Moscou présente l'invasion de l'Ukraine lancée le 24 février comme une "opération militaire spéciale" visant à démilitariser et "dénazifier" son voisin, une terminologie que le chef de l'église catholique romaine a déjà rejetée en parlant de guerre.
"De l'est de l'Europe, des terres du soleil levant se sont désormais répandues les ombres noires de la guerre. Nous pensions que l'invasion d'autres pays, la sauvagerie des combats de rue et les menaces atomiques étaient de tristes souvenirs d'un passé lointain", a dit le pape devant des responsables maltais à son arrivée à Malte, où il se trouve pour une visite officielle de deux jours.
"Mais les vents glaciaux de la guerre, qui n'apportent que la mort, la destruction et la haine dans leur sillage, ont balayé avec force les vies de tant de gens et nous ont tous affectés", a-t-il ajouté.
"Ne laissons pas s'évanouir le rêve de paix"
"Une fois de plus, un potentat, tristement rattrapé par les revendications anachroniques d'intérêts nationalistes, provoque et fomente des conflits alors que les gens ordinaires éprouvent le besoin de construire un avenir qui sera partagé ou ne sera pas."
Le pape avait déjà condamné ce qu'il avait appelé "une agression injustifiée" et dénoncé des "atrocités" mais il n'avait jusqu'à présent fait directement référence à la Russie que lors de prières.
"Désormais, dans la nuit de la guerre qui s'est abattue sur l'humanité, ne laissons pas s'évanouir le rêve de la paix !", a-t-il dit samedi.
Possible voyage à Kiev
Dans l'avion qui l'amenait à Malte, il avait déclaré qu'il envisageait de se rendre dans la capitale ukrainienne, Kiev.
Interrogé par un journaliste, dans l'avion à bord duquel il se rendait à Malte, sur l'invitation que lui ont adressée un responsable politique et les autorités religieuses d'Ukraine, il avait répondu: "Oui, c'est sur la table", sans plus de précision.
François a été invité par le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, par le maire de Kiev, Vitali Klitchko, par Sviatoslav Chevtchouk, archevêque majeur de l'Eglise catholique de rite byzantin d'Ukraine, et par l'ambassadeur ukrainien au Vatican.
reuters/ther