Suivi de la situation en Ukraine. [Keystone]
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La ville d'Irpin reprise aux forces russes, selon Kiev

- L'Ukraine a annoncé lundi soir que la ville d'Irpin, dans la banlieue nord-ouest de Kiev, avait été reprise aux forces russes. Ce point stratégique a été le théâtre de féroces combats qui ont dévasté la ville. Des combats ont toujours cours dans les environs, ont constaté des journalistes sur place.

- Alors que des négociations doivent se tenir dès mardi matin à Istanbul, en Turquie, entre l'Ukraine et la Russie, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a brisé un tabou: il s'est dit ouvert à des discussions sur la neutralité de l'Etat ukrainien. Mais renoncer à une adhésion à l'Otan sera compliqué pour l'Ukraine: cet objectif figure dans sa Constitution.

- Le chef de la diplomatie russe a annoncé lundi qu'un décret était en préparation pour limiter l'accès au territoire russe aux ressortissants de pays auteurs d'actes "inamicaux". Sergueï Lavrov a évoqué des "mesures de représailles" face aux sanctions qui visent la Russie.

Suivi assuré par la rédaction RTSinfo

00h00

Le suivi de la situation mardi

>> Retrouvez notre suivi de la situation en Ukraine mardi : Plus de quatre millions de personnes ont fui l'Ukraine

23h30

Joe Biden ne veut pas imposer un changement de régime en Russie

Le président américain Joe Biden s'est justifié lundi de ses propos controversés tenus samedi lors d'un discours à Varsovie, en Pologne. Devant la presse, il a assumé des paroles qui exprimaient "une indignation personnelle", et non une "politique" des États-Unis en faveur d'un changement de régime.

Samedi, alors qu'il s'exprimait devant plusieurs centaines d’invités dans la cour du château royal de Varsovie, le président américain a semé le trouble disant de Vladimir Poutine qu'il ne pouvait "pas rester au pouvoir".

"Je ne retire pas" ces propos et "je ne m'excuse pas", a dit le président américain devant la presse. "J'exprimais simplement mon indignation: il ne devrait pas rester au pouvoir, de la même manière que les méchants ne devraient pas continuer à faire de mauvaises choses", "mais cela ne signifie pas que nous ayons un changement de politique fondamental", a-t-il ajouté.

Nouveau tabou

Plusieurs observateurs occidentaux et dirigeants de pays alliés des Etats-Unis ont estimé que cette déclaration allait à l'encontre des efforts de désescalade du conflit. "Personne ne croit" que "je parlais de renverser Poutine", a répondu Joe Biden.

Cette petite phrase, qui ne figurait pas dans le texte écrit du discours, a contraint la Maison Blanche à immédiatement minimiser la portée de ces propos. Non, les Etats-Unis ne cherchent pas un "changement de régime" en Russie, avait tempéré le chef de la diplomatie Anthony Blinken. Une mise au point empressée qui démontre que la stratégie du "regime change", jadis assumée par les néoconservateurs américain, est devenue sulfureuse après les expériences catastrophiques en Irak, en Afghanistan ou Libye.

22h45

La ville d'Irpin reprise aux forces russes, selon Kiev

L'Ukraine a annoncé lundi soir que la ville d'Irpin, dans la banlieue nord-ouest de Kiev, avait été reprise aux forces russes. Ce point stratégique a été le théâtre de féroces combats qui ont dévasté la ville.

Les combats ont ravagé la localité d'Irpin, au nord-ouest de Kiev (image du 10 mars 2022). [Keystone - Roman Pilipey]
Les combats ont ravagé la localité d'Irpin, au nord-ouest de Kiev (image du 10 mars 2022). [Keystone - Roman Pilipey]

"La ville est maintenant libérée, mais il est toujours dangereux d'y être", a déclaré à la télévision le ministre de l'Intérieur Denys Monastyrsky, confirmant une annonce du maire de cette localité. "Les forces armées avancent, la police avance et immédiatement un nettoyage complet se fait dans les rues", a-t-il précisé.

Le principal poste de contrôle sur la route menant à Irpin en sortant de Kiev était à nouveau ouvert lundi, deux semaines après sa fermeture aux médias à la suite de la mort d'un journaliste américain.

Mais les combats se poursuivaient dans la journée de lundi dans la forêt traversée par cet axe de six kilomètres de long. Une vingtaine de fortes explosions d'obus ont été entendues par des journalistes de l'AFP sur place.

22h00

Le CICR dément participer à des évacuations forcées en Ukraine

Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) dément formellement avoir facilité des évacuations forcées de civils ukrainiens vers la Russie. Les accusations ont été formulées par un analyste politique ukrainien s'exprimant dans le média en ligne Euractiv.

Pour le CICR, ces fausses informations pourraient avoir un impact majeur sur les personnes touchées par le conflit en Ukraine et mettre en danger les équipes de la Croix Rouge ainsi que les bénévoles sur le terrain. L'accès à l'aide d'urgence pourrait également être affecté.

Impartialité

Invité lundi dans le 19h30, Robert Mardini, directeur général du CICR, a rappelé la stricte impartialité du CICR. "C'est très inquiétant de voir la manière dont une organisation humanitaire comme le CICR peut être instrumentalisée", a-t-il déclaré. Et d'ajouter: "Les sourires diplomatiques ne signifient pas que le dialogue n'est pas robuste ou n’est pas exigeant avec les parties au conflit".

L'organisation souligne avoir été impliquée dans deux "évacuations de personnes en Ukraine, qui ont pris place à Soumy le 15 et le 18 mars quand nous avons facilité la sortie volontaire de civils de la ville". "Dans les deux cas, les gens ont pris volontairement des bus qui les ont menés dans une autre ville en Ukraine Loubny". Cette ville se trouve à l'ouest de Soumy, plus loin de la frontière.

>> L’interview de Robert Mardini dans le 19h30 :

Robert Mardini, directeur général du CICR, répond aux accusations visant l'ONG sur son activité en Ukraine.
Robert Mardini, directeur général du CICR, répond aux accusations visant l'ONG sur son activité en Ukraine. / 19h30 / 2 min. / le 28 mars 2022

>> Plus d’informations : Le CICR dément participer à des évacuations forcées en Ukraine

20h45

La guerre en Ukraine touche l'approvisionnement économique mondial

Depuis le 24 février dernier et le début de l'invasion russe, l'Ukraine fait fonctionner sa production comme une économie de guerre. Mais dans certains domaines, l'Ukraine est un poids lourd économique mondial. En particulier dans la production agricole et dans les métaux. Et la guerre qui s'y joue affecte donc le monde entier.

L'Ukraine est avant tout un immense pays agricole. C'est le premier exportateur d'huile de tournesol, avec 42% des exportations mondiales, et le deuxième exportateur de colza derrière le Canada. Mais l'Ukraine est surtout le sixième exportateur de céréales: le pays pèse à lui seul 8% des exportations mondiales de blé et 16% de celles du maïs.

