Dans son arrêt, la cour constitutionnelle autorise les femmes à avoir recours à l'avortement pour n'importe quel motif jusqu'au sixième mois de gestation. Jusqu'à présent, il n'était autorisé qu'en cas de viol, si la santé de la mère était en danger ou lorsque le foetus présentait une malformation compromettant sa survie.
En dehors de ces exceptions, les femmes qui avaient recours à l'avortement étaient passibles d'une peine de 16 à 54 mois d'emprisonnement. Désormais, "l'acte d'avortement ne sera punissable que s'il est pratiqué après la 24e semaine de gestation", a précisé la cour constitutionnelle dans un communiqué. Après six mois de grossesse, les conditions déjà fixées par le tribunal resteront en place, ont précisé les magistrats.
Décision historique
Des centaines de manifestants pro et anti-avortement se sont rassemblés devant la cour constitutionnelle. Les militantes pro-avortement, qui arboraient une écharpe verte, ont fêté cette décision historique. De leur côté, les opposants ont brandi des drapeaux bleus et prié à genoux.
"Après le droit de vote, il s'agit de la décision historique la plus importante pour la vie, l'autonomie et le plein et égal épanouissement des femmes", s'est félicité sur Twitter la maire de la capitale, Claudia Lopez.
Pays à l'avant-garde
La Colombie, à majorité catholique, où les églises chrétiennes protestantes exercent une grande influence, devient ainsi le cinquième d'Amérique latine à assouplir les conditions d'accès à l'avortement. Cette pratique est déjà autorisée en Argentine, en Uruguay, à Cuba et au Guyana.Au Mexique, il est légal jusqu'à 12 semaines dans les Etats d'Oaxaca (sud), de Veracruz (est), Hidalgo (centre) et Mexico.
"La Colombie est à l'avant-garde des droits en matière de procréation, tant au niveau régional que mondial", a déclaré l'avocate du mouvement Causa Justa, à l'origine de la contestation en justice pour inconstitutionnalité de l'infraction d'avortement. La cour s'est prononcée par cinq voix contre quatre en faveur de cette décision.
agences/br