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Fabien Roussel, l'homme qui réveille le PCF en vue de la présidentielle

Portrait de Fabien Roussel, le candidat communiste à la présidentielle française qui détonne
Portrait de Fabien Roussel, le candidat communiste à la présidentielle française qui détonne / 19h30 / 2 min. / le 21 février 2022
Candidat du parti communiste (PCF) à la présidentielle en France, Fabien Roussel est gratifié jusqu'à 5% des voix dans certains sondages devant les candidates socialistes. C'est un score inédit dans l'histoire récente pour un parti qui s'était allié précédemment à Jean-Luc Mélenchon.

Après quinze ans d'absence de l'élection présidentielle française, le plus vieux parti de France espère reprendre des couleurs, grâce à la candidature souriante et résolument optimiste de son chef Fabien Roussel.

Cet ancien journaliste de 52 ans, venu du Nord, avait dénoncé lors de sa première réunion de campagne à Marseille les "colporteurs de déprime et de haine". Lui propose "la France des jours heureux", titre du livre-programme du parti communiste français (PCF), en hommage à celui du Conseil national de la Résistance pendant la Seconde Guerre mondiale.

Fabien Roussel, homme au contact chaleureux et au verbe facile, est le premier candidat du PCF à la présidentielle depuis Marie-George Buffet en 2007. Sa formation s'était effacée en 2012 et en 2017 devant le tribun de la gauche radicale Jean-Luc Mélenchon.

Rendre l'argent de l'Etat au peuple

"Nous avons trop entendu ces dernières années des gouvernements nous dire qu'il fallait faire des efforts, qu'il fallait se serrer la ceinture", dénonce-t-il en assurant qu'il "n'y a pas de problème d'argent". Preuve en est, dit-il, les plans massifs engagés par l'Etat pour sortir de la crise sanitaire.

Plutôt que "d'alimenter les grandes multinationales", cet argent doit être "au service du peuple", plaide Fabien Roussel. Il propose un salaire minimum à 1500 euros net (soit 230 euros de plus qu'aujourd'hui), la création de 500'000 emplois dans les services publics et un revenu étudiant de 850 à 1000 euros par mois.

Le retour des nationalisations en vue

Le programme du parti, qui n'a plus participé à un gouvernement depuis 2002, prévoit aussi la nationalisation des géants énergétiques EDF, Engie, Total et des grandes banques et compagnies d'assurances ou encore la semaine de 32 heures.

Mais ses positions sur la transition écologique - pour laquelle Fabien Roussel défend le développement du nucléaire à côté des énergies renouvelables et la baisse des prix des carburants -, en faveur de la police ou de la chasse, le démarquent des autres candidats de gauche.

Son équipe assume sa volonté de retrouver un électorat populaire qui a largement déserté la gauche, parti vers l'extrême droite de Marine Le Pen ou l'abstention.

Une épine dans le pied

Le site Mediapart accuse Fabien Roussel d'avoir été au bénéfice d'un emploi fictif pour un député entre 2009 et 2014. Le candidat communiste a dû se défendre lundi assurant avoir "les documents" prouvant son activité comme assistant parlementaire.

Tout proche des 500 parrainages

Fabien Roussel s'est rapproché la semaine dernière du seuil des 500 parrainages d'élus nécessaires pour se présenter à la présidentielle. Il en avait recueilli 492 mardi 15 février, selon la liste publiée par le Conseil Constitutionnel.

Les candidats doivent impérativement obtenir 500 parrainages d'élus d'ici le 4 mars pour pouvoir participer au scrutin du 10 avril. Une nouvelle liste sera publiée mardi.

>> Lire aussi : Eric Zemmour ou Marine Le Pen privés de présidentielle faute de parrainages suffisants?

oang avec afp

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Les bastions PCF des "banlieues rouges"

L'effondrement du bloc soviétique dans les années 1990 avait précipité le déclin du parti communiste français, qui a néanmoins longtemps conservé des bastions.

C'est le cas en particulier dans les "banlieues rouges", comme en témoignent la survivance de noms de rues Lénine ou Karl Marx, de cités Gagarine ou du métro Stalingrad à Paris.

Le PCF compte encore des milliers d'élus locaux, notamment municipaux.

Emmanuel Macron toujours en tête dans les sondages

Un sondage de l'institut Ifop publié lundi par Paris Match, LCI et Sud Radio donne Emmanuel Macron en tête au premier tour (24,5% des voix) devant Marine Le Pen (16,5%), Eric Zemmour (16%) et Valérie Pécresse (15%).

Au second tour, l'actuel président l'emporterait contre Eric Zemmour avec 62,5% des voix, contre Marine Le Pen avec 56% et contre Valérie Pécresse avec 56% également.