"Toute région proche de la Russie peut être inquiète", estime la présidente de la Géorgie
Comme l'Ukraine, ces deux pays ne sont ni membres de l'OTAN, ni de l'Union européenne, mais ils tentent tous deux d'obtenir leur rattachement en urgence à l'UE. Leurs ministres des Affaires étrangères s'étaient d'ailleurs réunis à Kiev en mai 2021 pour construire ensemble leur candidature. Passée inaperçue à l'époque, l'image prend aujourd'hui une toute autre résonnance.
La Moldavie, qui partage plus de 900 kilomètres de frontière avec l'Ukraine, a obtenu son indépendance à la chute de l’URSS. Des troupes russes sont d'ailleurs encore stationnées en Transnistrie, une région sécessionniste qui compte un tiers de russophones. De quoi susciter l’inquiétude des autorités moldaves qui craignent que le conflit ukrainien ne déborde sur leur territoire.
Pression quotidienne à la frontière
De l'autre côté de la mer Noire, la Géorgie retient elle aussi son souffle. En 2008, le pays a perdu 20% de son territoire après une intervention militaire de la Russie, venue soutenir les gouvernements séparatistes d'Ossétie du Sud et d'Abkhazie. La pression reste quotidienne à la frontière.
Invitée dans le 19h30, la présidente géorgienne Salomé Zourabichvili s'est dite inquiète de la situation en Ukraine, mais appelle à ne pas céder à la panique: "Je crois que tout le monde est inquiet, et tout le monde a raison d'être inquiet de ce que peut faire la Russie. Ça peut concerner toute région mitoyenne de la Russie à partir du moment où elle tente cette espèce de guerre totale. Mais cela ne veut pas dire qu'il faut perdre son calme, ni qu'il faut perdre son orientation. Cette demande d'adhésion accélérée à l'Union européenne porte cette marque-là."
"La réponse est dans les cartes"
Pour Salomé Zourabichvili, cette demande "répond à une nouvelle attitude européenne, qui très clairement fait suite à la situation en Ukraine, et qui consiste à une prise de conscience de la part de beaucoup de pays européens et des instances de l'Union européenne qu'il faut une réponse politique qui soit un ancrage plus fort."
Pour la présidente de la Géorgie, ce rapprochement de son pays avec l'Occident a été poussé par la menace russe: "Il suffit de regarder la carte du monde. La puissance de la Russie, un cinquième ou un sixième des terres émergées, regardez la carte de la Géorgie, et regardons qui humilie qui et qui encercle qui, qui menace qui. Je crois que la réponse est comme toujours dans les cartes."
Propos recueillis par Philippe Revaz
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