel a appelé dans la foulée à la reprise des négociations avec la Russie sous l'égide de l'OSCE et à l'instauration d'un "cessez-le feu immédiat".

Joe Biden prêt à rencontrer Vladimir Poutine

Le président américain Joe Biden est pour sa part prêt à "rencontrer" son homologue russe Vladimir Poutine "à tout moment, qu'importe le format si cela permet d'éviter une guerre" en Ukraine a indiqué son chef de la diplomatie Antony Blinken sur CBS.

Le secrétaire d'Etat a aussi réaffirmé à CNN que la voie diplomatique était encore possible "jusqu'à ce que les chars soient réellement en mouvement et les avions dans le ciel".

Le contact téléphonique entre les présidents russe et français est intervenu alors que les tirs sur le front dans l'Est ukrainien, où les séparatistes prorusses contrôlent une partie du Donbass depuis 2014, ont connu une hausse spectaculaire ces derniers jours.

"Plus grande guerre depuis 1945"

Boris Johnson a affirmé dimanche que la Russie préparait "ce qui pourrait être la plus grande guerre en Europe depuis 1945". "Tous les signes montrent que le projet a en quelque sorte déjà commencé", a déclaré le Premier ministre britannique dans une interview diffusée par la BBC.

>> Lire aussi : Le DFAE recommande aux Suisses de quitter l'est de l'Ukraine

D'après "les renseignements que nous voyons", une invasion russe se ferait non seulement par l'Est, mais également par le Nord, en provenance du Bélarus pour "encercler Kiev", la capitale ukrainienne, "comme Joe Biden l'a expliqué à nombre d'entre nous".

>> Lire aussi : La Suisse participera aux sanctions contre la Russie en cas d'attaque

>> Situation dans le Donbass: interview de Paul Gogo, correspondant en Russie pour le quotidien Ouest France :

La situation dans les républiques séparatistes pro-russes du Donbass: interview de Paul Gogo
La situation dans les républiques séparatistes pro-russes du Donbass: interview de Paul Gogo / Forum / 3 min. / le 20 février 2022

Les troupes russes restent en Biélorussie

De son côté, la Biélorussie a annoncé dimanche que les exercices militaires conjoints avec la Russie menés sur son territoire, qui devaient se terminer le jour même, se poursuivraient en raison de l'aggravation des tensions en Ukraine voisine.

Cette annonce signifie que des troupes russes resteront au Biélorussie, malgré la promesse de Moscou que ses forces quitteraient ce pays aux portes de l'UE après ces manoeuvres menées depuis le 10 février.

"Compte tenu de la hausse de l'activité militaire près des frontières  (...) et de l'aggravation de la situation dans le Donbass, les présidents de la Biélorussie et de la Russie ont décidé de poursuivre l'inspection des forces", a indiqué le ministère biélorusse de la Défense.

>> Les précisions de Forum sur la situation sur le terrain :

La Russie sur le point d'envahir l'Ukraine
La Russie sur le point d'envahir l'Ukraine / Forum / 1 min. / le 20 février 2022

asch/oang avec les agences

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Dernier vol de Swiss depuis l'Ukraine

Le dernier avion de la compagnie Swiss en provenance de Kiev a atterri à Zurich dimanche. Face à l'aggravation de la crise en Ukraine, la compagnie avait annoncé samedi l'arrêt provisoire de ses vols entre les deux pays dès lundi.

Pour son dernier vol, Swiss a utilisé son plus gros avion, un Boeing 777 de 340 places. Habituellement, elle utilise pour cette liaison des appareils plus petits d'environ 145 places. L'avion était "bien rempli", a indiqué un porte-parole de la compagnie.

Comme d'autres compagnies aériennes européennes, Swiss a, pour des raisons de sécurité, suspendu ses vols entre l'Ukraine et la Suisse dès lundi et jusqu'au 28 février. "La sécurité des passagers et des membres d'équipage est à tout moment la priorité absolue", avait expliqué samedi un porte-parole de l'entreprise pour justifier cette mesure.

La compagnie ukrainienne Uia maintient elle ses vols entre Kiev et Genève.

Risque d'attentats en Russie

L'ambassade des Etats-Unis à Moscou a divulgué une mise en garde dimanche soir contre le risque d'attentats dans des lieux publics à Moscou, Saint-Petersbourg et à la frontière ukrainienne dans le contexte des tensions croissantes autour de l'Ukraine.

"Selon des informations de presse, il y a des menaces d'attentats dans des centres commerciaux, des gares et stations de métro, et d'autres lieux de publics dans les principales zones urbaines", a indiqué l'ambassade, dans un communiqué qui ne cite par d'articles de presse en particulier.

Un message critiqué

Le message de l'ambassade à ses ressortissants indique que le risque existe à Moscou et Saint-Petersbourg, "ainsi que dans les zones où la tension est vive le long de la frontière russe avec l'Ukraine". L'ambassade américaine conseille également à ses ressortissants en Russie d'"éviter la foule" et de prendre "des dispositions pour évacuer sans s'appuyer sur l'aide du gouvernement américain".

La porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères Maria Zakharova a critiqué l'intervention de l'ambassade sur les réseaux sociaux, questionnant le respect du protocole et s'interrogeant sur "quoi faire de ça ?".