L'invasion russe a donc des conséquences massives sur l'approvisionnement alimentaire. Et notamment en Égypte. Ce pays de 102 millions d'habitants est le principal importateur mondial de blé et dépend à 80% de la Russie et de l'Ukraine. Depuis le début du conflit, le prix du pain y a augmenté de près de 50%. Et malgré des réserves de blé et l'intervention du gouvernement égyptien pour fixer les prix du pain non-subventionné, certains dénoncent le comportement des vendeurs de farine, qui profitent de la situation pour provoquer une pénurie sur le marché.

>> Le reportage au Caire d'Olivia Comte :

L'Egypte est menacée de pénurie de blé. Premier importateur mondial : 80% vient de Russie et d'Ukraine.
L'Egypte est menacée de pénurie de blé. Premier importateur mondial : 80% vient de Russie et d'Ukraine. / 19h30 / 2 min. / le 28 mars 2022

Par ailleurs, les sous-sols ukrainiens regorgent aussi d'importantes réserves de métaux. Le pays est le septième exportateur mondial de fer et d’acier. Et un gros producteur de métaux utilisés dans l'industrie, comme le lithium, le gallium ou le germanium.

Enfin, l'Ukraine exporte aussi 50 à 70% des volumes mondiaux de néon purifié, un gaz indispensable à la fabrication des semi-conducteurs présent dans de nombreux appareils électroniques, comme les smartphones.

>> Les explications de Tristan Dessert dans le 19h30 :

Tristan Dessert décrypte l'impact de la guerre en Ukraine sur l'économie mondiale.
Tristan Dessert décrypte l'impact de la guerre en Ukraine sur l'économie mondiale. / 19h30 / 1 min. / le 28 mars 2022

20h30

L'Ukraine, un acteur-clé de la sous-traitance informatique

Grâce à la qualité de ses développeurs et développeuses, l'Ukraine est le premier exportateur européen de services informatiques, et donc un important sous-traitant pour de nombreuses entreprises européennes. Banques, sociétés de services ou encore assurances, elles sont nombreuses à s'arracher le savoir-faire numérique ukrainien.

En Suisse, elles sont des dizaines, voire des centaines. La banque en ligne Swissquote emploie environ 70 informaticiens et informaticiennes en Ukraine. Tout comme la plateforme d’investissement en cryptomonnaie lausannoise Swissborg.

Au total, 11'000 entreprises ukrainiennes proposent leurs services à l'internationale. Mais la guerre vient bousculer ce marché de la sous-traitance informatique, même si les entreprises contactées par la RTS ont déclaré qu’elles avaient su faire face à ce conflit sans trop de dommage dans leurs activités.

>> Les explications de Philippe Lugassy dans le 19h30 :

L'Invasion russe de l'Ukraine impacte l'emploi externe en Suisse d'informaticiens ukrainiens.
L'Invasion russe de l'Ukraine impacte l'emploi externe en Suisse d'informaticiens ukrainiens. / 19h30 / 2 min. / le 28 mars 2022

19h45

L'Ukraine dit avoir des "preuves" de l'utilisation d'armes interdites

L'Ukraine a des "preuves" de l'utilisation par les forces russes de bombes à sous-munitions, des armes interdites par les conventions internationales, dans deux régions du sud de son territoire, a assuré lundi la procureure générale ukrainienne Iryna Venediktova lors d'une conférence de presse.

Interrogée sur la situation à Kiev, la procureure a répondu qu'il n'y avait "pas de preuves concrètes" de leur usage dans la capitale et que des "investigations" étaient en cours. "Mais nous avons des preuves de l'utilisation de bombes à sous-munitions dans la région d'Odessa et dans la région de Kherson", a-t-elle aussitôt ajouté.

Des ONG internationales comme Amnesty International et Human Rights Watch ont affirmé avoir réuni les preuves de l'utilisation de bombes à sous-munitions dans des zones abritant des civils en Ukraine.

18h55

L'éditeur russe d'antivirus Kaspersky "blacklisté" aux Etats-Unis

L'éditeur russe de logiciels antivirus Kaspersky a été placé par le régulateur américain des télécoms (FCC) sur une liste noire qui sanctionne les entreprises considérées comme une "menace pour la sécurité nationale". Il s'agit de la première entreprise russe à être incluse sur cette liste, qui compte sept sociétés chinoises, dont Huawei et ZTE.

Le communiqué de la FCC, paru vendredi, ne mentionne pas l'invasion de la Russie en Ukraine. Mais selon Kaspersky, cette décision a été prise "pour des motifs politiques", selon un communiqué de réaction publié sur son site.

Cette liste de restriction bloque notamment l'accès à un fonds public de subventions pour soutenir les télécommunications dans les zones rurales.

"Impliquée de gré ou de force"

L'office allemand en charge des questions de cybersécurité (BSI) a récemment recommandé d'éviter l'utilisation des logiciels antivirus de Kaspersky, avertissant que l'entreprise pourrait être impliquée, de gré ou de force, dans d'éventuelles attaques informatiques.

18h45

Le milliardaire Roman Abramovitch potentiellement victime d'un empoisonnement

L'oligarque russe Roman Abramovitch, propriétaire notamment du club de football de Chelsea, qui tente de jouer les médiateurs entre Moscou et Kiev pour faire cesser la guerre, a souffert de symptômes qui font penser à un possible "empoisonnement", a rapporté lundi le Wall Street Journal. Deux négociateurs ukrainiens ont subi le même sort.

Après une réunion dans la capitale ukrainienne courant mars, le milliardaire ainsi qu'au moins deux hauts responsables de l'équipe de négociateurs ukrainiens "ont développé des symptômes", écrit le journal américain en citant des "personnes au courant de cette situation". Ces symptômes se sont ensuite améliorés "et leurs vies ne sont pas en danger", ajoute-t-il.

Un proche de Roman Abramovitch a précisé qu'il n'était pas certain de l'identité de ceux qui auraient pris le groupe pour cible, précise le Wall Street Journal, affirmant aussi que des experts occidentaux n'ont pas pu déterminer la cause des symptômes.

Le journal confirme en tout cas que l'oligarque russe, considéré proche du président russe Vladimir Poutine et déjà visé par des sanctions de l'Union européenne et du Royaume-Uni, a commencé à faire la navette entre Moscou et l'Ukraine dans le cadre d'une médiation pour mettre fin au conflit.

18h30

L'Europe face au défi de la migration ukrainienne

Alors que près de quatre millions d'Ukrainiennes et d'Ukrainiens ont dû fuir leur pays depuis le début de la guerre, les ministres de l'Intérieur des pays membres de l'espace Schengen étaient réunis lundi à Bruxelles pour réfléchir à une manière de répondre à cet afflux. Ils devraient statuer à l'échelle européenne sur la répartition, mais aussi le contrôle de ces réfugiés et des frontières.

