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Les belligérants au Yémen s'entendent sur une trêve de deux mois

Des vendeurs yéménites vendent du pain dans les rues de Sanaa, le 1er avril 2022, alors que le mois de Ramadan débute (image d'illustration). [reuters - Khaled Abdullah]
Les belligérants au Yémen s'entendent sur une trêve de deux mois / Le Journal horaire / 13 sec. / le 2 avril 2022
Les parties belligérantes du conflit au Yémen, qui oppose depuis 2014 les forces progouvernementales aux rebelles Houthis, se sont accordées sur une trêve de deux mois. L'ONU espère qu'elle permettra de lancer "un processus politique" de paix durable.

Les forces progouvernementales sont soutenues par une coalition militaire dirigée par l'Arabie saoudite, tandis que les rebelles Houthis sont appuyés par l'Iran. Les deux camps "ont répondu positivement à la proposition des Nations unies d'une trêve de deux mois qui entrera en vigueur samedi à 19h00", a déclaré dans un communiqué Hans Grundberg, envoyé de l'ONU pour le Yémen.

Selon lui, la trêve pourra être "renouvelée avec le consentement des parties". L'annonce de cette trêve, qui entre en vigueur le premier jour du mois sacré du ramadan, intervient après que des consultations intrayéménites se sont tenues mercredi à Ryad, en l'absence des rebelles refusant tout dialogue en territoire "ennemi".

Une négociation "en toute bonne foi"

"Les parties ont accepté d'arrêter toutes les offensives militaires aériennes, terrestres et maritimes au Yémen et au-delà de ses frontières", a dit Hans Grundberg. Elles "se sont aussi accordées pour autoriser les pétroliers à entrer dans les ports de la province de Hodeida et aux vols commerciaux d'opérer à partir et vers l'aéroport de Sanaa, avec des destinations prédéterminées dans la région".

Seuls les vols de l'ONU sont actuellement autorisés via l'aéroport de la capitale Sanaa, tenue par les Houthis. La coalition contrôle elle l'espace aérien et maritime du Yémen.

Hans Grundberg, qui a remercié les belligérants d'avoir négocié "en toute bonne foi", a ajouté que ces derniers avaient "accepté de se rencontrer sous son égide pour ouvrir des routes à Taïz et d'autres régions du Yémen".

L'espoir d'une paix ?

"L'objectif de cette trêve est de donner aux Yéménites un arrêt nécessaire de cette violence, une assistance humanitaire et l'espoir que ce conflit puisse se terminer, ce qui est le plus important", a-t-il dit.

"Il faut maintenant utiliser cet élan" pour s'assurer que cette trêve soit "pleinement respectée et qu'elle soit renouvelée", a dit le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres. "Cela démontre que même lorsque les choses semblent impossibles, lorsqu'il y a une volonté de compromis, la paix devient possible", a-t-il ajouté.

"J'exhorte toutes les parties à prendre les dispositions nécessaires pour soutenir une mise en oeuvre réussie de la trêve et rendre opérationnels sans retard les mécanismes de coopération" qui permettront d'engranger des progrès, a aussi déclaré Antonio Guterres.

Le président américain Joe Biden a lui "salué" vendredi l'annonce de la trêve, mais juge que "ce n'est pas assez". "Les négociateurs doivent entreprendre la difficile et nécessaire démarche vers un compromis politique pouvant apporter une paix durable à tous les habitants du Yémen", a-t-il estimé dans un communiqué.

Centaines de milliers de morts

Après sept ans d'intervention au Yémen, la coalition n'a pas réussi à déloger les rebelles Houthis du nord du pays, qu'ils ont largement ravi au gouvernement, à commencer par la capitale Sanaa prise en 2014. Les rebelles ont pris le contrôle de la majeure partie du nord du pays, le plus pauvre de la péninsule arabique.

Selon l'ONU, le conflit a causé la mort de près de 380'000 personnes, dont une majorité de décès indirects liés à la faim, aux maladies et au manque d'eau potable, tandis que des millions d'autres ont été déplacées. Une grande partie de la population, notamment les enfants, est confrontée à une faim aiguë, avec des situations proches de la famine.

ats/ther

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