Cheffe de la diplomatie entre 1997 et 2001, dans l'administration du président démocrate Bill Clinton, Madeleine Albright s'est éteinte des suites d'un cancer, précisent ses proches, qui saluent "une défenseure infatigable de la démocratie et des droits humains".
Juste avant de prendre la tête de la diplomatie américaine, elle occupa le poste d'ambassadrice des Etats-Unis auprès de l'ONU (1993-1997), où elle imprima sa marque, notamment lors de l'offensive américaine au Kosovo. Au même moment, l'ambassadeur russe était un certain Sergueï Lavrov... devenu depuis le chef de la diplomatie russe.
"C'était une pionnière"
Le porte-parole de la diplomatie américaine Ned Price a qualifié sa mort de "bouleversante". "C'était une pionnière", a-t-il souligné. "En tant que première femme secrétaire d'Etat, elle a littéralement ouvert la voie à une grande partie de notre profession."
Madeleine Albright est née le 15 mai 1937 à Prague dans une famille juive qui se réfugie ensuite à Londres pour fuir le nazisme.
Onze ans plus tard, sa famille, qui est entre-temps retournée en Tchécoslovaquie, décide lorsque les communistes y prennent le pouvoir d'émigrer aux Etats-Unis, où des études brillantes permettront à Madeleine Albright d'accéder aux plus hautes marches du pouvoir.
"Elle a changé l'histoire"
Madeleine Albright a contribué à "changer le cours de l'Histoire", a salué Joe Biden. L'ancien président américain George W. Bush a lui souligné le parcours de cette réfugiée polyglotte, parlant notamment anglais, tchèque, français et russe: "elle a vécu le rêve américain et a aidé les autres à le réaliser."
En 2001, juste après l'arrivée de ce dernier à la Maison Blanche, elle créé le "Albright Group", un cabinet de conseil en stratégie internationale basé à Washington et qui conserve une influence de poids sur la scène internationale.
Il y a un mois jour pour jour, elle publiait un éditorial dans le New York Times, accusant le président russe Vladimir Poutine de commettre une "erreur historique" en se préparant à envahir l'Ukraine.
En avril 2012, en lui décernant la "médaille présidentielle de la liberté", la plus haute décoration civile des Etats-Unis, Barack Obama avait salué son "courage et sa ténacité qui ont permis de ramener la paix dans les Balkans et ont ouvert la voie au progrès dans certains des coins les plus instables du monde".
afp/asch