Le suspect, qui avait semé le chaos la veille dans le réseau souterrain, a été interpellé à Manhattan à 13h42 grâce à un signalement, selon la police new-yorkaise. "Nous l'avons eu", s'est félicité lors d'une conférence de presse le maire démocrate de New York Eric Adams, attendu au tournant sur le thème de la lutte contre la criminalité, lui qui en avait fait un thème de campagne pour être élu l'an dernier.
La police recherchait depuis plus de 24 heures un Afro-Américain de 62 ans accusé d'avoir tiré à de nombreuses reprises dans un convoi de la ligne N, au niveau de la station "36th street", dans le sud de Brooklyn.
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L'homme, connu de la police, avait déjà été arrêté à 12 reprises à New York et dans le New Jersey, notamment pour des infractions sexuelles, un vol ou encore un trouble à l'ordre public, ont précisé les autorités. Mais il n'avait jamais été condamné pour un crime dans l'Etat de New York.
Il est désormais "sous le coup de poursuites fédérales pour son acte, une attaque terroriste dans les transports en commun", a annoncé l'agent de la police fédérale Michael Driscoll. "Il comparaîtra devant un tribunal fédéral de Brooklyn et, en cas de condamnation, encourra une peine de prison à perpétuité", a ajouté le procureur Breon Peace.
Récompense de 50'000 dollars
Mercredi, les New-Yorkais avaient reçu sur leur téléphone un message "urgent" leur demandant de livrer tout élément utile aux enquêteurs. Une récompense de 50'000 dollars avait été mise sur la table.
L'homme avait une page YouTube, baptisée "prophetoftruth88" (prophète de vérité), supprimée mercredi matin pour "violation des règles communautaires" du site. Il y a posté de multiples vidéos où on le voit lancer de longues tirades, parfois décousues et véhémentes, dans lesquelles il évoque les questions raciales, l'insécurité à New York, notamment dans le métro, et s'en prend aux personnes homosexuelles ou au nouveau maire Eric Adams.
La vie reprend son cours
Pendant que la traque du tireur, décrit comme "dangereux" la veille, se poursuivait, des millions de New-Yorkais reprenaient le métro, l'un des réseaux les plus grands du monde, pour aller au travail, certains postant des selfies sur les réseaux sociaux pour montrer que la vie reprenait son cours normal.
"On ne se lève pas le matin en pensant qu'on ne va pas arriver à la maison ou qu'on va se blesser en y allant. C'est New York, la ville ne s'arrête jamais", a expliqué une machiniste de 35 ans, tout en s'inquiétant que le suspect soit toujours dans la nature. "Je fais toujours attention à ce qui m'entoure depuis le 11 septembre [2001]. Mais il y a eu plus d'incidents sur les quais récemment, donc je fais plus attention", a ajouté une autre femme.
"Nous avons eu de la chance"
Mardi matin vers 8h30 (14h30 en Suisse), à l'heure où les rames de métro sont bondées, l'individu, qui portait un masque à gaz, a allumé deux engins qui ont enfumé le wagon, puis a tiré sur les passagers alors que le convoi entrait dans la station.
"Nous avons vraiment eu de la chance que cela n'ait pas été beaucoup plus grave", a souligné la cheffe de la police de New York (NYPD) Keechant Sewell, résumant le soulagement des autorités. Le suspect a tiré 33 balles.
L'attaque a eu lieu alors que New York a été confrontée à une hausse de la criminalité depuis la pandémie de Covid-19, le nombre d'homicides passant de 319 en 2019 à 488 en 2021, même si le bilan annuel reste bien en deçà des plus de 2000 par an enregistrés au début des années 1990.
Les fusillades sont aussi restées en hausse depuis le début de l'année, passant de 260 à 296 au premier trimestre 2022, selon des chiffres de la police, dont certaines ont marqué les esprits, comme la mort vendredi d'une adolescente de 17 ans, tuée par balle à la sortie d'un lycée dans le Bronx.
afp/jfe