La localité de Futaba, où se trouve une partie de la centrale nucléaire accidentée de Fukushima Daiichi, est depuis onze ans une ville déserte. Les quelque 7100 habitants de Futaba sont tous partis sur ordre des autorités dans les jours suivant le tsunami et la catastrophe atomique du 11 mars 2011.
La ville est désormais la dernière localité évacuée à être toujours inhabitée. Une partie de la cité, entre montagne et mer, sera toutefois de nouveau décrétée habitable en juin prochain. Pour le moment, seulement 26 personnes préparent leur retour dans leur ancienne maison.
"Environ un dixième des anciens habitants pensent revenir. Mais nous ne savons pas comment ce nombre va évoluer au fur et à mesure de la reconstruction", explique dans La Matinale Kenichi Suzuki, fonctionnaire qui administre un bureau municipal provisoire à Futaba. "Là-bas, nous construisons un lotissement pour que puissent y vivre les personnes dont la maison a été emportée par le tsunami ou détruite pour une autre raison."
L'incertitude prévaut
Un autre fonctionnaire municipal, Yasuharu Hashimoto, précise: "Des entreprises vont oeuvrer ici, donc leurs employés pourront aussi habiter ces logements, ils ne sont pas seulement destinés aux anciens habitants." En attendant l'ouverture des candidatures, l'incertitude prévaut.
"Probablement que les gens s’inquiètent surtout de savoir ce qu'il en est de la mise en place d'infrastructures, des commerces, du centre médical. C’est parce que le niveau de radioactivité a été abaissé grâce à la décontamination que nous pouvons accueillir des habitants", rajoute Kenichi Suzuki.
Jamais comme avant
En réalité, pour pouvoir annuler plus vite les interdictions de vivre à Futaba, le gouvernement a élevé le plafond d’exposition radioactive annuel admissible au même niveau que celui des travailleurs du secteur nucléaire en temps normal.
Cela ne rassure pas les potentiels habitants, qui s’inquiètent de la présence à quelques centaines de mètres de hangars de stockage de déchets radioactifs. Le fonctionnaire Kenichi Suzuki minimise le risque: "Ce n’est pas un entreposage perpétuel, c’est du moyen terme, ces déchets déménageront dans 30 ans."
Avec des logements flambant neufs, un immense mémorial et centre d’archives en bord de mer et une mairie reconstruite, Futaba revivra peut-être un jour, mais jamais comme avant.
Karyn Nishimura/asch