"Nous avons vu trop de sang, trop de violence (...) Que l'on arrête de montrer les muscles pendant que les gens souffrent", a lancé le souverain pontife lors de sa traditionnelle bénédiction "Urbi et Orbi", devant quelque 50'000 fidèles réunis sur la place Saint-Pierre à Rome.
"S'il vous plaît, ne nous habituons pas à la guerre, engageons-nous tous à demander la paix (..) Que ceux qui ont la responsabilité des Nations entendent le cri de paix des gens", a-t-il exhorté, provoquant les applaudissements de la foule.
Le chef spirituel des 1,3 milliard de catholiques a longuement insisté sur la nécessité de paix pour "l'Ukraine martyrisée, si durement éprouvée par la violence et par la destruction de la guerre cruelle et insensée dans laquelle elle a été entraînée" avec l'invasion russe qui a débuté le 24 février.
"Signes encourageants"
Le souverain pontife a dit penser aux "nombreuses victimes ukrainiennes", citant "les millions de réfugiés et de déplacés internes, les familles divisées, les personnes âgées restées seules, les vies brisées et les villes rasées." "J'ai dans les yeux le regard des enfants devenus orphelins", a-t-il ajouté.
Il a cependant salué les "signes encourageants" comme "les portes ouvertes de nombreuses familles et communautés qui accueillent des migrants et des réfugiés dans toute l'Europe", y voyant "une bénédiction pour nos sociétés, parfois dégradées par tant d'égoïsme et d'individualisme".
Bain de foule
Après avoir consacré une large part de son message à ce conflit, le pape s'est livré à son traditionnel tour d'horizon des conflits dans le monde, évoquant tour à tour la Libye, le Yémen, l'Afghanistan, l'Ethiopie, la Birmanie ou encore la République démocratique du Congo (RDC), où il doit se rendre début juillet.
Avant cette bénédiction, le pape de 85 ans, apparu diminué par ses douleurs au genou ces derniers jours, s'est offert un long bain de foule auprès des pèlerins du monde entier à bord de sa "Papamobile" dans les allées de la place Saint-Pierre.
ats/cab