"Nous sommes très émus d'avoir localisé et capturé des images de l'Endurance", a affirmé Mensun Bound, directeur de l'expédition d'exploration organisée par le Falklands Maritime Heritage Trust.
"Fantastique état de préservation"
"C'est de loin la plus belle épave de bois que j'ai jamais vue. Elle se tient droite, très fière sur le fond marin, intacte, dans un fantastique état de préservation", a ajouté l'explorateur. "On peut même lire son nom Endurance inscrit en arc de cercle sur la poupe", s'est-il réjoui.
L'épave a été découverte à environ six kilomètres du site du naufrage, ont précisé ses découvreurs. L'expédition de recherche, comptant une centaine de personnes, avait quitté le Cap le 5 février à bord d'un brise-glace sud-africain, en espérant retrouver l'épave avant la fin de l'été austral.
Lentement brisé par les glaces
L'Endurance avait quitté fin 1914 l'île britannique de Géorgie du Sud, dans l'Atlantique Sud, pour emmener l'expédition Imperial Trans-Antarctic, dirigée par Shackleton, tenter la première traversée du continent antarctique, de la mer de Weddell jusqu'à la mer de Ross, via le pôle Sud.
Mais en janvier 1915, le navire se retrouve pris par les glaces de la mer de Weddell, près de la barrière de glace de Larsen. Emprisonné pendant des mois, le trois-mâts goélette de 44 mètres est lentement brisé par la glace et coule en novembre 1915, par 3000 mètres de profondeur.
Incroyable périple pour sauver l'équipage
L'expédition est devenue légendaire en raison des conditions de survie de l'équipage, qui a campé durant des mois sur la banquise avant qu'elle ne se rompe. Il avait finalement pu rejoindre en canot et trouver refuge sur île de l'Eléphant, inhospitalière et glacée, face à la péninsule Antarctique.
Shackleton était alors parti avec quelques compagnons chercher des secours jusqu'en Géorgie du Sud, avant de revenir sauver tout son équipage.
L'expédition Endurance22 a utilisé des technologies de pointe, et notamment deux drones sous-marins pour explorer la zone, décrite par Shackleton lui-même comme "la pire portion de la pire mer du monde" en raison de ses conditions glaciaires.
afp/oang