A Carvin, dans le Pas-de-Calais, Emmanuel Macron a donc déclaré être prêt à "ouvrir la porte" à un report de l'âge de départ à 64 ans, plutôt qu'à 65 ans comme cela figure dans son programme, "s'il y a trop de tensions" et que cela peut "bâtir un consensus".
"Je suis prêt à bouger le rapport au temps et dire qu'on ne fait pas forcément une réforme jusqu'en 2030 si je ressens trop d'angoisse chez les gens. Parce qu'on ne peut pas dire le dimanche soir 'je veux rassembler' et quand on va écouter les gens dire 'je ne bouge pas'", a-t-il souligné.
Plus tôt, à Denain, une des villes les plus pauvres de France, il a été assailli d'interpellations et de questions sur le sujet. Une femme lui a lancé: "J'ai voté pour vous mais je le regrette, vous n'aimez pas beaucoup les retraités".
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Coup d'accélérateur pour le président-candidat
Bains de foule sous un soleil printanier, interviews à la chaîne, notamment sur la banquette d'un bistrot, rencontre avec des ouvriers: après une campagne de premier tour jugée trop légère, le président-candidat semble avoir mis un coup d'accélérateur
"Je me battrai de toutes mes forces et j'irai convaincre", a-t-il dit à la Voix du Nord. Et d'étriller au passage sa rivale, une "démagogue qui dit aux gens ce qu'ils ont envie d'entendre au moment où ils veulent l'entendre", et qui est "dépendante de la Russie", a-t-il accusé.
Emmanuel Macron est arrivé en tête du premier tour dimanche avec 27,85% des voix, plus de quatre points devant la candidate RN (23,15%). Il a lancé dès dimanche soir un appel au rassemblement.
"Convaincre et écouter"
Le candidat a dit vouloir "convaincre, écouter aussi", pour "clarifier mon programme en montrant qu'il est juste et social. J'ai vu beaucoup de jeunes qui m'ont dit 'j'ai voté M. Mélenchon', j'essaie de les convaincre", a-t-il affirmé à Denain.
Avec 21,95% des voix, le leader insoumis Jean-Luc Mélenchon a fait, de très loin, le meilleur score de gauche avec un électorat jeune et populaire, très courtisé par les deux qualifiés du second tour.
Marine Le Pen et la défense du pouvoir d'achat
Pour sa rivale d'extrême droite, pas question de laisser le champ libre à son adversaire. Elle a effectué un déplacement surprise dans l'Yonne lundi, pointant la montée de l'inflation.
Après une rencontre avec un agriculteur céréalier, elle a appelé à prendre "des mesures d'urgence" contre l'inflation qui va s'aggraver. Elle a rappelé sa proposition de baisser la TVA de 20 à 5,5% sur les produits de l'énergie.
Marine Le Pen a accusé son adversaire d'être "100%" responsable des crises, comme celle des "gilets jaunes", et de ne pas anticiper celle de l'inflation. "On est clairement au bout du système", a-t-elle assuré. "Il faut vraiment remettre tout à plat".
La candidate RN, qui a lissé son image tout en gardant un programme radical sur l'immigration, a fait de la défense du pouvoir d'achat l'axe prioritaire de sa campagne.
afp/ther