Les faits se sont déroulés dans la matinée alors qu'il faisait de la musculation, seul, dans une salle de l'établissement. Un détenu, pour des raisons encore inconnues, l'a agressé, a détaillé le procureur de Tarascon, Laurent Gumbau.
Yvan Colonna a été victime "d'une strangulation à main nues, puis d'un étouffement", a-t-il ajouté. Son agresseur a mis un "sac" sur sa tête, avait indiqué plus tôt une source proche de l'enquête.
Après avoir été hospitalisé à Arles (Bouches-du-Rhône), il a été transféré à Marseille où il était en coma post-anoxique, un type de coma consécutif à une privation d'oxygène dans le cerveau, selon le procureur.
Agresseur "djihadiste"
"L'agresseur supposé, lui-même détenu, assurait un service d'entretien en qualité d'auxiliaire d'étage au moment des faits", a-t-il précisé. Il a été placé en garde à vue par la police judiciaire qui mène l'enquête pour "tentative d'assassinat".
L'homme purgeait une peine de neuf années d'emprisonnement du chef d"'association de malfaiteurs en vue de la préparation d'un acte de terrorisme".
Selon deux sources proches du dossier, il s'agit d'un "djihadiste" camerounais de 36 ans, interpellé en Afghanistan en 2012 par les Américains avant d'être remis à la France en 2014.
Quatre ans de cavale
Agé de 61 ans, Yvan Colonna avait été interpellé en juillet 2003 pour l'assassinat du préfet Claude Erignac, après quatre ans de cavale dans le maquis corse. Il a toujours nié les faits.
Le 6 février 1998, Claude Erignac avait été abattu dans une rue d'Ajaccio, alors qu'il se rendait à pied au théâtre.
Son assassinat avait provoqué une onde de choc. Les jours suivants, des dizaines de milliers de Corses avaient exprimé leur effroi et leur tristesse lors des plus grandes manifestations jamais organisées à Ajaccio et Bastia.
afp/gma
Des centaines de personnes manifestent en Corse
Plusieurs centaines de personnes ont manifesté leur colère en Corse après l'agression d'Yvan Colonna, le président de la Collectivité de Corse Gilles Simeoni accusant l'Etat français de porter "une responsabilité accablante".
Les manifestants étaient 450 à Ajaccio, 350 à Corte et 300 à Bastia, selon les autorités. A Ajaccio, ils ont brûlé des poubelles et palettes sur la route devant la préfecture, a constaté une journaliste de l'AFP.
"Si le droit au rapprochement (vers une prison corse) avait été appliqué à Yvan Colonna, ce qui s'est passé ne se serait pas produit", a déclaré à la presse Gilles Simeoni, reprenant les termes employés par son parti nationaliste Femu a Corsica un peu plus tôt dans un communiqué.