La dernière semaine de campagne avant le second tour s'apparente à une course à l'électorat de gauche pour les deux finalistes. C'est dans ce contexte que le candidat de la gauche radicale Jean-Luc Mélenchon organisait la semaine passée une consultation en ligne de son électorat en vue du second tour.
Et le résultat, dévoilé hier, est une mauvaise nouvelle pour Emmanuel Macron. Seul un tiers des soutiens de Jean-Luc Mélenchon comptent voter pour le président sortant. Les deux tiers restant choisiront le vote blanc ou l'abstention. L'option de soutenir la candidate d'extrême-droite Marine Le Pen n'était pas proposée. Jean-Luc Mélenchon l'avait formellement exclue.
Forte indécision
Dans le détail, 37,65% affirment qu'ils voteront blanc ou nul; 33,40% ont choisi le vote pour Emmanuel Macron, et 28,96% n'iront pas voter. Mais seul un noyau dur de quelque 215'000 sympathisants ont pris part à ce vote, et non les presque huit millions de personnes ayant déposé un bulletin pour le leader de l'Union populaire au premier tour. Toutefois, plusieurs études d'opinion montrent la difficulté pour Emmanuel Macron d'obtenir des soutiens à gauche.
Selon un sondage Ipsos publié samedi, 33% des électeurs de Jean-Luc Mélenchon projetaient de voter en faveur d'Emmanuel Macron au second tour, contre 16% pour Marine Le Pen. Plus de la moitié restaient indécis.
Le président sortant a beau mettre en garde contre le péril de l'extrême-droite, multiplier les promesses sur l'écologie ou rétro-pédaler sur certains grands axes de sa politique libérale, l'écart reste serré dans les sondages. Il obtient en moyenne 53% contre 47% à Marine Le Pen.
"Pas le même danger"
De son côté, le candidat n'a pas donné formellement de consigne de vote, comme l'ont fait beaucoup d'autres candidats. "Le résultat de cette consultation n'est pas une consigne donnée à qui que ce soit. Chacun conclura et votera en conscience, comme il l'entend", peut-on lire sur le site du candidat dans la publication des résultats.
Dans une interview donnée au Journal du Dimanche, la présidente du groupe La France insoumise à l'Assemblée nationale Mathilde Panot a cependant rappelé que le danger incarné par Marine Le Pen n'est "pas de même nature" que celui représenté par le président sortant. Jean-Luc Mélenchon prendra quant à lui la parole à la télévision mardi soir.
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