Depuis le 24 février et le début de la guerre en Ukraine, plus de 300'000 réfugiés ont franchi la frontière de la Moldavie. Un chiffre énorme pour ce petit pays peuplé par 2,4 millions d'habitants et qui est surtout le plus pauvre d'Europe avec un revenu mensuel moyen de 380 dollars par mois.
De fait, les infrastructures moldaves n'ont pas les moyens suffisants pour absorber une telle quantité de réfugiés. Sur ces 300'000 réfugiés, 100'000 se sont installés en Moldavie, les autres ont poursuivi leur exil vers l'ouest de l'Europe.
La ministre de l'Intérieur Ana Revenco précise d'ailleurs qu'entre "deux tiers et trois quarts des réfugiés sont hébergés par des particuliers".
La population a spontanément offert son aide aux réfugiés. Selon Mihai Discusar, un entrepreneur de la région de Chisinau qui accueille plusieurs familles de réfugiés, "il n'y a pas de différences entre eux, les Ukrainiens, et nous, les Moldaves".
>> Lire aussi : Tétanisée, la Moldavie vit dans la crainte d'une agression russe
Tensions autour de la Transnistrie
En plus du choc migratoire, la Moldavie doit faire face aux tensions provoquées par le conflit ukrainien sur son territoire.
À la chute de l'URSS en 1991, un conflit politique a éclaté avec les séparatistes pro-russes de la région de Transnistrie. Le conflit entre les forces moldaves et les troupes transnistriennes soutenues par la 14e armée de Russie a fait plus d'un millier de morts en 1992.
Trente ans plus tard, la 14e armée de Russie est toujours installée en Transnistrie et dans le contexte actuel, beaucoup d'observateurs craignent que cette république autoproclamée puisse servir de base arrière pour une attaque des forces armées russes sur Odessa en Ukraine et pour déstabiliser la Moldavie, pro-européenne.
>> Lire aussi : Acquise à la cause russe, la Transnistrie ne veut pas la guerre pour autant
Marc Gagliardone