La Cour "rétablit les effets de la résolution suprême du 24 décembre 2017 qui a accordé la grâce humanitaire au plaignant, et prévoit sa libération", dans les prochains jours, indique l'organe de justice suprême du pays dans son arrêt. Les décisions de la Cour constitutionnelle sont sans appel.
La grâce, accordée la veille de Noël 2017 par le président de l'époque Pedro Pablo Kuczynski pour des raisons humanitaires, est ainsi rétablie.
En octobre 2018, la justice avait annulé cette grâce et renvoyé en janvier 2019 Alberto Fujimori en prison.
Deux massacres
"Retourner en prison est une condamnation à mort lente et certaine", avait déclaré à l'époque Alberto Fujimori, aujourd'hui âgé de 83 ans et qui souffre de nombreux problèmes de santé.
Alberto Fujimori a gouverné le Pérou d'une main de fer (1990-2000) mais face à une opposition croissante il s'était enfui au Japon, d'où sa famille est originaire, en novembre 2000 et avait annoncé renoncer à son mandat par fax.
Après avoir été extradé du Chili en 2007, Alberto Fujimori a été reconnu coupable par la justice péruvienne de crime contre l'humanité pour avoir commandité deux massacres perpétrés par un escadron de la mort en 1991-1992, dans le cadre de la lutte contre la guérilla maoïste du Sentier lumineux.
Le président fait pencher la balance
Jeudi, trois juges ont voté en faveur de sa libération et trois contre, mais la voix du président de la Cour constitutionnelle est prépondérante. "La règle dit que lorsqu'il y a égalité des voix, le voix du président compte double ou est une voix prépondérante", a ainsi expliqué une source judiciaire.
"Ca a été une décision très ouverte, très intense, avec deux positions radicalement différentes" autour de la question de la "raison de santé", a déclaré à la radio RPP un des six magistrats de la Cour, Eloy Espinoza, qui a dit s'être prononcé contre la libération de l'ex-président.
Alberto Fujimori est le seul détenu de la petite prison de Barbadillo, située dans les casernes de la direction des opérations spéciales de la police dans l'est de Lima, où il est retourné lundi après 11 jours dans une clinique pour soigner des problèmes cardiaques.
Sa famille a demandé à maintes reprises, sans succès, sa remise en liberté pour raisons de santé.
ats/jfe