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Le président sri-lankais perd sa majorité parlementaire

Le président sri-lankais Gotabaya Rajapaksa est en mauvaire posture, avec des manifestants qui réclament sa démission et des ministres qui quittent son gouvernement. [Eranga Jayawardena]
Le président sri-lankais perd sa majorité parlementaire / Le Journal horaire / 34 sec. / le 6 avril 2022
Le président sri-lankais Gotabaya Rajapaksa a perdu sa majorité parlementaire et son nouveau ministre des finances mardi. Il doit faire face à des manifestations et des appels à sa démission dans un contexte de crise économique aiguë sans précédent.

Le pays de 22 millions d'habitants souffre de pénuries de biens essentiels (aliments, carburant, médicaments), de coupures d'électricité et d'une inflation record, sans que rien ne laisse présager la fin de ces difficultés.

La coalition du Sri Lanka Podujana Party du chef de l'État, autrefois toute puissante, a subi une série de défections en amont de la session parlementaire qui s'était réunie mardi. Seize députés ont quitté ses rangs, privant le président de sa majorité courte de cinq sièges dans une Chambre qui en compte 225.

Appels à la démission

Les partis d'opposition ont déjà rejeté l'invitation à former un gouvernement d'union dirigé par Gotabaya Rajapaksa et son frère aîné, le premier ministre Mahinda Rajapaksa. Il n'y a pas eu de signal clair que les députés tenteront une motion de défiance qui le contraindrait à démissionner.

Le gouvernement a proclamé vendredi un état d'urgence qui doit expirer la semaine prochaine. Rejetant la demande de l'opposition de soumettre la prolongation de l'état d'urgence à un vote, le gouvernement a abruptement écourté la session de mardi, reportée à mercredi.

Défections retentissantes

La dernière défection retentissante est celle du tout nouveau ministre des finances Ali Sabry qui a annoncé mardi quitter ses fonctions, au lendemain de sa nomination par le président. Le plus haut fonctionnaire de son ministère a également donné sa démission mardi, un jour après celle du gouverneur de la Banque centrale.

Un ancien ministre qui a également abandonné l'administration de Rajapaksa, a concédé que le parti au pouvoir n'avait plus de mandat pour gouverner et apporté son soutien aux foules qui exigent la démission du président.

afp/br

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