L'opération a été lancée mercredi à l'aube dans 11 régions d'Allemagne. Quelque 800 enquêteurs, dont les forces spéciales GSG9 de la police fédérale, ont perquisitionné une soixantaine de lieux dans le cadre d'une enquête visant 46 personnes, selon un communiqué du procureur fédéral.
Il s'agit, selon le magazine Der Spiegel, du "plus grand coup contre la scène néonazie militante dans un passé récent".
Un "groupe de combat extrémiste"
Les enquêteurs ont notamment ciblé un groupuscule baptisé "Knockout 51", implanté à Eisenach dans le centre du pays. Son chef ainsi que trois autres membres ont été arrêtés pour appartenance à une "organisation terroriste d'extrême droite".
Leur cellule organisait des "entraînements au combat de rue de jeunes sympathisants d'idées nationalistes" qu'ils "endoctrinaient" pour former un "groupe de combat extrémiste", affirme le parquet.
L'électrochoc d'un assassinat en 2019
Les autorités allemandes ont érigé désormais la violence d'extrême droite au premier rang des menaces pour l'ordre public, avant le risque djihadiste.
L'ancien gouvernement d'Angela Merkel avait longtemps été critiqué pour son laxisme face la mouvance néonazie. Mais le meurtre en juin 2019 par un militant néonazi de Walter Lübcke, élu du parti conservateur qui défendait la politique d'accueil des migrants de l'ancienne chancelière, avait profondément secoué le pays.
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Branche d'un groupe néonazi américain
Les perquisitions de mercredi interviennent dans le cadre d'une enquête plus large, associant police et services de renseignement militaire depuis 2019. Ces investigations visent le groupe d'extrême droite "Atomwaffen Division Deutschland" (division de l'arme nucléaire). Il s'agit de la branche allemande d'un groupe néonazi américain du même nom qui "aspire à une guerre des races", ainsi que des membres du groupuscule "Sonderkommando 1418" (commando spécial 1418).
En réseau avec cette nébuleuse néonazie, le groupe "Knowckout 51" s'est concentré "à partir de mars 2020 au plus tard sur la commission de crimes graves", selon le parquet. Il s'agit notamment d'attaques contre des militants de gauche, la police et "d'autres personnes qui, selon la vision du monde raciste et d'extrême droite du groupe, peuvent être combattues".
Selon le ministère public, Knockout 51 a tenté d'établir un "quartier nazi" sous son contrôle à Eisenach et a commencé l'année dernière à effectuer des "patrouilles" au cours desquelles il tentait de provoquer les victimes pour qu'elles les combattent. Les suspects arrêtés ont blessé plusieurs personnes, dont certaines gravement, lors de ces affrontements.
Propos haineux toujours plus virulents
Au-delà de groupes néonazis les propos haineux allant jusqu'aux menaces de mort à l'égard de personnalités politiques sont devenus de plus en plus virulents dans le contexte de la pandémie en Allemagne, où une frange minoritaire d'opposants aux restrictions sanitaires tend à se radicaliser.
afp/oang