A quelques jours du premier tour de la présidentielle française, la RTS a voyagé le long de la frontière franco-suisse à la rencontre de la population. De Saint-Gingolph à Fessenheim, en passant par Bellegarde, les habitantes et habitants évoquent leurs préoccupations et leurs attentes. Katia Bitsch, Nicolas Vultier et Guillaume Rey
La population de France voisine face à l'élection présidentielle
Direction la France voisine
Quelles perspectives pour la jeunesse française?
Lors de la dernière élection présidentielle en France, une forte proportion de jeunes n'a pas voté. En 2022, les candidates et candidats multiplient donc les propositions pour séduire cet électorat.
Leurs préoccupations sont-elles entendues?
Le magazine 15 Minutes est allé à la rencontre des jeunes de différentes villes de France voisine pour les interroger.
Direction Saint-Gingolph (Haute-Savoie)
Les oubliés du bord du Léman
A Saint-Gingolph, situé à 560 kilomètres de Paris, la campagne présidentielle ne prend pas. "On n'a pas vraiment l'impression qu'il y ait des élections présidentielles dans trois semaines", explique la maire du village Géraldine Pflieger. "Il n'y a pas cette effervescence qu'il peut y avoir."
Pour l'élue, cette situation est liée à la guerre en Ukraine, à des sondages qui annoncent "un match plié d'avance" et au fait que le président "ne semble pas vouloir faire campagne". Elle regrette qu'il n'y ait pas davantage de débats d'idées.
>> Lire aussi : En France, une présidentielle dans l'ombre de la guerre en Ukraine
Direction Fessenheim (Haut-Rhin)
La vie après la centrale nucléaire
La ville alsacienne de Fessenheim abrite la plus vieille centrale nucléaire de France. Ses réacteurs sont arrêtés depuis deux ans.
Elle a d'abord cristallisé pendant des années les discours politiques avant d'être officiellement fermée par le président Emmanuel Macron.
Sur place, comment la population perçoit-elle les discours politiques sur l'énergie et le nucléaire?
Direction Bellegarde (Ain)
La désertification médicale
Bellegarde fait partie de la commune de Valserhône, qui compte 17'000 habitants. Comme plusieurs villes et régions de France, Bellegarde est touchée par la désertification médicale.
D'ici la fin de l'année, seuls cinq généralistes exerceront encore dans la région. "Il y a huit ans, j'étais associée à deux autres médecins", raconte la doctoresse François Guillemot.
Et d'ajouter: "Mais du jour au lendemain, mes collègues sont partis. Je me suis donc retrouvée seule avec trois patientèles: une salle d'attente comble et des gens qui pleuraient parce que je ne pouvais pas travailler 24 heures sur 24."
Direction Morteau (Doubs)
L'agriculture absente des débats
La situation des agriculteurs de Morteau tranche avec celle observée dans le reste de la France, pays qui recense plus d'un suicide d'agriculteur par jour.
"Nous sommes quand même dans une zone favorisée avec notre fromage, le Comté, qui se maintient", reconnaît Stéphane Blondeau. A 22 ans, il est agriculteur bio, depuis juin 2021 avec son papa.
Le jeune agriculteur et son amie, Justine, estiment que l'agriculture est absente de l'élection présidentielle.
Direction Morez (Haut Jura)
La réindustrialisation du pays
Morez, capitale française de la lunette, a durement souffert de la crise économique et de la globalisation à la fin du siècle dernier. Aujourd'hui, cette bourgade de 5000 habitants dans le Haut Jura cherche à remonter la pente et se réindustrialise à petits pas.
Dans les années 1970, il y avait dans ce bassin, plus de 15'000 emplois. Aujourd'hui, il n'en reste que 1500. Plusieurs raisons expliquent cette désindustrialisation: la concurrence asiatique ou encore l'arrivée du plastique.
"Nous avons la chance d'avoir une nouvelle réflexion autour de la lunetterie. Nous avons de nouvelles entreprises qui viennent s'installer, des start-up", observe Candice Trocson, directrice adjointe du Musée de la lunette.