"Il y a énormément de choses qui ont changé depuis les derniers grands conflits. L'évolution la plus marquante, c'est l'explosion du nombre de données qui permet aux intelligences artificielles d'être plus précises. Il y a plus de données qui ont été produites en un an l'année dernière que depuis l'aube de l'humanité", explique Laura Sibony, enseignante à HEC Paris et autrice d'un mémoire sur les réseaux sociaux dans le mouvement "Nuit debout".
Les codes des réseaux sont probablement maîtrisés par les armées, mais les algorithmes et la manière dont est transmise l'information, probablement pas.
"On aurait pu croire que dans une période où l'on voit des informations très contradictoires dans les deux camps, on chercherait à se réfugier dans les faits, mais on se réfugie beaucoup plus dans l'émotion, le visuel, le temps court", précise Laura Sibony.
Alors comment les armées se servent de ces réseaux sociaux? Les entreprises qui les possèdent sont-elles des actrices du conflit? La stratégie de la censure peut-elle fonctionner techniquement?
Julie Kummer et l'équipe du Point J
Pour aller plus loin
Bellingcat est un un collectif international et indépendant composé de chercheurs, chercheuses, enquêteurs, enquêtrices et de journalistes qui réalisent un énorme travail de fact-checking sur les réseaux sociaux. Ils et elles utilisent ensuite ces informations pour réaliser de grandes enquêtes, notamment sur la guerre en Ukraine.
Pour poursuivre sur cette thématique, les articles "Les réseaux sociaux transforment-ils la guerre" et "Des réseaux si sociaux..." de Laura Sibony, ainsi que la vidéo du Monde.fr qui décrypte le déploiement des forces russes aux frontières ukrainiennes. (voir ci-dessous également).