>> Les explications de Pierre Bénazet depuis Bruxelles dans l'émission Forum :

Un accord en vue à Bruxelles au sujet de la population ukrainienne réfugiée? (vidéo)
Un accord en vue à Bruxelles au sujet de la population ukrainienne réfugiée? (vidéo) / Forum / 2 min. / le 28 mars 2022

Dans ce cadre, la Suisse pourra prendre en charge 500 réfugiés ou réfugiées ayant fui l'Ukraine vers la Moldavie, a annoncé la conseillère fédérale Karin Keller-Sutter qui participait à cette réunion. La cheffe du Département fédéral de justice et police (DFJP) a rappelé que plus de 17'000 Ukrainiens avaient déjà trouvé refuge en Suisse.

La Suisse est ainsi prête à accueillir un contingent de 500 personnes pour soulager la Moldavie, a-t-elle dit. Les cantons ont donné leur accord. Cela correspond aux engagements pris par les Pays-Bas et l’Irlande. Environ 100'000 personnes en quête de protection se trouvent actuellement en Moldavie.

Karin Keller-Sutter a salué la proposition de coordonner l’accueil des réfugiés à l’échelle européenne. C'est indispensable pour prendre en charge les personnes réfugiées dans les pays voisins de l’Ukraine. La Suisse participera à cette initiative, a-t-elle dit.

18h15

Et si l'Ukraine devenait un Etat neutre ?

Les délégations diplomatiques russe et ukrainienne doivent se rencontrer mardi matin à Istanbul, en Turquie. Et un potentiel statut de neutralité de l'Etat ukrainien sera l'un des points centraux qui sera discuté. Alors qu'il ne voulait pas en entendre parler il y a encore quelques semaines, le président Volodymyr Zelensky a déclaré dimanche que cette possibilité était étudiée "en profondeur".

Une potentielle neutralité impliquerait, dans le cas de l'Ukraine, de renoncer à une adhésion à l'Otan. Or, le projet de faire entrer le pays au sein de l'Alliance militaire occidentale est inscrite dans la constitution ukrainienne. Pour revenir en arrière, il faudrait un référendum. Une opération politique difficile à mettre en place sereinement en cas de guerre.

>> Explications et interview de la doctorante d'origine ukrainienne Alina Datsii dans Forum :

Le président Volodymyr Zelensky brise le tabou de la neutralité de l’Ukraine: interview de Alina Datsii (vidéo)
Le président Volodymyr Zelensky brise le tabou de la neutralité de l’Ukraine: interview de Alina Datsii (vidéo) / Forum / 7 min. / le 28 mars 2022

18h00

Au moins 5000 morts recensés à Marioupol, mais le bilan est sans doute plus lourd

Au moins 5000 victimes ont été enterrées dans la ville de Marioupol (sud-est) depuis le début de l'invasion russe, a annoncé lundi à l'AFP la responsable des couloirs humanitaires auprès de la présidence ukrainienne.

"Les gens ne sont plus enterrés depuis dix jours à cause des bombardements continus", a précisé Tetiana Lomakina. "Au vu du nombre des personnes encore sous les décombres (...), il pourrait y avoir autour de 10'000 morts", a-t-elle dit.

Le précédent bilan de la mairie mi-mars faisait état de plus de 2000 civils tués depuis le 24 février dernier.

Conditions humanitaires toujours plus compliquées

La cité portuaire de Marioupol, qui compte normalement quelque 450'000 habitantes et habitants, est assiégée par l'armée russe depuis fin février. Environ 160'000 personnes y sont toujours coincées dans des conditions humanitaires désastreuses, sans électricité ni eau potable, selon son maire.

"Toutes les entrées et les sorties de la ville sont bloquées (...), il est impossible de faire entrer à Marioupol des vivres et des médicaments", avait déploré dimanche soir le président ukrainien Volodymyr Zelensky. "Les forces russes bombardent les convois d'aide humanitaire et tuent les chauffeurs", avait-il ajouté.

Le président français Emmanuel Macron avait par ailleurs annoncé dimanche qu'il parlerait à son homologue russe Vladimir Poutine lundi ou mardi pour organiser une "opération humanitaire" d'évacuation de la ville, avec la Turquie et la Grèce.

16h45

"Défi migratoire inédit" dans le Jura

Le canton du Jura est contraint de renforcer son dispositif d'accueil des réfugiés ukrainiens pour répondre à davantage d'arrivées. Il privilégie désormais la prise en charge dans des centres collectifs comme des abris PC. Il va aussi créer une dizaine de postes pour gérer les répercussions de cette crise migratoire.

"Le Jura se trouve face à un défi migratoire totalement inédit", a souligné lundi la ministre Nathalie Barthoulot. "De 10 à 15 réfugiés d'Ukraine arrivent chaque jour dans le canton", dit-elle, alors que 220 réfugiés y sont déjà hébergés à ce jour. Un peu moins d'un quart sont officiellement enregistrés. "Et le flux va se poursuivre", a ajouté la ministre.

Au début de la guerre en Ukraine, le Jura tablait sur l'accueil de quelque 600 réfugiés. Mais le scénario qui prévaut actuellement est de 2500 à 3000 arrivées. Et contrairement aux attentes initiales, ces personnes ne pourront pas regagner rapidement leur pays.

Nouveau modèle d'hébergement

Face à ce nombre d'arrivées plus important que prévu , l'Association jurassienne d'accueil des migrants (Ajam) a complété ses plans et est désormais à la recherche d'hébergements collectifs, comme des camps de vacances ou des abris PC. Dans un premier temps, l'Ajam avait privilégié l'accueil dans des familles et des appartements.

Un premier centre d'accueil de 100 places ouvrira mercredi à l'abri PC de Delémont. Les réfugiés y transiteront durant 1 à 3 nuits au maximum avant d'être redirigés vers d'autres lieux d'hébergement. Cette procédure permet un lieu d'accueil unique avec un enregistrement dans le canton.

>> Le reportage du 19h30 à Alle (JU), qui a accueilli de nombreuses personnes :

Réfugiés ukrainiens: généralement bon, l'accueil par les familles suisses est parfois difficile
Réfugiés ukrainiens: généralement bon, l'accueil par les familles suisses est parfois difficile / 19h30 / 2 min. / le 28 mars 2022

16h35

L'enjeu symbolique des officiers russes tués au combat

L'ampleur des pertes russes en Ukraine demeure très difficile à évaluer. Les chiffres exacts sont invérifiables. Mais selon les estimations, ces pertes pourraient atteindre des proportions considérables, symbolisées par un phénomène constaté dès les premiers jours du conflit: la mort de nombreux généraux et officiers supérieurs.

Vendredi dernier, l'Ukraine a affirmé avoir tué un commandant de l'armée russe, la septième victime de ce grade depuis le début de la guerre, selon le camp ukrainien. Un conseiller du président ukrainien évoquait même, la semaine passée, "l'extraordinaire taux de mortalité" des officiers russes, y voyant la signe de "l'impréparation totale" de l'armée de Moscou. "Des dizaines d'officiers de rang intermédiaire ont été tués", affirmait-il aussi.

Des médias, citant des communications russes interceptées par les Ukrainiens, ont même évoqué l'assassinat d'un officier russe par ses propres soldats excédés.

