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Démission du gouvernement sri lankais, à l'exception du président et du Premier ministre

Le gouvernement du Sri Lanka, à l'exception du président et du Premier ministre, a démissionné dimanche soir [AFP - Ishara S. KODIKARA]
Démission du gouvernement sri lankais, à l'exception du président et du Premier ministre / La Matinale / 1 min. / le 4 avril 2022
Le Sri Lanka est frappé par une grave crise économique. Son gouvernement, à l'exception du président et du Premier ministre, a démissionné dimanche soir. Un acte lié au blocage des réseaux sociaux, qui a échoué à empêcher les rassemblements contre le pouvoir.

Lors d'une réunion dimanche soir, tous les 26 ministres ont présenté leur démission au président Gotabaya Rajapaksa et à son frère, le Premier ministre Mahinda Rajapaksa, a indiqué à des journalistes le ministre de l'Education Dinesh Gunawardena.

"Tous les ministres ont présenté leur lettre de démission afin que le président puisse constituer un nouveau gouvernement", a déclaré Dinesh Gunawardena, ajoutant que la décision avait été prise après des discussions sur la crise économique.

Trois autres membres de la puissante famille Rajapaksa figurent parmi les démissionnaires: le plus jeune frère Rajapaksa, Basil, ministre des Finances, l'aîné, Chamal, ministre de l'Agriculture, et l'héritier de la famille, Namal, ministre des Sports.

Crise économique et politique

Ce coup de théâtre intervient alors que des milliers de personnes ont défié dimanche le couvre-feu, décrété jusqu'à lundi matin par le gouvernement, afin de protester et demander le départ de la famille Rajapaksa, revenue au pouvoir en novembre 2019.

Le président Gotabaya Rajapaksa avait imposé l'état d'urgence vendredi, au lendemain de la tentative de la foule de prendre d'assaut sa résidence dans la capitale Colombo.

Les manifestations dans ce pays d'Asie du Sud-Est de 22 millions d'habitants sont provoquées par de graves pénuries de biens essentiels, une forte inflation et de longues coupures de courant.

Appels à manifester sur internet

Twitter, Facebook, Whatsapp, YouTube et Instagram avaient été rendus inaccessibles dans tout le pays, un blocage dénoncé par la principale alliance de l'opposition, le Samagi Jana Balawegaya (SJB).

Avant que ce blocage ne prenne effet, des militants anonymes avaient lancé sur internet des appels à de nouvelles manifestations massives dimanche.

>> Lire à ce sujet : Au Sri Lanka, l'armée dans la rue et les réseaux sociaux bloqués

Malgré la censure, plusieurs centaines de personnes, avec à leur tête des députés d'opposition, se sont rassemblées dimanche devant la résidence du chef de l'opposition, Sajith Premadasa, et se sont dirigées vers la place de l'Indépendance à Colombo, défiant le couvre-feu.

Ils ont été rapidement empêchés d'avancer par des militaires et policiers armés de fusils d'assaut. Un face-à-face tendu les a opposés pendant environ deux heures, avant que la foule se disperse pacifiquement.

Réseaux sociaux remis en marche dans la journée

Le blocage de Twitter, Facebook, Whatsapp, YouTube et Instagram a été levé plus tard dans la journée, la Commission des droits de l'homme ayant jugé que le ministère de la Défense n'avait pas le pouvoir d'imposer la censure.

afp/ami

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