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Chez Amazon à New York, des salariés cochent "oui" ou "non" pour un syndicat

Pour ou contre la création du premier syndicat américain chez Amazon en près de 30 ans? Dans le calme, des salariés de l'entrepôt JFK8 d'Amazon à New York attendent patiemment leur tour pour voter sous une tente installée devant l'entrée principale du bâtiment. [REUTERS - BRENDAN MCDERMID]
Chez Amazon à New York, des salariés cochent "oui" ou "non" pour un syndicat / La Matinale / 2 min. / le 28 mars 2022
Pour ou contre la création du premier syndicat américain chez Amazon en près de 30 ans? Dans le calme, des salariés de l'entrepôt JFK8 d'Amazon à New York attendent patiemment leur tour pour voter sous une tente installée devant l'entrée principale du bâtiment.

Depuis 1994, le géant du commerce en ligne, l'un des plus gros employeurs des aux Etats-Unis, a réussi à repousser les velléités des salariés souhaitant se regrouper dans le pays.

A New York, 5000 employés du centre de distribution JFK8 sont appelés à voter du 25 au 30 mars, le décompte des voix débutant le 31 mars. Quelque 1500 salariés de l'entrepôt situé de l'autre côté de la rue, appelé LDJ5, pourront s'exprimer du 25 au 29 avril.

Même si presque rien ne l'indique, une guerre fait rage dans les deux entrepôts Amazon de cette zone industrielle isolée de Staten Island.

Un jeune homme, qui sort du bâtiment après avoir travaillé de minuit à 10h, va cocher "oui" à la création du syndicat. Il refuse de donner son nom: "Être sur ses jambes dix heures d'affilées et avoir une pause de 30 minutes comme la nuit dernière, ça ne sert à rien. C'est la raison pour laquelle on a besoin du syndicat."

Employés partagés

"Si le syndicat l'emporte, il se battra pour qu'on ait une pause d'une heure, où on pourra vraiment se poser. Mais une pause de 30 minutes en étant debout dix heures... ce n'est vraiment pas juste!", ajoute-t-il, lundi dans La Matinale. Mais les salariés sont partagés.

A l'arrêt de bus, Judith est assise sous trois affiches faisant la promotion de l'ALU, le syndicat Amazon Labor Union. Elle votera non, tout comme la dizaine de ses proches collègues: "Est-ce que j'ai de bonnes conditions de travail? Oui! Croyez-moi, je suis bien payée. Ailleurs, on nous propose 14 à 15 dollars de l'heure contre un peu peu plus de 18 dollars. Je ne suis arrivée qu'il y a quelques mois et j'ai déjà été augmentée plusieurs fois. Donc, c'est pas mal!"

Judith ne le cache pas, par texto, affichages ou messages lors de réunions obligatoires, Amazon n'hésite pas à exercer des pressions sur ses salariés. "Ils n'ont pas envie qu'on vote. Enfin, ils veulent qu'on vote 'non'! (rires)." Amazon aurait même brandi le risque de perdre son emploi, l'intimidation ultime.

Autre tentative en Alabama

Plus au sud dans l'Alabama, plus de 6000 travailleurs du site de Bessemer ont jusqu'au 25 mars pour renvoyer leur bulletin par la poste. Le dépouillement doit débuter le 28 mars et pourrait prendre une à deux semaines.

>> Relire : Échec de la syndicalisation d'un entrepôt d'Amazon en Alabama

Un scrutin y avait déjà eu lieu l'an dernier, une vaste majorité des votants rejetant alors la création d'un syndicat. Mais l'agence en charge du droit du travail, NLRB, a estimé qu'Amazon avait enfreint certaines règles et ordonné une nouvelle élection.

vajo avec agences

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