Chaîne de commandement "faible"

Moscou n'a pour sa part admis la mort que d'un général depuis le début du conflit et ne fait aucun commentaire sur ces questions. Certaines sources en évoquent 15.

Le fait qu'aucun démenti ne soit publié par le Kremlin est considéré par certains comme une confirmation de facto. Mais les vérifications indépendantes sont à ce stade impossibles. Il est donc nécessaire de considérer ces annonces avec une grande prudence.

Mais selon Colin Clarke, directeur de recherche du groupe de réflexion américain Soufan Center, "le seul fait qu'ils perdent des généraux démontre que la chaîne de commandement et de contrôle russe est extrêmement faible". Les analystes occidentaux et experts militaires sont donc unanimes à décrire une première phase de la guerre globalement ratée par les Russes.

Un haut-responsable militaire français avance plusieurs pistes d'explication: "les ordres sont mal compris ou mal reçus, les unités n'obéissent pas, ou il y a problème majeur de moral qui oblige les généraux à aller en tête".

Le poids du nombre

En face, les Ukrainiens ciblent probablement délibérément les officiers. "Quand on veut désorganiser une chaîne de commandement, on vise les têtes", poursuit-il. La tâche semble d'autant plus accessible que l'armée russe utilise des outils de communication facilement interceptés par leur adversaire.

Les observateurs occidentaux soulignent aussi que le Kremlin ne semble pas très attentif aux pertes humaines et que la culture militaire russe s'appuie traditionnellement sur sa puissance quantitative. "L'attrition n'arrête pas Poutine", rappelle un diplomate occidental.

Mais la question se pose dans des termes différents pour la chaîne de commandement. Car même si l'armée russe compte un grand nombre de généraux, ils ne sont pas interchangeables à l'infini.

>> Lire également : Le nombre de soldats russes morts, entre énigme et enjeu politique

16h05

Les ressortissants des pays occidentaux interdits de territoire en Russie?

Le chef de la diplomatie russe a annoncé lundi qu'un décret était en préparation pour limiter l'accès au territoire russe aux ressortissants de pays auteurs d'actes "inamicaux". Sergueï Lavrov a évoqué des "mesures de représailles" face aux sanctions qui visent la Russie.

"Un projet de décret présidentiel est en préparation pour introduire des mesures de représailles, concernant les visas, en lien avec les actions inamicales de plusieurs gouvernements étrangers", a déclaré Sergueï Lavrov.

La Suisse potentiellement concernée

Le diplomate a ajouté que ce projet prévoyait "toute une série de restrictions" pour entrer en Russie, mais sans préciser quels pays ni quels types de personnes seraient sanctionnés en particulier.

Moscou a publié début mars une liste de pays "inamicaux" qui comprend notamment les Etats-Unis, les membres de l'Union européenne, le Royaume-Uni, le Canada, le Japon, la Suisse, Taïwan, la Corée du Sud, la Norvège et l'Australie.

15h45

L'exécutif européen veut abroger les "passeports dorés" protégeant des Russes

La Commission européenne a appelé lundi les pays membres à abroger tout programme de citoyenneté par investissement existant, et à retirer les titres de séjour délivrés aux Russes et aux Biélorusses sanctionnés par l'Union européenne. Ces régimes sont également connus sous le nom de "passeports dorés".

La demande de l'exécutif européen intervient alors qu'elle craint que des personnes visées par les sanctions de Bruxelles puissent être titulaires de visas ou de ces fameux passeports dorés. Certains d'entre eux pourraient ainsi "avoir acquis la citoyenneté de l'Union ou obtenu un accès privilégié à l'UE, y compris aux fins de circuler librement dans l'espace Schengen", dit la Commission.

Cette proposition fait également suite à une initiative du Parlement européen visant à réduire et à réglementer les régimes d'octroi de citoyenneté et de résidence, qui représentent des milliards d'euros mais que l'UE considère depuis longtemps comme un risque pour la sécurité.

Depuis le début de l'offensive russe, l'UE a inscrit sur sa liste noire près de 700 personnalités politiques, hommes d'affaires et militaires accusés de soutenir le Kremlin. Bruxelles dit toutefois ne pas savoir si des personnes touchées par ces sanctions faisaient partie des bénéficiaires de ces programmes.

15h30

Carlsberg vend ses activités en Russie

Après Heineken, un autre géant de la bière va quitter la Russie. Le danois Carlsberg a annoncé lundi sa décision "difficile" de quitter ce pays avec effet immédiat. Le groupe va vendre ses activités dans le pays, dans lequel il compte 8'400 employés.

"Nous avons pris la décision difficile et immédiate de viser une vente complète de nos activités en Russie, ce que nous pensons être la chose à faire dans le contexte actuel. Une fois finalisée, nous n'aurons plus de présence en Russie", explique le groupe dans un communiqué.

L'annonce du géant de la bière, qui détient l'importante marque russe Baltika depuis 2000, intervient quelques heures après une décision similaire de son concurrent Heineken. Carlsberg avait déjà suspendu début mars sa production et ses ventes en Russie.

L'an passé, le groupe a réalisé près de 870 millions d'euros de chiffre d'affaires dans le pays, soit 13% de ses ventes, ce qui représente 9% de ses profits.

14h50

Le G7 juge inacceptable le paiement du gaz russe en roubles

Les pays du G7 ont réagi lundi à l'exigence annoncée par Vladimir Poutine de payer le gaz russe en roubles.

"Tous les ministres du G7 sont tombés d'accord sur le fait qu'il s'agissait d'une violation unilatérale et claire des contrats existants (...), ce qui signifie qu'un paiement en roubles n'est pas acceptable", a dit le ministre allemand de l'Economie Robert Habeck à l'issue d'une réunion virtuelle avec ses homologues du G7. "Je pense qu'il faut interpréter cette demande comme le fait que Poutine est dos au mur", a-t-il ajouté.

"Nous demandons aux entreprises concernées de ne pas répondre à la demande de Poutine", a encore affirmé le ministre, qualifiant la Russie de "fournisseur pas fiable".

Le président russe avait annoncé la semaine dernière que la Russie n'accepterait plus de paiements en dollars ou en euros pour les livraisons de gaz à l'UE, donnant une semaine aux autorités russes pour élaborer un nouveau système de règlement en roubles.

Le Kremlin, de son côté, a affirmé que la Russie prendra des décisions en temps voulu si ses clients européens refusent d'utiliser la monnaie nationale.

14h25

Quelles instances légales pour les crimes de guerre en Ukraine?

Les accusations de crimes de guerre se sont multipliées depuis le début du conflit - y compris de la part du président américain Joe Biden. Mais, au-delà des difficultés liées à la récolte des preuves, la question de l'instance légale se pose.

Interviewé lundi dans le 12h45 de la RTS, le directeur de l'ONG Trial International a rappelé que, "malgré les bombes qui tombent, les institutions ukrainiennes demeurent très largement fonctionnelles et notamment la justice".

