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Angela Merkel assume son refus de 2008 d'accueillir l'Ukraine dans l'Otan

Angela Merkel assume son refus de 2008 d'accueillir l'Ukraine dans l'Otan. [reuters - Hannibal Hanschke]
Angela Merkel assume son refus de 2008 d'accueillir l'Ukraine dans l'Otan. - [reuters - Hannibal Hanschke]
L'ex-chancelière Angela Merkel a défendu lundi son refus, en 2008, d'engager le processus d'admission de l'Ukraine au sein de l'Otan face aux critiques de l'actuel président Volodymyr Zelensky qui a regretté la "peur absurde" manifestée par certains dirigeants à l'époque.

L'ancienne responsable allemande, qui a quitté la politique fin 2021, affirme, dans une courte déclaration publiée par sa porte-parole, qu'elle "assume ses décisions du sommet de l'Otan de 2008 à Bucarest".

Dans un message vidéo dimanche soir, Volodymyr Zelensky avait critiqué le "refus caché", en 2008, de l'Otan d'accueillir l'Ukraine en son sein à cause de la "peur absurde de certains responsables politiques à l'égard" de Moscou. Ces derniers "pensaient qu'en rejetant l'Ukraine, ils pouvaient apaiser la Russie", a critiqué le président ukrainien.

Zelensky invite Merkel et Sarkozy à visiter Boutcha

Volodymyr Zelensky a également suggéré à Angela Merkel, aujourd'hui sans fonction officielle, ainsi qu'à l'ancien président français Nicolas Sarkozy de se rendre à Boutcha, ville au nord-ouest de Kiev récemment reprise par les Ukrainiens, où de nombreux civils ont été tués.

"J'invite Mme Merkel et M. Sarkozy à visiter Boutcha et à voir à quoi la politique de concessions envers la Russie a abouti", a lancé Volodymyr Zelensky.

"Compte tenu des atrocités découvertes à Boutcha et dans d'autres endroits en Ukraine, tous les efforts du gouvernement et de la communauté internationale pour se tenir aux côtés de l'Ukraine et mettre fin à la barbarie et à la guerre de la Russie contre l'Ukraine bénéficient du plein soutien de l'ancienne chancelière", répond la porte-parole d'Angela Merkel dans son message.

>> Réécouter le reportage de Tout un monde :

Vladimir Poutine a accueilli Angela Merkel avec un bouqet. [Kremlin Pool/Sputnik/AFP]Kremlin Pool/Sputnik/AFP
Angela Merkel a-t-elle été trop conciliante avec Vladimir Poutine? / Tout un monde / 4 min. / le 31 mars 2022

Critiquée pour avoir rendu l'Allemagne dépendante au gaz russe

La chancelière, restée à la tête de l'Allemagne durant 16 ans, ne s'est quasiment pas exprimée depuis le début du conflit en Ukraine.

Quelques mois après son départ du pouvoir, au sommet de sa popularité, elle se voit désormais reprocher d'avoir manqué de fermeté à l'endroit du président Vladimir Poutine et sa politique à l'égard de la Russie fait l'objet de sévères mises en cause, y compris dans son camp.

La dirigeante conservatrice, qui a gouverné plusieurs années avec les sociaux-démocrates au sein d'une grande coalition, est également critiquée pour avoir rendu l'Allemagne dépendante du gaz russe qui représentait avant la guerre plus de la moitié des importations du pays.

Au sommet de l'Otan à Bucarest, en avril 2008, l'Allemagne s'était prononcée contre le lancement du processus d'adhésion de l'Ukraine et de la Géorgie, position partagée par le président Sarkozy, estimant qu'il ne s'agissait pas de démocraties assez stables.

"Nous ne blâmons pas l'Occident. Nous ne blâmons personne d'autre que les militaires russes (...) et ceux qui leur ont donné des ordres", a ajouté Volodymyr Zelensky dans son message dimanche soir.

afp/ther

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"Je me suis trompé sur Poutine", dit le président allemand

Longtemps partisan du rapprochement entre l'Occident et la Russie, le président allemand Frank-Walter Steinmeier a admis lundi nourrir des regrets et s'être trompé en défendant des années durant le projet de gazoduc Nord Stream 2 qui devait relier la Russie à l'Allemagne.

Membre du Parti social-démocrate (SPD), dont est également issu le chancelier Olaf Scholz, Frank-Walter Steinmeier fut l'un des ministres des Affaires étrangères d'Angela Merkel avant d'accéder à la présidence, fonction essentiellement honorifique en Allemagne.

L'invasion de l'Ukraine montre qu'il a eu tort et qu'il faut le reconnaître, a dit le chef d'Etat.

"Mon adhésion à Nord Stream 2 était clairement une erreur", a-t-il dit. "Nous avons choisi une voie à laquelle la Russie ne croit plus et contre laquelle certains de nos partenaires nous avaient mis en garde."

Voix respectée au sein du SPD, Frank-Walter Steinmeier a longtemps défendu, comme l'ancien chancelier Gerhard Schröder, l'idée selon laquelle le rapprochement économique avec Moscou permettrait d'arrimer la Russie à un système économique mondial orienté vers l'Ouest.