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Joe Biden dénonce le "dictateur" Poutine devant le Congrès américain

Les États-Unis renforcent encore les sanctions envers la Russie
Les États-Unis renforcent encore les sanctions envers la Russie / 19h30 / 1 min. / le 2 mars 2022
Le président russe Vladimir Poutine est un "dictateur", "plus isolé que jamais", a asséné mardi Joe Biden devant le Congrès américain à l'occasion de son premier discours sur l'état de l'Union. Le président a confirmé à cette occasion que les Etats-Unis allaient fermer leur espace aérien "à tous les vols russes".

Joe Biden a repris ses accents de président rassembleur à l'occasion de ce rituel annuel, par lequel le chef de l'exécutif américain détaille ses grands axes politiques devant le Congrès. Son discours en écho à l'actualité en Europe a offert des scènes devenues rares aux Etats-Unis: des parlementaires républicains et démocrates debout ensemble, pour manifester leur soutien à l'ambassadrice d'Ukraine, invitée d'honneur. Et même, à quelques exceptions près, pour saluer l'entrée de Joe Biden.

Le démocrate de 79 ans a entamé son discours long de près d'une heure par une longue diatribe contre le "dictateur" Vladimir Poutine, un vibrant éloge à la résistance du peuple ukrainien, et une affirmation de la cohésion des démocraties face à "l'autocratie". Il a assuré que le président russe n'avait pas atteint son autre objectif, celui de "diviser chez nous".

>> Le commentaire de Gaspard Kühn, correspondant de la RTS à Washington :

Joe Bide rend hommage à l'alliance occidentale, Suisse comprise. Le commentaire de Gaspard Kühn, correspondant à Washington
Joe Bide rend hommage à l'alliance occidentale, Suisse comprise. Le commentaire de Gaspard Kühn, correspondant à Washington / 12h45 / 1 min. / le 2 mars 2022

Espace aérien américain fermé

Joe Biden a annoncé l'interdiction de l'espace aérien des Etats-Unis "à tous les vols russes", comme l'avait fait l'Union européenne. Il a aussi menacé les oligarques russes de saisir leurs "yachts, appartements de luxe et jets".

"Quand l'histoire de cette période sera écrite, la guerre de Poutine sur l'Ukraine aura laissé la Russie plus faible et le reste du monde plus fort", a prédit le dirigeant démocrate.

>> L'analyse de Jordan Davis dans l'émission Tout un monde :

Le premier discours sur l'état de l'Union de Joe Biden. [Keystone - Saul Loeb/Pool via AP]Keystone - Saul Loeb/Pool via AP
Joe Biden s'exprime sur l'état de l'Union dans un discours dominé par le guerre en Ukraine / Tout un monde / 5 min. / le 2 mars 2022

"Le Covid-19 ne doit plus régir nos vies"

Joe Biden, qui avait fait campagne sur la promesse de guérir "l'âme" de l'Amérique, veut voir dans l'effroi commun face à la guerre en Ukraine, et dans le soulagement partagé face à la décrue de la pandémie, une occasion d'y arriver.

"Le Covid-19 ne doit plus régir nos vies", a-t-il clamé, face à des parlementaires, ministres et juges de la Cour suprême, qui avaient quasiment tous abandonné le masque, à la suite de nouvelles recommandations des autorités sanitaires.

Rappelant les débats parfois violents sur les mesures sanitaires, il a ajouté: "Nous ne pouvons pas changer nos divisions passées. Mais nous pouvons changer la manière dont nous allons avancer, sur le Covid-19 et d'autres sujets que nous devons affronter ensemble".

Le spectre des élections de mi-mandat

Le président, dont la cote de confiance est anémique, sait bien que dans quelques mois, aux législatives de mi-mandat, il risque de perdre sa très mince majorité parlementaire.

Alors l'ancien sénateur, modéré dans l'âme, s'est livré, devant le Congrès, à un exercice d'équilibriste politique. Pas de violentes critiques de l'opposition républicaine, pas d'attaques, comme il a pu en livrer, contre son prédécesseur Donald Trump. Joe Biden a essayé de ne froisser personne.

Agir face à la flambée de la criminalité

A destination d'électeurs conservateurs qui le taxent de laxisme, il a promis qu'il allait investir dans les forces de police face à la flambée de criminalité aux Etats-Unis, et assuré qu'il voulait "sécuriser" la frontière sud, où se succèdent les vagues migratoires.

A ses partisans progressistes, il a assuré qu'il se battrait pour défendre le droit à l'avortement "menacé comme jamais" et pour l'accès au vote des Afro-Américains. Il a aussi promis son "soutien" aux jeunes Américains transgenres, face à des mesures prises dans certains Etats conservateurs contre les procédures chirurgicales ou hormonales suivies par certains mineurs.

Priorité à la lutte contre l'inflation

Joe Biden a également matraqué des thèmes qu'il espère consensuels, en tâchant d'être le plus concret possible, lui qui a vu ses grands projets de réformes sociales sombrer pour cause de trop faible majorité parlementaire.

Il a assuré que lutter contre la flambée d'inflation, que la Maison Blanche a mis longtemps à reconnaître, et qui est certainement son principal handicap politique, était "sa première priorité". Et, avec des accents qui rappelleraient presque Donald Trump, il a plaidé pour une renaissance industrielle des Etats-Unis et pour une réduction de la dépendance aux importations: "produisons en Amérique!", a-t-il lancé.

afp/oang

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Salve d'applaudissements pour l'ambassadrice d'Ukraine

Les larmes aux yeux, l'ambassadrice ukrainienne aux Etats-Unis a répondu d'un poing levé aux salves d'applaudissements de l'ensemble du Congrès américain, qui à l'appel de Joe Biden s'est levé d'un bloc mardi pour offrir son soutien au peuple ukrainien.

L'ambassadrice d'Ukraine aux Etats-Unis lors du discours de Joe Biden devant le Congrès. [Keystone - J. Scott Applewhite]
L'ambassadrice d'Ukraine aux Etats-Unis lors du discours de Joe Biden devant le Congrès. [Keystone - J. Scott Applewhite]

Installée à la droite de l'épouse du président américain, Oksana Markarova était l'une des invitées d'honneur de Joe Biden.

Le Congrès tout entier s'est levé à l'unisson, à la demande du chef de l'Etat, agitant en sa direction les petits drapeaux bleu et jaune qu'ils s'étaient distribués entre eux, quelques minutes auparavant.

Seule une poignée d'élues très fidèles à Donald Trump, qui a récemment loué le "génie" du président russe, sont restées assises, réservant leurs invectives à des dossiers plus proches des frontières américaines, comme l'immigration.