La procureure générale d'Ukraine a annoncé récemment l'ouverture de centaines de procédures pour des crimes de guerre présumés, a souligné Philip Grant. "Elle a déjà dressé la liste de quasiment 200 noms".

Les troupes ukrainiennes détiennent par ailleurs un certain nombre de prisonniers de guerre, rappelle-t-il. "Il est fort possible que parmi elles, des personnes soient prochainement mises en accusation et jugées en Ukraine pour ces crimes".

Le principe de compétence universelle

Et d'autres pays, comme l'Allemagne ou l'Espagne, recourent au principe de compétence universelle. "C'est un principe universel ancré dans les Conventions de Genève", a rappelé le directeur de cette organisation spécialisée dans la lutte contre l'impunité des crimes internationaux. "Elle permet à un Etat, qui à priori n'a pas de lien direct avec les crimes dont il s'agit, d'ouvrir une enquête voire de juger un responsable. C'est sur la base de ce principe que de nombreux pays européens - y compris la Suisse - ont pu juger des auteurs d'atrocités commises en Syrie, au Libéria, au Rwanda, en Bosnie ou ailleurs".

En Suisse le Ministère public de la Confédération a du reste déjà instauré une task force pour traquer les crimes liés à ce conflit.

>> L'interview de Philippe Grant dans le 12h45 :

Une ONG s’est spécialisée dans la lutte contre l’impunité des crimes internationaux. Les explications de Philip Grant, directeur de TRIAL International.
Une ONG s’est spécialisée dans la lutte contre l’impunité des crimes internationaux. Les explications de Philip Grant, directeur de TRIAL International. / 12h45 / 2 min. / le 28 mars 2022

14h15

Le média russe Novaïa Gazeta suspend ses activités

Le journal indépendant russe Novaïa Gazeta a annoncé suspendre ses publications en ligne et au format papier jusqu'à la fin de l'opération militaire en Ukraine, au moment où le pouvoir russe accentue ses pressions contre les voix critiques.

Dans un communiqué publié sur son site, le journal, dont le rédacteur en chef Dmitri Mouratov a reçu en 2021 le prix Nobel de la Paix, a indiqué avoir pris cette mesure après avoir reçu un second avertissement du gendarme russe des télécoms pour manquement à une loi controversée sur les "agents de l'étranger".

>> Le sujet du Forum :

Le journal indépendant Novaïa Gazeta suspend sa publication sous la pression des autorités russes (vidéo)
Le journal indépendant Novaïa Gazeta suspend sa publication sous la pression des autorités russes (vidéo) / Forum / 2 min. / le 28 mars 2022

>> Plus de détails : Sous pression, le journal indépendant russe Novaïa Gazeta suspend sa publication

13h35

Le flot incessant des civils blessés dans les hôpitaux de Kiev

Kiev annonce vouloir renoncer à tout couloir d'évacuation de civils par crainte de "provocations" russes. De fait, depuis le début du conflit, la sécurité de la population civile n'est pas respectée. A Brovary dans la banlieue de la capitale de l'Ukraine, l'hôpital reçoit quotidiennement des victimes des bombardements russes.

"La plupart des blessures sont des éclats d'obus", détaille le chef du service de chirurgie et de traumatologie Ivan Karol dans le 12h45 de la RTS. "Il y a aussi des blessures à la cavité abdominale, à la poitrine". Et, ajoute-t-il, nous constatons une augmentation du nombre de patients avec l'ouverture de "couloirs humanitaires".

>> Voir le sujet d'Olivier Kohler dans le 12h45 :

Depuis le début du conflit en Ukraine, la sécurité des civils n’est pas respectée. À Brovary, la banlieue est de la capitale, l’hôpital reçoit quotidiennement des blessés.
Depuis le début du conflit en Ukraine, la sécurité des civils n’est pas respectée. À Brovary, la banlieue est de la capitale, l’hôpital reçoit quotidiennement des blessés. / 12h45 / 2 min. / le 28 mars 2022

13h25

Volodymyr Zelensky s'adressera au Parlement gec

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky va s'adresser au Parlement grec, le 7 avril, moins d'un mois et demi après le début de l'invasion russe de son pays, où vivent environ 150'000 Grecs, a-t-on appris lundi de source parlementaire.

Son discours par visioconférence, qui suit plusieurs interventions similaires devant des Parlements occidentaux, est annoncé pour 12H00 locales (11H00 en Suisse), a précisé l'Agence de presse grecque ANA, citant des sources parlementaires.

La date du 7 avril a été arrêtée lors d'un entretien lundi matin entre le président du Parlement grec Konstantinos Tasoulas et l'ambassadeur d'Ukraine en Grèce, Sutenko Sergiy.

13h20

Astana ne veut pas d'un "Rideau de fer"

Le Kazakhstan, allié de Moscou, n'entend pas se retrouver derrière "un nouveau Rideau de fer", prévient lundi son vice-ministre des Affaires étrangères, qui appelle les Occidentaux à investir dans son pays.

"S'il y a un nouveau Rideau de fer, nous ne voulons pas être derrière", a déclaré au quotidien allemand Die Welt Roman Vassilenko.

Le vice-ministre appelle en outre les entreprises occidentales à investir dans ce vaste pays d'Asie centrale.

Les entreprises ne doivent pas investir au Kazakhstan "uniquement pour contourner les sanctions contre la Russie", estime Roman Vassilenko. "Mais toutes les entreprises de bonne réputation qui veulent délocaliser leur production ici sont les bienvenues", assure-t-il.

12h55

Des comédiens répètent envers et contre tout à Odessa

Dans la grande ville portuaire ukrainienne d'Odessa (sud), sur les bords de la mer Noire, la crainte d'un débarquement russe s'éloigne peu à peu et la vie reprend son cours.

Ainsi dans la grande salle vide du théâtre Vassilko, l'un des grands théâtres de la ville, les comédiens ont recommencé les répétitions et espèrent rejouer bientôt devant un public.

Avant la guerre, une cinquantaine d'entre eux y travaillaient. Désormais, ils ne sont plus que six à monter sur scène, presque chaque jour, pour répéter leur prochain spectacle.

>> Le reportage de Yann Gallic dans le 12h30 :

La vie reprend peu à peu dans les rues d'Odessa. [RTS - Maurine Mercier]RTS - Maurine Mercier
Reportage dans le théâtre d'Odessa en Ukraine / Le 12h30 / 2 min. / le 28 mars 2022

12h35

Le rythme de nouveaux réfugiés ukrainiens continue de ralentir

Environ 40'000 personnes supplémentaires ont fui l'Ukraine depuis la précédente évaluation dimanche, a affirmé lundi à Genève le Haut-Commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR).

Au total, elles sont près de 3,9 millions à avoir quitté l'Ukraine depuis le début de l'offensive russe fin février. En ajoutant 113'000 personnes qui avaient rejoint la Russie depuis les républiques autoproclamées de Donetsk et Lougansk dans les jours précédant la guerre, le chiffre s'approche des 4 millions auxquels s'attendait le HCR.

