Lors de ce scrutin entaché d'incidents, selon des ONG et l'opposition, les électeurs étaient appelés à désigner leur chef de l'Etat, leurs 250 députés ainsi que plusieurs conseils municipaux, dont celui de Belgrade, la capitale.
Les résultats non officiels sont attendus tard dans la soirée mais la participation devrait être supérieure d'une dizaine de points à celle des législatives de 2020, soit jusqu'à 60%, d'après la commission électorale.
Parti au pouvoir donné gagnant par les sondages
Selon les derniers sondages, le Parti serbe du progrès (SNS, centre-droit) d'Aleksandar Vucic devrait confirmer sa mainmise sur le parlement. Le président lui-même semblait assuré d'un second mandat. Avant son élection, il y a 5 ans, il avait été vice-Premier ministre et Premier ministre.
L'invasion de l'Ukraine par la Russie fin février a changé le cours de la campagne. Elle aurait dû se concentrer sur l'environnement, la corruption et les droits. Notons que ce pays des Balkans est candidat à l'Union européenne.
Mais Aleksandar Vucic, habitué à jouer des influences rivales de l'Est et l'Ouest, s'est emparé de la guerre à son avantage. Il se présente comme le seul capable de barrer le navire par temps d'orage. Il a fait campagne sous le slogan "Paix. Stabilité. Vucic".
"Nous espérons une victoire énorme", a-t-il dit en glissant son bulletin dans l'urne. "Nous avons travaillé pour cela ces dernières années et nous continuerons avec nos efforts et le développement du pays".
Climat tendu
Des ONG ont fait état d'incidents et de violences tandis que des opposants dénonçaient des tentatives d'intimidation des électeurs par le SNS dans les bureaux de vote.
Pavle Grbovic, leader d'un parti d'opposition de centre-gauche, a affirmé avoir été attaqué par des militants du SNS en tentant de filmer des fraudes à Belgrade. Il y a seulement quelques mois, l'opposition semblait avoir réussi une percée.
En janvier, Aleksandar Vucic a annulé un projet controversé de mine de lithium qui avait mobilisé des dizaines de milliers de manifestants. C'était un revirement rarement vu durant sa décennie aux commandes.
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L'opposition lorgne un second tour
Selon les derniers sondages, le chef d'Etat, accusé d'autoritarisme par ses contempteurs, pourrait franchir la barre des 50% dès dimanche, mais l'opposition espère que le rebond de participation déclenchera un second tour.
Des Serbes du Kosovo, l'ancienne province méridionale jamais reconnue par Belgrade, sont montés à bord de 40 autocars pour participer aux élections en Serbie voisine, Pristina ayant refusé d'organiser les opérations électorales sur son sol.
Le principal rival d'Aleksandar Vucic, le général à la retraite Zdravko Ponos, a espéré un "changement sérieux" en Serbie. "Je crois en un avenir radieux, et les élections sont le bon moyen pour changer la situation", a-t-il lancé.
Mais pour les analystes, l'opposition n'a guère de chance de détrôner le président ou de bouleverser la composition du parlement sortant, acquis quasi entièrement à une coalition pro-Vucic.
Condamnation de la Russie, mais sans sanction
Le gouvernement a manoeuvré avec précaution pour gérer la crise en Ukraine en condamnant officiellement la Russie à l'ONU tout en s'abstenant de toute sanction contre Moscou. De nombreux Serbes soutiennent la guerre du Kremlin.
Certains partis d'opposition partagent ces vues prorusses. Les autres n'osent pas se prononcer de peur de déplaire aux électeurs pro-Moscou.
Aleksandar Vucic est armé d'autres avantages. Durant son long règne, il a resserré son emprise sur tous les niveaux du pouvoir, y compris un contrôle de facto des institutions et de la quasi-totalité des médias. Il bénéficie d'une vaste base électorale constituée de fonctionnaires et de leurs proches, selon les analystes.
Dans les mois précédant la campagne, le président a également distribué des aides financières, faisant dire à ses critiques qu'il cherchait à "acheter" des voix.
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