Tôt dimanche, des "centaines" de manifestants palestiniens ont commencé à amasser des "pierres" sur l'esplanade peu avant l'arrivée de juifs religieux à cet endroit, considéré comme le plus sacré du judaïsme et le troisième lieu saint de l'islam, a indiqué la police israélienne.
Les forces de l'ordre israéliennes sont intervenues sur l'esplanade, située dans la Vieille ville à Jérusalem-Est, secteur palestinien occupé depuis 1967 par Israël, donnant lieu à des accrochages mais aussi à des critiques dans le monde musulman.
Le Croissant-Rouge palestinien a fait état de 19 blessés palestiniens, dont certains ont été atteints par des balles en caoutchouc, deux jours après des accrochages ayant fait plus de 150 blessés.
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Coalition menacée
Or tard en soirée, dimanche, le parti arabe israélien Raam a "suspendu" son soutien à la coalition du Premier ministre Bennett, qui avait rallié en juin dernier des partis de droite, de gauche, du centre, et pour la première fois de l'histoire d'Israël, une formation arabe, pour chasser du pouvoir Benjamin Netanyahu.
"Si le gouvernement poursuit ses mesures arbitraires" sur l'esplanade des Mosquées, "nous soumettrons une démission collective", a menacé le parti. Raam compte quatre députés dans la coalition qui en réunit actuellement 60, soit un de moins que le seuil de la majorité.
Ce gel de la participation de Raam à la coalition n'a pas d'effet à court terme pour le gouvernement de Naftali Bennett, car les travaux de la Knesset sont suspendus jusqu'au 5 mai prochain, mais fragilise davantage le gouvernement qui avait déjà perdu sa majorité au début du mois avec le départ d'une élue de droite.
D'ici la reprise des travaux parlementaires, le Premier ministre tentera de calmer le jeu et de stabiliser sa coalition, ont indiqué des sources politiques à Jérusalem.
Appel du Likoud
De son côté, le parti Likoud de l'ex-Premier ministre Benjamin Netanyahu a appelé à nouveau dimanche soir les députés de droite à quitter la coalition pour former un "gouvernement de droite" réunissant aussi les partis juifs orthodoxes et de l'extrême droite.
"Quand les juifs ne peuvent plus marcher en sécurité à Jérusalem pour Pessah (Pâque juive, ndlr)... il y a des députés de droite dans la coalition qui comprennent que ce gouvernement est arrivé au bout de son parcours", a indiqué le Likoud, alors que des autocars d'Israéliens ont été la cible de jets de pierres de Palestiniens dimanche près du mur des Lamentations.
afp/jpr
Israël accusé par la Jordanie
Depuis la prise en 1967 puis l'annexion par Israël de Jérusalem-Est - non reconnue par la communauté internationale -, les juifs sont autorisés à accéder à certaines heures à l'esplanade, mais pas à y prier. La prière a lieu normalement au Mur des Lamentations, en contrebas, même si depuis des années des juifs religieux vont prier en cachette sur l'esplanade.
La Jordanie, qui administre l'esplanade des Mosquées, a fait porter dimanche la responsabilité de cette nouvelle escalade de la violence à Israël, le roi Abdallah II appelant l'Etat hébreu à "mettre fin aux mesures illégales et provocatrices qui mènent vers une plus grande escalade".
Au Vatican, lors de la traditionnelle bénédiction "Urbi et Orbi" pour Pâques, le pape François a plaidé dimanche pour un accès "libre" aux lieux saints à Jérusalem: "Puissent Israéliens, Palestiniens et tous les habitants de la Ville Sainte, avec les pèlerins, faire l'expérience de la beauté de la paix".