Le rythme d'arrivées quotidiennes a été divisé environ par trois par rapport aux premiers jours du conflit. Parmi les pays, la Pologne a reçu environ 60% des réfugiés.

Plus de 590'000 personnes ont rejoint la Roumanie, près de 390'000 la Moldavie, plus de 350'000 la Hongrie, plus de 270'000 la Slovaquie et le même nombre la Russie, selon le HCR.

12h15

Les Suisses sont favorables à des sanctions plus dures contre Moscou

Une majorité des Suisses et des Suissesses se disent favorables à des sanctions plus sévères contre la Russie, même si cela entraînait une pénurie de pétrole et de gaz en Suisse. Ils seraient aussi pour le gel de davantage de fonds, selon un sondage de l'institut Link publié lundi matin.

D'après cette enquête, 57% des personnes interrogées seraient favorables au gel de tous les avoirs en Suisse détenus par des Russes de haut rang et des alliés du Kremlin. Ils plébiscitent dans une même proportion un découplage des banques russes du marché financier suisse.

Une majorité (56%) est aussi pour des sanctions plus sévères, même si cela a des conséquences sur l'approvisionnement énergétique. Ils seraient encore plus de 50% à les soutenir même si elles impliquaient une hausse significative des prix de l'énergie ou des coûts de la vie.

Pas d'augmentation des impôts pour la Défense

En revanche, 58% des sondés n'en voudraient pas si elles entraînaient une augmentation d'impôts pour les frais de défense.

Les jeunes se montrent moins disposés à faire des concessions que les générations plus âgées. Plus de la moitié des personnes interrogées pensent que l'attaque contre l'Ukraine aura un impact négatif sur leur situation financière.

Le sondage a été réalisé dans toute la Suisse du 17 au 21 mars 2022 auprès de plus de 1200 personnes âgées de 17 à 79 ans.

>> Les précisions de Céline Fontannaz dans le 12h30 :

Le président russe Vladimir Poutine. [Kremlin/Pool/Sputnik/EPA/Keystone - Aleksey Nikolskyi]Kremlin/Pool/Sputnik/EPA/Keystone - Aleksey Nikolskyi
Une majorité des Suisses se dit favorable à sanctionner plus sévèrement la Russie, selon une enquête / Le 12h30 / 1 min. / le 28 mars 2022

11h45

Le maire de Marioupol appelle à une évacuation totale de la ville

Assiégée depuis plusieurs semaines par les forces russes, la ville de Marioupol (sud-est de l'Ukraine) est au bord d'une catastrophe humanitaire, avertit une nouvelle fois son maire qui estime qu'elle devrait être entièrement évacuée.

Selon Vadim Boichenko, environ 160'000 civils sont pris au piège, sans électricité. Alors que 26 autobus attendaient de pouvoir en évacuer, les forces russes ont une nouvelle fois refusé de garantir la sécurité des évacuations, a-t-il ajouté. "La Fédération de Russie se joue de nous."

Blocus total dénoncé

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a dénoncé un blocus total de cette ville dont l'armée russe tente de s'emparer depuis fin février.

"Toutes les entrées et sorties de la ville sont bloquées (...) il est impossible de faire entrer à Marioupol des vivres et des médicaments", a-t-il affirmé dimanche soir. "Les forces russes bombardent les convois d'aide humanitaire et tuent les chauffeurs", a-t-il ajouté, indiquant que les rues étaient jonchées de "cadavres" qu'il était impossible d'enterrer.

Ville transformée en "poussière"

"La population se bat pour survivre. La situation humanitaire est catastrophique", a affirmé de son côté le ministère ukrainien des Affaires étrangères sur son compte Twitter. "Les forces armées russes sont en train de transformer la ville en poussière".

D'après un bilan de la mairie mi-mars, plus de 2000 civils ont été tués à Marioupol depuis le début de l'invasion russe de l'Ukraine le 24 février.

11h30

La ville de Kiev renonce à toute évacuation de civils lundi

La capitale ukrainienne annonce qu'elle renonce à tout couloir d'évacuation de civils durant la journée de lundi, par crainte de "provocations" russes.

"Nos renseignements ont fait état de possibles provocations de la part des occupants sur les itinéraires des couloirs humanitaires", a expliqué la vice-Première ministre Iryna Verechtchouk sur Telegram. "Par conséquent, pour des raisons de sécurité pour les civils, aucun couloir humanitaire ne sera ouvert aujourd'hui".

11h15

Des mères et de enfants accueillis par des particuliers à Fribourg

Plus du tiers des réfugiés ukrainiens en Suisse sont hébergés chez des particuliers. C'est le cas parfois chez des proches ou des connaissances déjà installés, mais pas toujours. De plus en plus de familles inconnues s'engagent à les accueillir pour au moins trois mois.

Ces femmes et leurs enfants ont fui les bombes qui se rapprochaient. A l'exemple d'Oxana et de sa fille Sofia qui ont passé quatre jours dans les trains et les gares avant d'être accueillies dans une ancienne ferme rénovée près de Fribourg.

>> Le reportage de Pierre Bavaud dans l'émission Mise au point :

Familles d’accueil pour réfugiés ukrainiens
Familles d’accueil pour réfugiés ukrainiens / Mise au point / 13 min. / le 27 mars 2022

Dans le canton de Vaud, 170 enfants ont déjà rejoint depuis une semaine la classe de 5H de Maxime Jaunin, à Etoy.

>> Le reportage de Julie Rausis dans La Matinale :

Ici la Suisse.
Ici la Suisse - L’accueil des écoliers ukrainiens à Etoy / Ici la Suisse / 5 min. / le 28 mars 2022

09h12

La dernière ligne ferroviaire entre la Russie et l'UE à l'arrêt

Le dernier train Allegro en gare d'Helsinki, dimanche 27.03.2022. [Lehtikuva/AP/Keystone - Seppo Samuli]
Le dernier train Allegro en gare d'Helsinki, dimanche 27.03.2022. [Lehtikuva/AP/Keystone - Seppo Samuli]

Le dernier train Allegro, reliant Saint-Pétersbourg à Helsinki, est entré dans la gare centrale de la capitale finlandaise dimanche. Avec lui s'est arrêtée la dernière ligne ferroviaire encore active entre la Russie et l'UE, un mois après l'invasion de l'Ukraine et les sanctions occidentales contre Moscou.

Douze ans après le voyage inaugural de ce train moderne avec à son bord Vladimir Poutine, alors symbole de renouveau pour les relations euro-russes, le trafic est interrompu sine die à partir de lundi. Or, même pendant la Guerre froide, cette ligne était toujours restée active.

Pour respecter les sanctions

Le gouvernement finlandais avait décidé dans un premier temps de la laisser ouverte. Mais la compagnie nationale VR avait annoncé vendredi que la liaison serait arrêtée après le week-end à la demande des autorités finlandaises, afin de respecter les sanctions.

Depuis le début de l'invasion en Ukraine et la fin des liaisons aériennes, le train Allegro était subitement devenu bondé et près de 700 passagers l'empruntaient chaque jour, à raison de deux voyages quotidiens.

