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Arménie et Azerbaïdjan lancent les préparatifs de pourparlers de paix

Des maisons en feu dans le Haut-Karabagh en novembre 2020. [AP/Keystone - Dmitry Lovetsky]
L’Arménie et l’Azerbaïdjan vont s’entretenir sur le Haut-Karabakh / Le 12h30 / 1 min. / le 7 avril 2022
L'Arménie et l'Azerbaïdjan ont annoncé jeudi leur décision de lancer des préparatifs pour des pourparlers de paix entre ces deux pays du Caucase qui se sont affrontés en 2020 pour le contrôle de la région du Haut-Karabakh.

Le Premier ministre arménien, Nikol Pachinian, et le président azerbaïdjanais, Ilham Aliev, ont ordonné à leurs ministres des Affaires étrangères respectifs de "commencer les préparatifs aux pourparlers de paix entre les deux pays", lors d'une rencontre organisée mercredi à Bruxelles sous médiation du président du Conseil européen, Charles Michel, a indiqué la diplomatie arménienne dans un communiqué.

Cette annonce est intervenue après un regain de tensions, ces derniers jours, autour du Haut-Karabakh, territoire que se disputent ces deux pays du Caucase depuis plus de trois décennies.

Accord obtenu

"Un accord a été obtenu lors de cette rencontre pour mettre en place une commission bilatérale sur les questions de délimitation de la frontière", poursuit le communiqué arménien. Cette commission sera notamment chargée d'assurer la sécurité et la stabilité le long de la frontière.

Pour sa part, le ministère azerbaïdjanais des Affaires étrangères a annoncé que des travaux étaient en cours pour commencer les négociations de paix, en ajoutant que le futur accord serait fondé sur "les principes de base proposés plus tôt par l'Azerbaïdjan".

De son côté, Charles Michel a assuré dans un communiqué que "le président Aliev et le Premier ministre Pachinian ont tous les deux exprimé leur volonté d'avancer rapidement vers un accord de paix entre leurs pays".

Le Premier ministre arménien, Nikol Pachinian, le président du Conseil européen Charles Michel et le président azerbaïdjanais, Ilham Aliev. [Keystone - EPA/Stéphanie Lecocq]
Le Premier ministre arménien, Nikol Pachinian, le président du Conseil européen Charles Michel et le président azerbaïdjanais, Ilham Aliev. [Keystone - EPA/Stéphanie Lecocq]

Cessez-le-feu fin 2020

En novembre 2020, un cessez-le-feu signé sous médiation russe entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan a mis fin à une guerre de six semaines entre ces deux ex-républiques soviétiques qui se battent pour le contrôle de l'enclave indépendantiste du Haut-Karabakh.

Ce conflit, qui a fait plus de 6500 morts, s'est soldé par une lourde défaite de l'Arménie, qui a dû rétrocéder d'importants territoires qu'elle contrôlait depuis une première guerre victorieuse au début des années 1990.

La Russie avait accusé fin mars l'Azerbaïdjan d'avoir violé le cessez-le-feu négocié par Vladimir Poutine pour mettre fin au conflit en 2020. Aux termes de cet accord, une force de paix russe est déployée au Haut-Karabakh.

Manifestation

Mardi soir, à la veille de la rencontre entre Nikol Pachinian et Ilham Aliev, des milliers d'Arméniens ont défilé dans la capitale Erevan pour protester contre d'éventuelles concessions à l'Azerbaïdjan.

afp/jpr

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Première guerre dans les années 1990

Peuplée majoritairement d'Arméniens, la région montagneuse du Haut-Karabakh, soutenue par Erevan, a fait sécession de l'Azerbaïdjan à l'effondrement de l'URSS, entraînant une première guerre dans les années 1990 qui a causé la mort de 30'000 personnes et fait des centaines de milliers de réfugiés.