08h50

Le méthane perdu du Texas pour aider les Européens?

Les forages pétroliers au Texas sont notoires pour leurs rejets de méthane dans l'atmosphère. Les couches de schiste situées dans l'ouest de cet Etat américain représentent le plus grand champ pétrolier de la planète. Mais comparé à l'or noir, le gaz naturel qui sort des forages est souvent considéré comme un déchet peu rentable et peu valorisé.

Or, selon les calculs d'une ONG américaine, ces forages rejettent 1,4 milliard de tonnes de méthane dans l'atmosphère chaque année. Et en attendant le tournant énergétique, certains écologistes pensent que ce gaz pourrait être mieux valorisé.

En le captant, on pourrait produire entre 10% et 20% du gaz que l'Europe importe de Russie, selon certains spécialistes.

>> Ecouter le sujet de Jordan Davis dans La Matinale :

Les champs pétroliers du Texas laissent échapper d'importantes quantités de méthane. [Odessa American/AP/Keystone - Jacob Ford]Odessa American/AP/Keystone - Jacob Ford
Le Texas pourrait donner un coup de pouce aux Européens pour se sevrer du pétrole russe / La Matinale / 1 min. / le 28 mars 2022

08h25

La Suisse "n'est pas une mauvaise élève" dans les sanctions, selon l'avocate Sandrine Giroud

Alexander Rodnyansky, l'un des conseillers du président ukrainien Volodymyr Zelensky, a appelé la Suisse à rechercher plus activement les fonds russes. Il est "vital" pour l'Ukraine que la Suisse soutienne la pression globale sur la Russie pour mettre fin rapidement à la guerre, a-t-il déclaré dans un entretien diffusé dimanche par le SonntagsBlick.

Interrogée lundi dans La Matinale, l'avocate d'affaires à Genève et spécialiste du droit suisse des sanctions Sandrine Giroud estime que la Suisse "n'est pas une mauvaise élève". Elle fait ce qu'elle a toujours fait, dit-elle: "Elle impose des sanctions, les met en œuvre à la suite d'un événement international".

Depuis le début de la guerre en Ukraine, la Suisse a bloqué des fonds et valeurs patrimoniales russes à hauteur de 5,75 milliards de francs, alors que les fonds russes en Suisse sont estimés entre 150 et 200 milliards de francs. "C'est une image à un moment T. Ce chiffre est amené à évoluer, notamment parce qu'il y a des biens immobiliers qui doivent être estimés", explique-t-elle.

La difficile chasse aux avoirs

Et Sandrine Giroud, qui a aussi signé un ouvrage de référence, de souligner: "L'objectif des sanctions est d'influencer le comportement d'un Etat ou de certaines personnes, pas de sanctionner toute une population." Ainsi, tous les ressortissants ou toutes les entreprises russes ne font pas l'objet de sanctions.

Il revient aux banques d'annoncer au Secrétariat d'Etat à l'économie (SECO) les avoirs sanctionnés. "Il est extrêmement difficile pour les autorités d'aller elles-mêmes faire la chasse aux avoirs. Car elles n'ont pas les moyens et les ressources pour le faire. Le système le plus efficace est de se reposer sur les entités qui doivent gérer ces avoirs", selon Sandrine Giroud.

Un rapport fédéral de 2017 a mis en évidence deux "problèmes": le SECO n'utilise pas suffisamment les données récoltées et il y a un manque de pilotage entres les différents départements impliqués. "Le Conseil fédéral a pris acte. Il devait prendre des mesures pour palier ces manquements. A mon avis, certaines de ces mesures doivent encore être mises en œuvre. La situation actuelle sera riche en enseignements."

>> L'interview complète de Sandrine Giroud dans La Matinale :

L'avocate Sandrine Giroud, spécialiste du droit suisse des sanctions. [RTS]RTS
Sandrine Giroud, avocate d’affaire à Genève et spécialiste du droit suisse des sanctions / La Matinale / 8 min. / le 28 mars 2022

08h10

La main d'oeuvre des réfugiées ukrainiennes bienvenue en Pologne

Plus de 2,3 millions de personnes ont déjà rejoint la Pologne, fuyant la guerre en Ukraine. Si une partie de ces réfugiés, des femmes et des enfants pour la plupart, décide de poursuivre la route, notamment vers l’Allemagne, d’autres décident de rester en Pologne.

Dans un pays au taux de chômage très bas et en pénurie chronique de travailleurs, cette nouvelle main-d'œuvre est bienvenue. Mais les défis sont nombreux.

>> Le reportage de Sarah Bakaloglou à Varsovie :

Des familles urakniennes à la gare centrale de Varsovie, 27.03.2022. [AP/Keystone - Czarek Sokolowski]AP/Keystone - Czarek Sokolowski
La main d'oeuvre des réfugiées ukrainiennes est bienvenue en Pologne / La Matinale / 1 min. / le 28 mars 2022

07h35

La ville de Mykolaïv résiste et repousse l'assaillant russe

Kiev s'inquiète d'une aggravation des combats à l'est de l'Ukraine, après l'annonce vendredi par Moscou d'une "concentration" de ses efforts "sur la libération du Donbass". La ville portuaire de Marioupol, assiégée depuis fin février, ainsi que l'ensemble du bassin minier du Donbass sont notamment concernés.

A l'inverse, ce recentrage russe - pour autant qu'il se confirme - devrait permettre aux forces ukrainiennes de reprendre un peu de terrain dans la région de la capitale, à Tcherniguiv et Soumy au nord et nord-est, voire à Kharkiv et Mykolaïv.

Dans cette dernière ville, malgré les bombardements quotidiens, les forces ukrainiennes résistent. Elles ont repoussé les forces russes hors de la ville et maintiennent la ligne de front à une quinzaine de kilomètres du centre.

>> Témoignage de jeunes volontaires dans La Matinale :

Point de contrôle ukrainien à la sortie de Mykolaïv, 26.03.2022. [AP/Keystone - Petros Giannakouris]AP/Keystone - Petros Giannakouris
En Ukraine, la ville de Mykolaïv, bombardée depuis des jours, résiste toujours / La Matinale / 1 min. / le 28 mars 2022

07h20

L'option du gaz liquéfié pour approvisionner l'Europe

L'Europe cherche désormais à se passer du gaz russe et regarde dans toutes les directions. L'une des solutions sur la table est le gaz naturel liquéfié (GNL), dont les Etats-Unis ont promis vendredi dernier 15 milliards de mètres cubes supplémentaires pour 2021.

L'objectif est de parvenir à 50 milliards de m3 par an dans un deuxième temps, soit un tiers du gaz russe qui arrive en Europe aujourd'hui.

Le gros avantage de cette énergie est sa souplesse: elle peut être acheminée par bateau depuis les Etats-Unis, mais aussi l'Australie ou le Qatar. Mais le gaz naturel liquéfié demande des infrastructures spécifiques, puisqu'il doit être conservé à -160 degrés.

>> Les précisions de Cléa Favre dans La Matinale :

Terminal pour méthaniers à Brunsbüttel en Allemagne. [Keystone - Frank Molter]Keystone - Frank Molter
Les Etats-Unis vont aider l'UE à réduire sa dépendance au gaz russe avec le GNL / La Matinale / 2 min. / le 28 mars 2022

>> Lire aussi : La dépendance au gaz russe donne des ailes au gaz liquéfié et au stockage, même en Suisse

07h05

Dizaines d'enquêtes ouvertes en Russie contre les protestataires

Une soixantaine d’enquêtes pénales auraient été ouvertes en Russie, suite aux protestations contre la guerre en Ukraine. C'est ce qu'affirme l'ONG russe Agora. Et près de 15'000 personnes s’opposant à la guerre ont été interpelées selon une autre ONG, OVD-info.

Les personnes poursuivies sont soupçonnées le plus souvent de diffuser de fausses informations sur l’armée russe, en vertu de la loi adoptée le 4 mars et entrée en vigueur le jour-même. Dix procédures ont été lancées pour ce délit, un chiffre confirmé par le comité d’enquête russe. Les accusés risquent jusqu’à quinze ans de prison pour la diffusion d’informations mensongères sur l’armée russe.

>> Les précisions d'Isabelle Cornaz dans La Matinale :

Un participant à une manifestation non autorisée interpellé à Moscou le 6 mars 2022. [EPA/Keystone - Yuri Kochetkov]EPA/Keystone - Yuri Kochetkov
En Russie, une soixantaine d'enquêtes pénales auraient été ouvertes après des protestations contre la guerre en Ukraine / La Matinale / 1 min. / le 28 mars 2022

06h50

Le Centre veut une réflexion sur la place de la Suisse dans la défense en Europe

La Suisse doit réfléchir à la contribution qu'elle peut apporter en tant que pays neutre à la défense en Europe, estime le président du Centre. En cas d'attaque, elle pourrait ainsi être protégée par l'Otan et l'Occident.

Dans un entretien diffusé lundi par des journaux du groupe de presse CH-Media, il exclut cependant une adhésion de la Suisse à l'Otan.

Pour Gerhard Pfister, il faut réfléchir à la manière dont les avions de combat de l'armée suisse pourraient s'intégrer dans la stratégie de défense de l'Europe et de la Suisse. Les appareils pourraient contribuer à des tâches de surveillance aérienne, selon lui.

De telles opérations ne contreviendraient pas à la neutralité, car la Suisse doit pouvoir se défendre, note le conseiller national zougois. Il serait donc judicieux de réfléchir à des tâches communes coordonnées, poursuit-il.

06h35

Le point de la situation lundi matin

Des négociations entre Kiev et Moscou doivent s'ouvrir lundi ou mardi à Istanbul, pour tenter d'arrêter l'invasion russe, qui a déjà contraint plus de 3,8 millions d'Ukrainiens à fuir leur pays. L'Ukraine a dit être prête à discuter "en profondeur" de sa neutralité.

Un des points importants des négociations porte sur "les garanties de sécurité et la neutralité, le statut dénucléarisé de notre Etat", a déclaré dimanche le président ukrainien Voldymyr Zelensky à des médias indépendants russes, selon la chaîne Telegram de l'administration présidentielle ukrainienne.

Le gendarme russe des télécommunications Roskomnadzor a intimé dans un communiqué aux médias russes de ne pas publier cet entretien et indiqué qu'une enquête était ouverte contre ceux qui avaient participé à l'interview.

La souveraineté de l'Ukraine comme priorité

Devant des journalistes ukrainiens, Voldymyr Zelensky a rappelé ses priorités: la souveraineté de l'Ukraine et son intégrité territoriale, "qui ne font aucun doute".

Ces nouveaux pourparlers, en présentiel, se tiennent après l'annonce de l'armée russe en fin de semaine qu'elle changeait "d'objectif principal" en Ukraine. Vendredi, le commandement russe avait créé la surprise en annonçant "concentrer le gros des efforts sur l'objectif principal: la libération" du bassin minier du Donbass.

Situation "catastrophique" à Marioupol

Sur le terrain, les combats continuent, mais l'étau semblait se desserrer dans certaines villes assiégées, comme à Mykolaïv où les habitants ont retrouvé un peu d'espoir, après des semaines pendant lesquelles l'armée russe a tenté en vain de prendre la ville du sud du pays.

A Marioupol, dans l'est de l'Ukraine, la situation humanitaire est décrite comme "catastrophique". Dans la ville assiégée et bombardée depuis des semaines, "la population se bat pour survivre", a affirmé dans la nuit de dimanche à lundi le ministère ukrainien des affaires étrangères sur son compte Twitter. "Les forces armées russes sont en train de transformer la ville en poussière", a-t-il ajouté.

"Toutes les entrées et sorties de la ville sont bloquées (...) Il est impossible de faire entrer à Marioupol des vivres et des médicaments", a affirmé dimanche soir le président ukrainien Volodymyr Zelensky. "Les forces russes bombardent les convois d'aide humanitaire et tuent les chauffeurs".

Quelque 2000 enfants ont été emmenés vers la Russie, a-t-il dénoncé. "Et cela veut dire enlevés, parce que nous ne savons pas exactement où ils sont. Certains sont avec leurs parents, d'autres non. C'est une catastrophe", a-t-il lancé.

04h30

Une minute de silence à la cérémonie des Oscars

Une minute de silence a été demandée en hommage à l'Ukraine lors de la 94e cérémonie des Oscars à Hollywood dimanche soir.

Pendant ce bref instant de recueillement, des écrans diffusaient des messages appelant à envoyer de l'aide en énumérant des besoins essentiels des Ukrainiens tels que de la "nourriture", des "soins médicaux" ou des "couvertures". "Nous vous demandons d'aider l'Ukraine par tous les moyens possibles", a ajouté l'un des messages.

03h15

Nouveaux incendies dans la zone de Tchernobyl

De nouveaux incendies se sont déclarés dans la zone de la centrale nucléaire de Tchernobyl, occupée par les forces russes, selon les autorités ukrainiennes.

"Des feux importants ont commencé dans la zone d'exclusion, qui peuvent avoir de très sérieuses conséquences", a écrit la Première ministre adjointe ukrainienne Iryna Vereshuk sur son compte Telegram dimanche soir.

Pas de risque majeur

"Cependant, il est aujourd'hui impossible de contrôler et d'éteindre les feux en totalité en raison de la prise de la zone d'exclusion par les forces russes d'occupation", a-t-elle ajouté.

"Nous demandons que le Conseil de sécurité de l'ONU prenne des mesures immédiates pour démilitariser la zone d'exclusion de Tchernobyl", a poursuivi cette responsable.

L'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) a indiqué dimanche que la situation de sécurité dans les centrales nucléaires ukrainiennes demeurait inchangée. Elle avait estimé la semaine dernière que les feux de forêt autour de Tchernobyl ne posaient pas de risque radiologique majeur.

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